Consultant pour Eurosport durant toute la quinzaine de Roland‐Garros, Mats Wilander a donné une interview très intéressante au quotidien espagnol Marca où il a, entre autres, analysé le phénomène Carlos Alcaraz.
« Ce n’est pas que nous l’attendions car il est vrai que Stefanos (Tsitsipas), Daniil Medvedev, qui est très différent des autres, et Alexander Zverev étaient déjà là. Nous avions un bon mélange de styles et de manières d’être. Egalement Rublev, qui est, je dirais, le Hewitt de cette génération. Soudain, Alcaraz est apparu, et son jeu est très différent de tous les précédents. Il peut faire les choses que Tsitsipas fait, comme prendre la balle très tôt, jouer de manière agressive ; il peut être aussi solide que Zverev ; peut‐être qu’il ne peut pas faire ce que Medvedev fait, parce que lui seul fait certaines choses….. Mais Carlos a la capacité de faire tomber des coups et l’attitude qui le rend différent du reste des jeunes. Je n’ai jamais vu quelqu’un avec sa façon d’agir et sa fraîcheur. Il est toujours dans le match, il est émotif, mais en même temps il regarde son banc avec une bonne attitude. Il regarde Ferrero et ils rient d’un point ou d’un tir. Il est détendu sur le court, c’est le contraire de ce que l’on peut voir chez Nadal, qui ne semble jamais être détendu et qui a la meilleure attitude que j’ai jamais vue. Carlos montre toutes les choses positives qu’il a en lui par son langage corporel. C’est quelque chose qui est difficile à apprendre, je suppose qu’il est comme ça, bien que Ferrero ait pu lui conseiller que c’est ce qu’il doit projeter devant l’adversaire. J’aime sa façon d’agir, c’est très important pour le tennis qu’il y ait un joueur qui ait l’air de s’amuser autant, qui aime tant la compétition et qui déteste perdre. Il est comme l’exemple à suivre : je ne veux pas que tu sois comme Nadal, comme Federer ou Djokovic, je veux que tu sois comme Alcaraz parce qu’il a tout. »
Publié le jeudi 19 mai 2022 à 12:22