Depuis deux ans et les premières révélations de matchs truqués. Il fallait donner l’impression que le monde du tennis avait réagi et pris les mesures nécessaires : Davydenko inquiété puis relaxé, deux, trois Italiens qui prennent pour les autres, un peu de poudre aux yeux sur les Grands Chelems genre « La police des paris vous observe » et on n’en parlait plus du côté de l’ATP.
Heureusement un joueur ukrainien vient de faire oeuvre de salubrité publique en rappelant que rien n’avait changé, mais alors rien du tout. Serguey Stakhovsky, 23 ans et 83ème mondiale, vient de raconter au Parisien dans son édition du 15 janvier 2009 qu’il avait été abordé trois fois en deux ans. Les sommes ? 25 000 euros pour perdre un match en challengers soit 4 fois plus qu’une victoire dans le tournoi. Les joueurs ciblés ? Tout le monde même si selon Stakhovsky, seul 10 à 15% des 100 premiers mordent à l’hameçon et ce sont généralement toujours les mêmes. Combien de matchs chaque joueur peut‐il laisser filer en une saison ? « Pas tant que ça. Deux, grand maximum. Après, ça devient compliqué ».
Enfin la question qui tue : les têtes d’affiches sont‐elles à l’abri de ce genre de corruption ? Là encore Stakhovsky confirme ce qu’on pouvait déjà comprendre en lisant l’enquête du canadien Declan Hill « Comment truquer un match de football », à savoir que mêmes les meilleurs sont corruptibles, tous sports confondus. Réponse de Stakhovsky : « Oui. Il y en a beaucoup. Je ne vais pas citer de noms. Mais pour eux, c’est de l’argent facile. Encore plus facile que de jouer un match. Pourquoi ne pas le faire alors ? De toute façon c’est sans risque, il faut vraiment être idiot pour se faire épingler ».
Publié le jeudi 15 janvier 2009 à 17:46