AccueilATPIon Tiriac : "Becker est la mauvaise personne pour Djokovic"

Ion Tiriac : « Becker est la mauvaise personne pour Djokovic »

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L’association Boris Becker/Novak Djokovic est loin d’avoir séduit. Depuis décembre dernier et le début de sa colla­bo­ra­tion avec l’Allemand, le numéro deux mondial peine à enchaîner les bonnes perfor­mances. Un rende­ment en‐deçà des attente qui pousse certains scep­tiques comme Ion Tiriac à s’in­ter­roger sur la capa­cité de Boum‐boum à driver un joueur.

Ion Tiriac n’évolue plus sur le circuit profes­sionnel depuis de très nombreuses années, mais il n’en demeure pas moins compé­tent en matière de tennis. A 74 ans, le Roumain est devenu un homme d’af­faires très respecté et fait partie des plus grandes fortunes de son pays. Vainqueur de Roland Garros 1970 en double aux côtés de l’illustre Ilie Năstase, Tiriac connaît très bien Boris Becker. Après avoir épaulé Guillermo Vilas, il devient, de 1985 à 1993, l’en­traî­neur et le manager de l’Allemand (qui atteindra alors la première place mondiale). Une colla­bo­ra­tion qui lui a permis de faire le tour du person­nage. Et de voir qu’il n’était, d’après lui, pas fait pour enca­drer un joueur dans le futur. 

Erreur de casting ?

Pour Ion Tiriac, il n’y a pas l’ombre d’un doute : Boum‐Boum n’est pas le coach qu’il faut à Novak Djokovic. Dans un entre­tien accordé au journal alle­mand Bild, le direc­teur du Masters 1000 de Madrid a émis des doutes plus que prononcés à l’en­contre de son ancien poulain. 

« Je ne sais pas si Boris est un bon coach, je ne sais même pas s’il est un coach ou juste quelqu’un qui essaye d’être entrai­neur. Si le travail de Becker est d’améliorer la tech­nique et la frappe de balle de Djokovic, alors il est la mauvaise personne. Un coach doit être quelqu’un qui connait les joueurs mieux qu’eux-mêmes. Il doit leur apporter le bon niveau d’aide, assez pour qu’il devienne indis­pen­sable.  »

Une charge surpre­nante mais pas tota­le­ment infondée. Depuis le début de la saison, Novak Djokovic, c’est une défaite en quarts à Melbourne (où il était triple tenant du titre) et une autre en demi‐finale à Dubaï (où il était tenant du titre encore). Un bilan tout de même loin d’être ridi­cule mais aussi loin des attentes du numéro deux mondial. Nole est pour l’heure le seul joueur du Top 3 à ne pas avoir remporté de titre cette année. 

Qui trop se hâte reste en chemin

S’il sait sans doute recon­naître un bon coach d’un autre, Ion Tiriac souffre peut‐être de l’un des prin­ci­paux maux de la race humaine : l’im­pa­tience. Débutée il y a tout juste trois mois, la colla­bo­ra­tion entre Djokovic et Becker n’en est encore qu’à ses balbu­tie­ments. Très peu d’as­so­cia­tions ne peuvent se targuer d’ob­tenir des résul­tants instan­tanés. Le Roumain Tiriac a lui‐même cité le duo Andy Murray/Ivan Lendl en guise d’exemple. 

« Regardez ce que Lendl a fait avec Murray. C’est du travail sérieux. Ivan a extrê­me­ment bien travaillé sur l’aspect mental d’Andy. »

Réunie depuis janvier 2012, la paire tchéco‐britannique a du crava­cher six mois durant avant d’ob­tenir les premiers fruits de son travail (la victoire de Murray aux JO de Londres). Avant cela, il y avait eu des résul­tats, comme ceux de Djoko, très hono­rables (demi‐finale à Melbourne, finales à Dubaï, Miami et Wimbledon) et d’autres beau­coup moins (2e tour à Indian Wells et au Queen’s, quarts à Monte‐Carlo, Barcelone et Roland Garros, huitièmes à Rome). Il faut donc replacer les choses dans leur contexte. Boris Becker est encore en phase d’ob­ser­va­tion plus que d’ac­tion avec Nole. La saison commen­çant véri­ta­ble­ment à Indian Wells, les prochaines semaines du Serbe permet­tront de tirer un bilan plus signi­fi­catif de cette asso­cia­tion. Et rassurez‐vous, la guerre n’est pas déclarée entre Tiriac et Becker : « Même si nous nous voyions moins souvent que par le passé, nous sortons parfois boire une bière ensemble en parlant de nos enfants. »