Il faut bien se résigner à vivre le tennis sans le matador espagnol. Dès lors, notre sport reprend une dimension quasi‐normale, moins bestiale et beaucoup plus technique. Cela va ravir les puristes, moins les puncheurs. Espérons qu’une surprise vienne mettre un peu de piment lors de cette quinzaine américaine.
On se souvient tous du regard hébété de Rafael Nadal lors du duel plus qu’épique en finale face à Novak Djokovic, que l’on avait fatalement prénommé Djokocop pour la Une de notre GrandChelem 24. A l’issue de ce duel, dont on retiendra forcément le tie‐break de la troisième manche, Rafael Nadal avait eu des mots très clairs pour expliquer l’exploit du Serbe : « Il a atteint un niveau incroyable, je n’ai jamais eu un point gratuit, or quand le combat atteint une telle intensité, c’est ce type de points qui permet de repartir à l’assaut. ».
Et l’assaut, pour l’Espagnol, c’est maintenant de se battre tous les jours contre le mal qui ronge son genou. Logique, donc, de se poser cette question : cet US Open aura‐t‐il la même teneur sans celui qui reste et restera un puncheur exceptionnel ? Son rôle pourrait être tenu par Juan Martin Del Potro, qui avait défrayé la chronique en 2009. C’était il y a déjà trois ans – presque une éternité. Si ce pronostic est plutôt aisé, difficile de trouver d’où pourrait venir la surprise pour cette édition 2012, où Roger Federer reste le favori logique.
« Roger réalise toujours des prouesses quand l’enfant de Manacor n’est pas vraiment là », m’expliquait un ami la semaine dernière, véritable fan de l’Ibère.
Ce raccourci rapide est quelque peu osé, mais force est de constater que Rodge n’a jamais eu la chance d’affronter Rafael sur le ciment new‐yorkais. Une erreur de l’histoire qui pourrait perdurer si, comme les plus pessimistes, l’on estime que la carrière de Rafael Nadal est vraiment remise en cause.
Inutile de faire des prévisions, restons sur cette édition 2012. L’autre inconnue ? Savoir si oui ou non Andy Murray, débarrassé de l’idée de ne pas parvenir à remporter un grand titre, va passer la vitesse supérieure en Grand Chelem. C’est ainsi que va la vie sans Rafael Nadal.
Publié le lundi 27 août 2012 à 16:37