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Federer, la découverte…

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« Roger, mon amour », la Genèse

Pour réaliser « Roger, mon amour », GrandChelem/Welovetennis a envoyé sa propre délé­ga­tion à Bâle, sur le terrain… Afin de s’im­pré­gner de la ville de Roger, son atmo­sphère, son calme. Son respect des règles : comme l’im­pres­sion que le vol des oiseaux y est régle­menté et soumis à pape­rasse.

Arrivée aux alen­tours de midi au Old Boys Tennis Club, là où Roger a tapé ses premières balles dans une struc­ture d’en­traî­ne­ment à l’âge de huit ans – il jouait déjà, aupa­ra­vant, sur les courts de Ciba, l’en­tre­prise de papa Robert. Sous la houlette de Seppli Kacovsky, Roger se découvre une âme de joueur et de compé­ti­teur, en même temps qu’un talent formi­dable. « Je me suis rapi­de­ment rendu compte qu’il était né avec une raquette dans la main », explique son premier coach.

Nous avons rendez‐vous avec Madeleine Bärlocher, respon­sable du programme junior du club, une dame distin­guée, qui a géré le futur numéro un mondial de huit à 14 ans. Futur numéro un mondial. Il en parlait déjà à l’époque, mais Madeleine n’y croyait pas… « Roger a toujours dit qu’il voulait devenir profes­sionnel. Il disait déjà qu’il voulait être numéro un mondial. Il en parlait même à ses copains. Moi, je n’y croyais pas, d’au­tant qu’à l’époque, on ne possé­dait pas de très, très grands joueurs – c’était l’époque des Rosset et autre Hlasek. Mais c’est tout. »

A huit ans, il dit à ses copains : « Je serai numéro un mondial »

Et puis, il faut dire que Roger Federer, dans son âge le plus tendre, est un sacré garne­ment… Madeleine se remé­more avec tendresse les états d’âme du futur cham­pion. Un gamin qui ne supporte pas l’échec : il reste prostré durant une heure sous la chaise d’ar­bitre du Central après une défaite, alors que tous le cherchent vaine­ment. Il jure un peu trop… « Oh, je n’ose­rais vous répéter les mots qu’il employait, ce ne serait pas correct… » Et pleure énor­mé­ment, mais fait montre d’un carac­tère enthou­siaste et agréable. D’ailleurs, lors­qu’il rencontre son grand pote de l’époque, Marco Chiudinelli, en tournoi offi­ciel, en 1989, il mène large­ment… le fait pleurer… et va le consoler ! Le match n’est pas terminé, Chiudinelli applique les conseils que son adver­saire vient de lui donner. Et gagne. C’est Roger qui s’épand en plaintes lacry­males à la fin de la rencontre. Kacovsky dit d’ailleurs du bonhomme : « Il a besoin d’être en compé­ti­tion constam­ment et de rester dans une certaine forme physique. Il a le sens de l’hu­mour, il aime rencon­trer les gens et discuter avec eux. C’est une personne qui écoute. »

Jeune, Federer ne supporte pas l’échec

Un verre d’eau pétillante plus tard, place à notre bataille des sexes sur le Central du club. Un Central rebap­tisé « Roger Federer Center Court » une semaine avant, aux côtés d’un « Court Marco Chiudinelli » – même si l’on rend hommage à son cham­pion, il ne faut pas que sa tête dépasse trop. Petit tour aux vestiaires, tout beaux et très orga­nisés. Casiers, instal­la­tions modernes… C’est propre, c’est net, ça sent le Ricola. Et c’est surtout très calme. Le calme, la qualité première de Roger sur un court aujourd’hui, qui lui a, notam­ment, été insuf­flée par Peter Carter. L’ami, le confi­dent, l’en­traî­neur et l’oreille atten­tive. « Roger et Peter Carter s’en­ten­daient très bien. Carter l’a beau­coup aidé et formé au niveau tactique pendant les compé­ti­tions. Mais, surtout, il arri­vait à le calmer. D’ailleurs, il parve­nait à calmer tous les Juniors. Avec lui, plus un seul ne criait. » Madame Bärlocher n’est pas trahie par sa mémoire. Carter décède en 2002, six jours après le 21ème anni­ver­saire de Federer, dans un acci­dent de 4×4, au Kenya. Un drame profond pour celui qui se cher­chait encore, mais s’est ensuite peu à peu transformé.

Peter Carter sème les premières graines de la sérénité

D’ailleurs, Madeleine entre­tient encore de nombreux rapports avec Lynette Federer. Et connaît bien la famille. « Robert était toujours en retrait, il venait rare­ment voir son fils jouer. Son boulot l’obli­geait à voyager énor­mé­ment. Quant à Diana, sa soeur, elle jouait aussi au club, sans être membre, mais elle parti­ci­pait tout de même à de petits tour­nois. Par contre, elle était moins douée que son frère… Elle préfé­rait l’équi­ta­tion ! »

Deux petits cadeaux – la Une de GrandChelem 20, « Roger forever » et un exem­plaire de « Grand Chelem, mon amour » – et l’on remballe appa­reil photo et caméra. Nous nous sommes impré­gnés du lieu ; ne reste plus qu’à rencon­trer la ville. Rathaus, bière locale et plaque de citoyen d’hon­neur de Roger Federer… recou­verte par des écha­fau­dages. Un signe, le temps de rentrer à Lyon – toutes les bonnes choses ont une fin. Un petit crochet à Bienne ? Mirka y avait déjà remarqué ce « garçon plein de vie, qui chan­tait à tue tête les Backstreet Boys ».

Voilà. Une journée passée à Bâle, en compa­gnie de notre « mini‐Roger ». Pour comprendre la personne et le joueur qu’il est. L’occasion d’en faire une vidéo rapide… et d’en écrire un livre ? 

« Roger, mon amour », dispo­nible ici.