Vers un risque de grève des joueurs de l’ATP ? L’annonce continue de faire réagir. Deux anciennes gloires du tennis mondial, Pete Sampras et Jim Courier, ont aussi tenu à donner leur opinion sur le fameux calendrier surchargé. Un problème déjà présent à leur époque. Leurs déclarations complètes sur le site web Tennis Grandstand.
Pour Jim Courier, il faut instituer des changements. C’est indéniable pour préserver la santé des joueurs et sauvegarder la qualité du sport : « Si les joueurs jouent plus longtemps, ce ne peut être qu’avantageux pour le tennis, rendra ce sport bien meilleur et beaucoup plus sain. Allonger la carrière des joueurs, c’est ce sur quoi nous devons nous attarder. Il ne s’agit pas d’une question d’argent, mais bien de prendre du recul, et de réfléchir à comment nous pouvons améliorer ce sport, comment le rendre meilleur, à la fois pour les joueurs, pour les supporters et pour tous les gens qui entourent le tennis au quotidien. Mais ce n’est pas la première fois que nous tirons la sonnette d’alarme. Cela fait maintenant trente ans que nous répétons les mêmes choses ».
Selon Pete Sampras, les joueurs doivent s’organiser en une sorte de syndicat. Le meilleur moyen pour eux, de se faire entendre. « Tout le monde se plaint du calendrier. C’était pareil à mon époque, et même déjà avant, mais rien n’a réellement été fait pour changer les choses. C’est aux joueurs de faire bouger cette situation. Les dix meilleurs doivent se réunir dans la même pièce, en discuter ensemble, trouver une solution, se mettre d’accord pour proposer, tous ensemble, la même idée devant les instances du tennis. Ces dix gars ont un pouvoir de pression énorme, j’en suis sûr. Si Djokovic, Nadal ou Federer ne jouent pas ou menacent de ne pas participer à tel ou tel tournoi, certaines choses peuvent changer, et ce, réellement, croyez‐moi. » Pistol‐Pete prend donc le contre‐pied de Michael Stich, qui, lui, considère les joueurs comme des enfants gâtés et l’idée d’une grève ridicule. Affirmant qu’ »à [s]on époque », eux, « [ils] jouaient plus », il pointe du doigt la tendance qu’ont les joueurs actuels à s’aligner sur des exhibitions. Le point de vue d’un organisateur (NDLR : Stich est Directeur du tournoi de Hambourg), en somme. Un point de vue que l’actualité semble conforter : Rafael Nadal, l’un des plus virulents à propos du calendrier, n’est pas en reste sur le plan des exhibitions – il en joue, d’ailleurs, une, samedi, à Taipei.
L’ATP avait déjà fait un pas dans le sens de l’allègement, en fin d’année dernière, en décidant d’augmenter la durée de l’intersaison à sept semaines, soit deux semaines de repos supplémentaires. Deux semaines débloquées grâce à une modification mineure dans le calendrier, à partir de 2012 : le Masters de fin d’année qui se disputera juste après le Masters 1000 de Paris‐Bercy et la reprogrammation de quatre épreuves de fin de saison un peu plus tôt dans l’année. « La santé et le bien‐être de nos joueurs, c’est primordial », avait alors déclaré Adam Helfant, Président de l’ATP. « Préserver et allonger leur carrière est un problème critique à long terme pour le bien de notre sport. » Mister Helfant quittera son poste en fin d’année, ayant décidé de ne pas briguer un nouveau mandat. Mais si « la santé et le bien‐être de [ses] joueurs » lui tiennent effectivement à cœur, nul doute qu’il cherchera à poser les jalons d’une solution avant son départ. A moins qu’il ne lègue cet encombrant bébé à son successeur…
Publié le jeudi 29 septembre 2011 à 14:32