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Thiem doit‐il revoir son calendrier ?

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Vainqueur à Kitzbühel face à Albert Ramos‐Vinolas en finale (7–6(0), 6–1), Dominic Thiem a reconnu que ce titre lui tenait énor­mé­ment à coeur. Aujourd’hui empoché, n’est‐il pas temps d’ef­fec­tuer un chan­ge­ment struc­turel dans sa programmation ?

Un habitué des tour­nées sur ocre… 

Numéro quatre mondial et installé dans le top 10 depuis 2016, Dominic Thiem est devenu un cador incon­testé du circuit ATP, derrière les trois monstres que l’on connaît. Désireux de soulever un trophée devant son public, l’Autrichien réali­sait presque chaque année la tournée de juillet sur terre battue. Kitzbühel, Gstaad et Umag en 2015, Kitzbühel toujours en 2016, puis Hambourg et ce même tournoi autri­chien en 2018 et 2019. Le quatrième joueur mondial a égale­ment l’ha­bi­tude de disputer la tournée Sud‐Américaine sur ocre en février, entre l’Open d’Australie et les Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami. Maintenant qu’il possède le titre qu’il convoi­tait tant devant son public, Dominic Thiem pour­rait opérer un virage stra­té­gique. Analyse. 

Le moment d’opérer un virage stratégique ? 

Indéniablement, la terre battue est la surface favo­rite de Dominic Thiem, qui a soulevé dix de ses quatorze trophées sur ocre. Les tour­nées de février et de juillet évoquées précé­dem­ment lui ont d’ailleurs rapporté six titres, soit près de la moitié de sa collec­tion. Cependant, le natif de Wiener Neustadt a prouvé, notam­ment cette saison, qu’il pouvait se battre pour la victoire partout où il passe. En ce sens, son succès en finale à Indian Wells face à Roger Federer lui a donné une nouvelle dimension. 

Deux analyses possibles…

Évidemment, sa tournée effec­tuée à Buenos Aires et à Rio de Janeiro cette saison ne l’a pas empêché de remporter le plus grand titre de sa carrière, toutes surfaces confon­dues, en Californie. Il semble même que le fina­liste de Roland Garros enchaîne plutôt bien durant cette période, puis­qu’il avait déjà disputé les quarts de finale à Indian Wells en 2017. Il peut égale­ment se targuer d’une quali­fi­ca­tion en quarts en 2015 à Miami, un bilan plus qu’ho­no­rable compte tenu de ses diffi­cultés passées sur dur. 

Cependant, la tournée euro­péenne de juillet, beau­coup plus proche du couple Montréal‐Cincinnati (les tour­nois de Kitzbühel et de Montréal s’en­chainent), limite consi­dé­ra­ble­ment ses chances de briller en Amérique du Nord. En effet, l’Autrichien n’a pas remporté le moindre match à l’Open du Canada, et ce malgré cinq parti­ci­pa­tions à son actif. Du fait d’un temps de prépa­ra­tion supé­rieur, son bilan à Cincinnati est meilleur avec deux élimi­na­tions au premier tour et deux quarts de finale. 

Thiem ne chan­gera rien… 

Contraint d’en­trer en lice à Montréal trois jours après sa finale autri­chienne, le numéro 4 à l’ATP aura sans doute des diffi­cultés à aller loin cette saison encore. Plus inquié­tant encore, il pour­rait retrouver Denis Shapovalov dès son premier match, syno­nyme de défi de taille pour un joueur sans prépa­ra­tion, à peine remis du déca­lage horaire. Il semble évident que renoncer à ces tour­nées sur ocre lui permet­trait d’ex­ploiter de manière opti­male un poten­tiel bien réel sur dur. 

À 25 ans, le moment est‐il venu de se concen­trer sur les tour­nois qui comptent dans l’Histoire du tennis ? Si cette ques­tion mérite d’être posée, Dominic Thiem l’a très vite expé­diée en confir­mant sa parti­ci­pa­tion à l’ATP 250 de Kitzbühel l’année prochaine. Le protégé de Nicolas Massu a même précisé que le tournoi aura la prio­rité sur les Jeux Olympiques de Tokyo la saison prochaine.