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Roger Federer : « Je pense que j’au­rais pu plus décider de ce que je voulais faire »

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En confé­rence de presse, le Suisse revient sur sa finale, ses émotions, son adver­saire. Bien qu’a­gacé par le manque de lumi­no­sité, il écarte toute polé­mique. Classe comme un numéro 1 mondial !

Est‐ce que tu as remercié le temps lors la première inter­rup­tion ? La pluie t’a aidé, non ? 
Je ne sais pas. Quand tu es revenu sur le court, tu as mieux joué.
Je n’ai pas remporté la finale, du coup ça ne m’a pas tant aidé que ça.

C’est forcé­ment un peu tôt, mais est‐ce que tu te rends compte que tu as parti­cipé à un match fantastique ?
C’est toujours agréable de prendre part à de telles rencontres. Certainement plus tard dans ma vie, je me rendrai compte que c’était un match excep­tionnel. Mais pour le moment j’es­saie juste de trouver le moyen de ressentir des choses posi­tives pour oublier ce match. Pour ma part, je pense avoir bien joué, tout tenté. Évidemment, j’ai perdu trop de chances de l’emporter dans les deux premiers sets. Mais Rafa a bien joué. Je suis heureux que nous ayons répondu aux attentes. Je suis content de la façon dont je me suis battu. C’est tout ce que j’ai pu faire.

Faisait‐il trop sombre pour jouer ? 
Que puis‐je vous répondre ?

Il y aurait peut‐être eu une meilleure fin de match que celle‐ci, jouée dans la quasi‐pénombre…
C’est dur de répondre. C’est fini ! À quoi ça sert de débattre ? C’est comme ça.

De tous les passing que tu as tiré dans ta carrière, celui qui t’as permis de conti­nuer la partie sur la balle de match est l’un des meilleurs, non ?
C’est sûr, c’était un coup incroya­ble­ment impor­tant. Sûrement un des seuls vrais passing de revers que j’ai tiré de tout le match. Le faire sur la balle de match était génial, spécia­le­ment après le passing que Rafa venait de me mettre sur le point précé­dent. Je l’ai trouvé irréel ! J’ai dû conti­nuer et je l’ai contraint à jouer un 5ème set. J’ai  presque réussi. En ayant gagné en 5 sets l’année dernière, avec la dyna­mique posi­tive, j’ai pensé que ça allait suffire. Mais non, ça n’a pas suffit ! Pas de chance.

Comment peux‐tu décrire ce que Nadal a fait aujourd’hui ?
Hum, Je pense qu’il a bien joué. Il a été solide, tel qu’on le connait. Il a vrai­ment amélioré son jeu. Depuis le début de l’année, il joue vrai­ment bien, il est très constant. Il joue mieux sur surface rapide. Je ne crois pas qu’il avait besoin d’un match comme celui‐ci pour faire ses preuves.
Mais pour de nombreuses personnes seuls les trophées comptent. Il y a des paliers… C’est un grand compé­ti­teur, un grand concur­rent, il a très bien joué aujourd’hui.

Qu’as tu pensé sur le tout dernier point, quand il faisait si sombre ? As‐tu pensé : je vais juste la remettre et je le laisse se débrouiller pour voir la balle, pour essayer de la renvoyer ?
Je ne sais pas. Je pensais d’abord la mettre long de ligne, puis j’ai choisi de croiser, j’ai raté mon coup. Donc oui, j’au­rais pu ne pas rater ce coup, j’au­rais peut‐être pu ne pas manquer ça, ou une autre occasion.

Penses‐tu que ta chance de remporter le match est passée quand tu as manqué le break pour mener 53 au 5ème set ?
Non, il y a toujours une chance. Je faisais la course en tête et ça mettait forcé­ment la pres­sion sur Rafa. Je pense avoir fait deux gros jeux de retour, à 30A, 1540, ça l’a mis encore plus sous pres­sion. J’aurais pu l’ac­cen­tuer juste un peu plus, mais je n’ai pas pu. La balle de break que j’ai, il sort un gros coup droit, je n’ai pas pu faire plus.

Tu‐as manqué 11 de tes 12 premières balles de break. Pour quelle raison ? Tu étais nerveux. Quelques‐uns de tes retours n’étaient pas aussi effi­caces que d’ha­bi­tude. Qu’en penses‐tu ?
Je n’étais pas content de la manière dont je jouais les balles de break. À part celle que j’ai concré­tisé. C’était fantas­tique ! J’avais pris le dessus avec le vent. Il y avait vrai­ment beau­coup de vent. C’était des condi­tions diffi­ciles. Mais bon, Rafa a bien joué. Il a pris le dessus avec d’in­croyable passing quant il en a eu besoin. Et il y a eu d’autres que j’ai mal joué, sur lui. Je pense que j’au­rais pu plus décider de ce que je voulais faire.

Tu as tant d’amour et de respect pour ce jeu. Le match d’au­jourd’hui a réuni de nombreux éléments, et un tel niveau de jeu ! Le gratin des commen­ta­teurs parle déjà de ce match comme le plus grand de l’his­toire. Peux‐tu réagir là‐dessus ?
Ce n’est pas à nous de juger si ça a été le meilleur. Je pense que c’est aux fans de tennis et aux médias de débattre. Je suis heureux que nous ayons fait un gros effort, Rafa et moi, pour susciter ce débat. Ça a été un combat loyal, inter­rompu par la pluie. De grands points. Je pense que l’on a joué à fond tous les deux jusqu’au bout. Malheureusement, au tennis, il faut un gagnant et un perdant. Il n’y a pas de match nul. Mais je vais travailler très dur pour revenir. Je crois qu’avec la lumi­no­sité décli­nante, la victoire devient encore plus spéciale, pareil à celle de Pete [Sampras], contre Rafter, au crépus­cule. Ça avait l’air incroyable. J’espérais bien sûr que ça soit moi avec le trophée, mais bon c’est ainsi. 

C’est le match le plus diffi­cile de ta carrière ?
Probablement ma défaite la plus diffi­cile, de loin. Je crois qu’il n’y a rien de plus dur que ce moment, alors…