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Tsonga et Simon : « On est assez content de notre saison »

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C’est ensemble, à droite et à gauche de Patrice Dominguez, que Jo‐Wilfried Tsonga et Gilles Simon ont fait le bilan de leur saison et sont revenus sur le chemin parcouru au sein de la filière fédé­rale. Et toujours cette belle compli­cité en deux des quatre Fantastiques. Ca promet. 

Question pour Gilles et Jo, au niveau auquel vous êtes arrivés, quels sont les petits plus ?

Tsonga : C’est vrai que le haut niveau, c’est quand même pas mal de petits détails. Pour ma part, sur ma struc­ture, le fait d’avoir mon entraî­neur physique ou un kiné 4, 5 ou 6 semaines de plus dans une année, cela compte. C’est des petits détails mais cela compte. Au final, cela nous permet de progresser. Voilà ce que nous apporte le team France et tout le système de la Fédération.

Gilles, tu as des petits points de détail en plus ? Est‐ce qu’il y a un cap à franchir ?


Simon : Quand on sait que les matches se jouent à pas‐grand‐chose, à quelques points parfois, c’est peut‐être un match ou deux qui peuvent vrai­ment changer une saison. On se rend compte, comme l’a dit Jo, peut‐être que 4 ou 5 semaines de suivi supplé­men­taires ou des petites aides par‐ci par‐là, cela peut vrai­ment faire la diffé­rence. De toute façon, on est tous là pour essayer d’être le plus fort possible, d’avoir le meilleur clas­se­ment possible. Cela se passe forcé­ment par là.

Quelles ont été vos demandes ?

Tsonga : Elles été d’avoir un kiné un peu plus à dispo­si­tion. Pour progresser, je me rendais bien compte qu’il fallait que je commence par jouer. Eviter les petits bobos, c’était impor­tant pour moi. Ensuite avoir mon entraî­neur physique qui puisse me suive un peu plus souvent pour pouvoir conti­nuer à travailler même pendant les tour­nois et conti­nuer à progresser au fur et à mesure de l’année. Et puis, voilà. C’est déjà pas mal.

Même ques­tion pour Gilles.

Simon : Je suis un peu moins exigeant. Cela n’empêche que j’ai, comme tout le monde, besoin d’avoir un enca­dre­ment. En tournoi, j’uti­lise un peu moins, parfois même s’il le voudrait, les services de Christophe Ceccaldi. Cela n’empêche que les jours où je suis bien fatigué, où j’ai des petits bobos, des bles­sures, leur aide est vrai­ment indis­pen­sable. C’est d’ailleurs pour cela que sut toutes les longues tour­nées, ils nous accom­pagnent systé­ma­ti­que­ment parce que l’on ne sait jamais. Quand cela se passe bien, je suis vrai­ment centré sur mon tennis, sur mes matches. Quand cela se passe moins bien, j’ai un peu plus de temps, on en profite pour faire un peu de renfor­ce­ment. Comparé à Jo, j’ai fait vrai­ment une saison pleine, entière. Du coup, cela me laisse beau­coup moins le temps de travailler ce que j’ai à travailler. Après une défaite parfois préma­turée, si cela peut me laisser trois ou quatre jours pour travailler un peu ce j’ai à améliorer, c’est vrai­ment cela de pris pour moi. Sinon, je suis en tournoi toute la saison.

Gilles et Jo, vous étiez présent dans un contexte beau­coup moins formel l’an passé, à ce même endroit. Envisagiez‐vous un seul moment de revenir un an plus tard, à ce moment‐là, 6 et 7ème joueur mondial ?

Tsonga : Pour nous, il était tout aussi formel, peut‐être que pour vous, un peu moins. On avait peut‐être un peu moins d’importance, je ne sais pas. Qu’est‐ce‐que cela nous fait ? Moi, comme Gilles, on est assez content de notre saison. On a beau­coup progressé cette année. Pour ma part, j’ai envie de conti­nuer à progresser. Le fait d’être ici, cela prouve que cela continue. C’est très bien.
Simon.- Pareil. (Rires)

Jo, tu as suivi cette longue filière, il y a quand même eu des moments diffi­ciles. Est‐ce qu’il y a quelques trucs qui devraient changer dans ton parcours qui auraient peut‐être pu éviter ces fameuses bles­sures qui t’ont fait perdre un ou deux ans ?

