Roger Federer repousse sans cesse les limites. En disposant de Stanislas Wawrinka en huitièmes à Shanghai, le Suisse a fait mieux que se qualifier pour le tour suivant. Il a gravi une marche impensable, vertigineuse, intouchable pour le commun des mortels. Assuré d’être numéro un mondial pour la 300e semaine de sa carrière, Federer s’est exprimé en conférence de presse sur cet accomplissement.
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« C’est clairement un nombre incroyable de semaines. Je n’aurais jamais pu penser que quelque chose de tel puisse arriver quand j’étais gamin, c’est sûr. » Mais qui aurait pu y penser aussi Roger ? Certes le bonhomme avait du talent, énormément de talent quand en 2004 il est devenu pour la première fois numéro un mondial. Mais de là à imaginer qu’en 2012, le virtuose se retrouverait à nouveau à cette place. Non. C’était impensable. Battre Sampras ? Et puis quoi encore. Pourtant aujourd’hui… 300. Amazing, disent les anglo‐saxons. On préfère dire « fantastique ».
Une telle performance rappelle souvent un joueur à ses souvenirs. C’est le cas de Roger. « Enfant, j’espérais juste que mon rêve de jouer régulièrement sur le circuit ATP allait se réaliser, jouer Wimbledon, peut être un jour devenir numéro un.Et voilà qu’aujourd’hui j’en suis à 300 semaines. C’est un peu fou. Probablement l’un de mes plus grands succès. Je suis très fier de ce record. Devenir numéro un, ce n’est pas un de ces moments qui arrive et que vous oubliez comme ça. Ca m’a demandé beaucoup de travail et de grosses performances pour en arriver là. C’était pour moi l’accomplissement ultime après gagner Wimbledon. Tout ça était arrivé en l’espace de neuf mois, ce qui était très intense, un soulagement d’une part mais aussi une grande satisfaction ».
Mais aujourd’hui Roger est toujours présent sur le circuit. Là où la plupart des joueurs se contenteraient de survivre parmi les jeunes joueurs plus frais, plus fous, généralement plus ambitieux, le Suisse détonne. Il garde sa motivation intacte, cherchant toujours à repousser ses limites. A 31 ans, ça force le respect et l’admiration, qu’on aime ou non ce qu’incarne Federer sur et en dehors du court. « Je suis encore là huit ans après. C’est spécial. Bien sûr j’ai perdu ma place de numéro un pendant quelques temps mais je suis quand même resté très longtemps à cette place. J’ai toujours senti que jouer au tennis était plus facile pour moi en qualité de numéro un qu’en essayant d’y parvenir. » Il faut dire que mentalement, le Bâlois ne relâche jamais son attention, constamment fixé sur ses objectifs. Même après avoir pratiquement tout gagné dans sa carrière (peut‐être manque‐t‐il une Coupe Davis ?), Roger le sait, il cherche toujours à se sublimer. « Je n’abandonne jamais. Fatigué ou blessé, ça ne m’a pas affecté pendant toutes ces années. Je ressens une grande satisfaction avec cet incroyable nombre de 300 semaines parce que j’ai donné tellement d’efforts. Je sais tout le travail que ça m’a demandé. Ce n’est pas facile de rester au top aussi longtemps. »
Mais qui trouverait ça facile Roger ?
Publié le vendredi 12 octobre 2012 à 13:08