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Ferrero… Adios, campeon !

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C’est terminé pour Juan Carlos Ferrero… L’ex‐numéro un mondial, vain­queur de Roland Garros en 2003, a rendu les armes, tant au premier tour de Valence, que dans une carrière bien remplie. C’est Nicolas Almagro qui l’a sortie de l’épreuve espa­gnole, avec les honneurs, 7–5 6–3, en 1h41.

Ferrero restera le cham­pion d’une géné­ra­tion, avec ses cheveux en bataille et son physique fili­forme. On connaît un certain nombre de jeunes filles qui pleurent dans les chau­mières… Et de garçons aussi, bien sûr, car Juan Carlo était un sacré bonhomme, qui a su s’ex­porter hors de la terre battue et hors de ses fron­tières. Sa finale au Masters, en 2002, perdue face à Lleyton Hewitt, 7–5 7–5 2–6 2–6 6–4. Celle de l’US Open, en 2003, ratée face à Andy Roddick, 6–3 7–6 6–3. Pour ceux qui s’en rappellent, le niveau de jeu des deux hommes était loin d’être ridi­cule. C’était l’époque où Andy avait encore un vrai coup droit, celle ou Juanqui faisait parler la poudre, lui aussi, dans ce domaine. Une époque de jeune homme, qui le voyait galoper d’un bout à l’autre du court. Mais Mosquito, outre ses 18 finales perdues, c’est surtout 16 titres. Deux à Monte‐Carlo, en 2002 et 2003. Un à Rome, en 2001. Un à Madrid, en 2003. Et ce titre fameux remporté à Roland Garros, la même année. Une victoire sur Martin Verkerk, mais, surtout, un parcours exem­plaire. Pas de doute, cette saison, Ferrero n’est pas loin d’être le patron. Pas pour rien qu’il y atteint la première place mondiale et la conserve durant deux mois, deve­nant ainsi le deuxième Espagnol de l’his­toire à atteindre ce rang, après Carlos Moya, en 1999. D’ailleurs, s’il n’y avait eu Albert Costa l’année d’avant, en 2002, Juanqui serait un tout petit peu plus haut dans le palmarès du tennis mondial. Enfin… Nul doute qu’il a bien profité de ces floris­santes saisons et l’on se rappel­lera de sa finesse, comme de ses coups de boutoir – toujours surpre­nants venant de ce « mosquito » maigrichon.

Car, après ces heures de gloire, ce sont les galères qui se sont succé­dées. Une mauvaise saison 2004, quelques problèmes de santé. L’arrivée de Rafael Nadal – qu’il parvient à battre à Rome, en 2008 -, l’im­pres­sion que son temps est passé et que l’ère est nouvelle. Conséquence : s’il atteint au moins une finale chaque année de 1999 à 2011, il ne remporte pas un seul trophée entre 2003 et 2009. Son jeûne est rompu sur la terre de Casa et c’est la fin de six années d’er­rance. Enfin, pas vrai­ment, mais le retour du goût de la victoire, qui lui permet de s’im­poser ensuite à Buenos Aires, Costa do Sauipe, Umag et Stuttgart. Il retrouve aussi le top 20 en 2010, après avoir pointé en‐dehors du top 100 l’année d’avant. Mais l’âge avance et les pépins physiques deviennent récur­rents. Ainsi va la vie de sportif. Aujourd’hui, à Valence, Juan Carlos Ferrero dispu­tait son dernier match en simple, face à Nicolas Almagro. Classé 161ème mondial à 32 ans, il sort, avec les honneurs, d’une défaite 7–5 6–3. Les honneurs, c’est bien ce qu’il mérite pour ce dernier baroud.

Il s’agis­sait de son 741ème match sur le circuit – 479 victoires, pour 262 échecs. Le repos semble donc mérité… Les réac­tions ne se font pas attendre. Andy Roddick, l’un de ses anciens adver­saires, lui aussi retraité, pour l’ATP : « J’ai un énorme respect pour lui et j’ai beau­coup apprécié d’être sur le circuit avec lui durant tout ce temps. Il a toujours agit avec un grand profes­sion­na­lisme et a gagné le respect de ses pairs tout au long de sa formi­dable carrière. » David Ferrer, lui aussi, lui rend un bel hommage : « Juan Carlos a été un joueur extrê­me­ment impor­tant pour le tennis espa­gnol. Il a été numéro un mondial, il a été celui qui a rapporté le troi­sième point à l’Espagne pour sa première Coupe Davis et a ouvert la voie à de nombreux joueurs et à beau­coup de victoires pour notre pays. Il était et restera mon meilleur ami sur le circuit. C’est une personne qui m’est très chère et l’ami de beau­coup de mes propres amis. Il est très humble. Et très noble égale­ment. »

C’est le mot qui nous manquait. Fort de son royal prénom, Ferrero déga­geait une aura de noblesse à l’an­cienne, assez irra­tion­nelle. L’image d’un étalon de race. D’un cham­pion d’ex­cep­tion. Il aura l’oc­ca­sion de taper encore quelques balles, puis­qu’il est engagé en double, aux côté de Ferrer. Alors profitons‐en. Avant de lui souhaiter bon vent.