Alors qu’il vient de chuter du podium pour la première fois depuis août 2013 suite à son élimination en demi‐finales du tournoi de Rio, Rafael Nadal est en proie aux doutes. Inhabituellement nerveux contre Fognini où il a laissé paraître certaines faiblesses, sera‐t‐il capable de remporter la « decima » à Roland Garros cette année ?
Rafael Nadal n’avait plus perdu une demi‐finale sur terre battue depuis 12 ans (contre Carlos Moya à Umag) avant que Fabio Fognini ne mette fin à cette série de 52 succès consécutifs. Mais plus que cette statistique, c’est la manière qui préoccupe. Rarement l’Espagnol n’a semblé aussi nerveux. Lui, habituellement si calme, maître de ses nerfs et doté d’un mental d’acier, a semblé cette fois totalement impuissant. Opposé à l’exubérant Fognini, c’est pourtant lui qui craque et s’en prend à Carlos Bernardes, l’arbitre de la rencontre. Alors qu’il n’a plus disputé de finale depuis juin dernier et son neuvième sacre à Roland Garros, Rafa est en pleine période de doutes. Tête de série numéro un à Buenos Aires, ce tournoi, pourtant seulement ATP 250, revêt surement une importance bien plus grande que prévue pour lui. Sans le tenant du titre David Ferrer, engagé à Acapulco, ses principaux concurrents en Argentine seront Tommy Robredo, titré en 2009, Pablo Cuevas, qu’il a battu en quarts à Rio, et Fabio Fognini, qu’il pourrait retrouver en… demi‐finales.
Un visage inhabituel à Rio
Bien au‐delà des 250 points rapportés, soulever le trophée cette semaine pourrait lui faire le plus grand bien sur le plan mental. Rejoindre Guillermo Vilas en tête du classement des joueurs titrés sur terre battue pourrait être l’élément moteur d’une nouvelle dynamique pour Rafael Nadal. Un 46ème titre qui permettrait au taureau de Manacor d’entrer un peu plus dans la légende et de prouver qu’il est toujours le « King of Clay ». Une victoire qu’il serait bien inspiré d’aller chercher avant de disputer en mars, Indian Wells dans un premier temps puis Miami, où il avait atteint la finale l’an dernier. Mais aussi et surtout avant le retour sur terre battue où il aura de nombreux points à défendre (quarts à Monte‐Carlo et Barcelone, titre à Madrid et finale à Rome) avant le grand événement de la saison pour Rafa. À Roland Garros, il visera la « Decima », plus que n’importe quel autre joueur pour un tournoi du Grand Chelem. Toujours à l’aise sur la surface ocre, Nadal l’est encore plus Porte d’Auteuil. Avec 66 victoires en 67 rencontres et restant sur 35 succès consécutifs, il sera une fois de plus le grand favori à Paris. Mais sera t‑il capable de repousser à nouveau ses limites ? Dans tous les cas une chose est sûre : à 28 ans, Nadal arrive à un tournant de sa carrière mais le flou s’est épaissi quant à la direction qu’il va prendre.
Publié le lundi 23 février 2015 à 16:28