Après un troisième set réglé au tie‐break, Novak Djokovic a privé Roger Federer d’une cinquième victoire à Indian Wells. Mais le Suisse est suffisamment expérimenté et lucide pour positiver sur son début de saison et sa quinzaine californienne. D’ailleurs, il n’est pas passé très loin d’un doublé Dubaï/Indian Wells. A un jeu décisif, tout au plus.
Un œil dans le rétroviseur, Federer savoure d’autant plus ses récentes performances qu’elles interviennent après une année timorée. « Il y a quelques semaines, quelques mois, certaines personnes disaient que je ne pouvais plus jouer au tennis, a souligné le Suisse en conférence de presse. Si tu regardes comme l’an dernier a été difficile, surtout à cette période, autour d’Indian Wells, et comme j’ai été capable de changer ça… ». A 32 ans, Roger avait longtemps composé avec un dos capricieux courant 2013. Une blessure qui s’était d’ailleurs déclarée à Indian Wells et l’avait éloigné des courts pendant sept longues semaines. « J’ai recommencé à m’entrainer doucement, comme je le pouvais. Et finalement, j’ai repris normalement ». A Madrid, pour son retour, il était tombé en huitième de finale, face à Kei Nishikori. « Pendant un certain temps, je sentais que je jouais dans le mauvais sens, raconte‐t‐il. Des petites choses s’étaient glissées dans mon jeu ».
Un programme au jour le jour
Et puis il a rechuté, à Hambourg. En jouant au football, pour s’échauffer avant un match. « C’est là que c’est devenu vraiment difficile, à Hambourg j’ai ressenti comme un spasme dans le dos, reconnait‐il. J’ai compris que mon dos était fragile et qu’il fallait que je remette pas mal de choses en questions pour vraiment repenser mes routines ». Federer a donc accentué le travail physique, « des exercices de base, il fallait faire travailler le dos pour le rendre plus fort. J’avais déjà fait beaucoup d’exercices auparavant mais il fallait les faire varier, les ajuster ». Du travail donc, et de la patience pour retrouver son jeu et tout son potentiel. « Il n’y avait pas de solutions rapides. C’était : « On verra comment tu te sens dans deux semaines, deux mois, six mois. » C’était un plan à long terme. » raconte le Suisse, qui concède qu’il avançait un peu à tâtons, sans espèrer que les douleurs cessent du jour au lendemain.
Toujours le feu sacré
Et aujourd’hui alors ? Et bien l’ancien numéro un mondial semble serein. Il le dit, il profite de se réveiller sans souffrir et se coucher sans prier pour être rétabli le lendemain. « Je pense que je joue plus librement, avec plus de confiance. J’ai juste à me concentrer sur mon propre jeu, mes routines, travailler dur et être sur que mon programme est bon pour moi et ma famille ». Pas question pour autant d’être moins ambitieux. Federer reste un immense champion, jamais rassasié. « Dans le même temps, j’ai cette flamme, cette envie de gagner. Je pense que désormais j’ai trouvé le bon équilibre ». Sur sa lancée, il n’hésite pas à lorgner du côté de son ancien trône. La place de numéro un mondial. « Un beau défi » admet‐il. Et surtout pas une question d’âge. « Vous n’oubliez pas comment jouer au tennis. L’âge est juste un nombre, ce n’est rien de plus. En tout cas c’est comme ça que je le vois ». Ça tombe bien Roger a toujours affolé les compteurs.
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Publié le lundi 17 mars 2014 à 16:08