Tsonga : Oui, j’au­rais pu être un peu plus intel­li­gent tout simple­ment. J’ai toujours été soutenu par la Fédération, j’ai toujours eu les aides dont j’avais besoin. A un moment donné, il faut prendre ses respon­sa­bi­lités, les respon­sa­bi­lités de ses bles­sures. A un moment donné, c’est sûre­ment de ma faute. Si j’avais quelque chose à changer, je me serais juste changer un petit peu moi.

Parce que tu étais trop pris en charge, pas assez mûr ? Avec le recul, tu pour­rais dire cela ?

Tsonga : J’avais besoin de grandir, de faire mes propres expé­riences aussi. Une vie d’homme, cela se construit comme cela. On a souvent besoin de se rendre la porte en plein nez pour réagir. Moi, cela s’est passé comme cela pour moi. Cela ne se passe pas comme cela pour tout le monde. C’est mon parcours. Pour l’ins­tant, sur ce parcours, quand je regarde en arrière, malgré tout, je ne regrette rien parce que ce sont des épreuves qui m’ont permis d’avancer quand même.

Et toi, Gilles, t’es-tu pris aussi des portes dans la figure ?

Simon : Deux ou trois, comme tout le monde. Le joueur qui joue très bien petit, très bien junior, très bien senior et qui n’a jamais de problème ne doit pas exister. Tous ceux qui arrivent au plus haut niveau, ont chacun leur histoire. Il y a forcé­ment un moment où cela a été diffi­cile. Moi, c’était un tout autre problème que Jo. Ce n’était pas vrai­ment les bles­sures mais plus, un retard de crois­sance. Quand on sait l’im­por­tance que cela a dans les caté­go­ries jeunes de figurer parmi les meilleurs pour pouvoir béné­fi­cier d’un suivi de la Fédération ou autre, pour moi cela n’a pas été facile. Je vais en profiter pour remer­cier Dominique Poey qui est la première personne à m’avoir fait confiance, qui m’a vu je m’en rappelle encore joué pour la première fois à Sainte‐Geneviève des Bois et qui était d’ac­cord pour que je rejoigne le Sport Etudes de Poitiers. Cela a été la chose la plus impor­tante dans ma carrière : mon entrée à la fédé­ra­tion… Je n’en suis d’ailleurs plus sorti après. J’ai toujours eu affaire à des personnes de confiance. Comme Dominique a été le premier, cela a été très impor­tant pour moi. Je ne suis pas sûr que j’au­rais été un grand joueur de tennis sinon.

Patrice Dominguez disait tout à l’heure que les plus grands entraî­neurs étaient souvent des voleurs d’idées. Parmi vos potes, dans d’autres pays, en Russie, en Espagne, y a‑t‐il des idées ou des choses que vous auriez bien voulu voir appli­quer en France ?

Tsonga : Pour ma part, oui. J’aimerais bien que de temps en temps, il nous ramène le soleil. (Rires) Sinon, c’est vrai que le tennis évolue tout le temps. On regarde souvent chez les meilleurs ce qu’il peut y avoir de bon à prendre et puis voilà. C’est comme cela que cela avance. Le jour où on sera les meilleurs, on viendra prendre sur nous et ainsi de suite.

Je voulais revenir sur ce que tu as dit : être plus intel­li­gent dans ta jeunesse pour éviter les bles­sures. Tu faisais trop d’efforts pas ou pas assez ?

Tsonga : Il y a des moments où j’en faisais peut‐être trop. Peut‐être des moments aussi où je n’en faisais pas assez, des moments où j’ai fait des choix qui n’étaient pas les meilleurs. Il y a eu beau­coup de choses. Je ne peux pas être certain de la cause de mes bles­sures. Je dis qu’il y a peut‐être des moments où j’au­rais pu faire mieux les choses. Quand je regarde en arrière, fina­le­ment je ne regrette rien parce que main­te­nant, j’y suis. Je regarde devant moi et pas derrière.

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