Avant de débuter le dernier Master 1000 de la saison, le journal l’Equipe a rencontré Jo‐Wilfried Tsonga et Gaël Monfils, à Valence. Deux Français qui ont l’habitude de briller sur les terrains de la capitale. Les objectifs de la saison prochaine, Bercy, leurs rêves… Les deux potes se sont confiés dans un long entretien. Morceaux choisis de cette interview croisée.
Paris‐Bercy
Gaël Monfils : J’ai grandi à Bercy, je jouais au TC Bercy, j’allais en cours juste à côté. Charenton, tout ça, je connais par cœur. C’est le quartier dans lequel j’ai grandi. A douze ans, avec les pass du club, j’allais voir les matchs. J’étais Bercy‐Bercy à fond ! C’est typiquement lié à mon enfance.
Jo‐Wilfried Tsonga : Moi, c’est encore plus simple. Quand j’étais jeune, c’est le seul tournoi qui me faisait vibrer. Déjà, c’est un des seuls tournois où je me rendais en spectateur. J’étais allé à Roland Garros mais ça m’avait beaucoup moins plu que Bercy, parce qu’à Berc,y les joueurs entraient sur le court dans le noir. Tout ce décorum pour l’entrée des joueurs sur le court créait une ambiance incroyable. Bercy, c’est un peu plus le show que Roland Garros !
Le Masters
G.M : Moi, déjà, ce qui me fait rêver… c’est quand je les vois en costard sur la photo de groupe ! Quand on était jeunes, on les regardait à la télé et ce n’était que des matches mythiques : Nalbandian, Federer… même Grosjean, à Sydney, ça nous faisait vibrer grave. Quand j’ai vu Jo et Gilou à Shanghai, il y a trois ans, j’étais comme un dingue. Chaque match vaut cher. C’est quelque chose de fort. T’es à l’arrache sur chaque match.
J.-W T : Et il y a des titres de malade. Genre : les huit rois du tennis ont débarqué à Londres. C’est un peu fou et ça en jette. Moi je prends les Masters comme une fête. Tout à coup, il n’y a plus de pression. Les trois premiers ressentent peut‐être cette pression. Mais les trois derniers… franchement. Finir l’année à la sixième, à la septième ou à la huitième place mondiale, ça ne change pas la vie.
La saison 2012
G.M : Ce ne sera pas à proprement parler une année cruciale pour moi mais elle sera déjà particulière à cause des Jeux Olympiques. On a tous envie d’y aller et encore plus, Jo, parce que pour Pékin, il était blessé. On a de bonnes chances de les gagner et encore plus lui, car ça se jouera sur gazon. Pour le reste, mon objectif numéro un sera de faire une année complète sans blessure. Pour cela, je vais essayer d’être plus rigoureux sur mon programme.
J.-W T : Année cruciale en ce qui me concerne ! Tout simplement parce que j’arrive à maturité. Dans ma tête, c’est clair : si je dois faire quelque chose de grand, c’est cette année‐là. Parce que j’ai appris beaucoup de choses aux côtés d’Eric Winogradsky pendant sept ans ; parce que j’ai beaucoup appris sur moi cette saison. Je ne dis pas que c’est ma dernière année, loin de là, mais c’est une année charnière dans ma carrière. J’ai déjà beaucoup réfléchi à ce que j’avais bien fait cette saison et à ce qui n’avait pas marché. L’idée, au bout, c’est la performance.
Leur popularité en France
G.M : On montre d’avantage nos émotions que la majorité des joueurs. Je dirais qu’on est plus électriques. Par exemple, quand je vais voir jouer Jo, je sais qu’il se passera quelque chose.
J.-W.T : C’est notre côté humain. C’est parce qu’on est généreux dans l’effort. Et puis, on vit notre match ! On peut rigoler d’un truc, puis se mettre en rogne, etc.
L’ambition ultime
G.M : C’est gagner Roland Garros ! Je ne cracherais pas sur un autre Grand Chelem, et notamment l’US Open, que je mets en numéro deux, mais Roland écrase tout, juste parce que j’en ai rêvé quand j’étais môme.
J.-W.T : Gagner un Grand Chelem ou les Jeux !
Jo et Gaël se connaissent depuis longtemps. S’ils se sont affrontés seulement trois fois sur le circuit, les deux potes avaient déjà joué l’un contre l’autre en Junior. Les deux Français ont bien changé, mais la gestuelle reste similaire ! A déguster, en vidéo.
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Publié le vendredi 4 novembre 2011 à 16:15