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« Baby‐sitter chez les Federer… » par Aureclint

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Après déli­bé­ra­tions, voici les résul­tats de notre concours : « Racontez‐nous votre rencontre avec Roger Federer. » Il vous fallait nous expli­quer en un texte travaillé ce qui vous a fait aimer le Suisse. 62 textes reçus et des discus­sions houleuses. Voici le temps des récompenses.

Premier prix »> AURECLINT et… à venir
Deuxième prix »> à venir
Troisième prix »> à venir
Prix de l’idée origi­nale »> à venir

« Roger, mon amour », le livre événe­ment sur Roger Federer est dispo­nible ici. Il n’en reste plus que 98 exemplaires.

Le texte vain­queur ex‐aequo est celui d’Aureclint. En un style épuré, il nous raconte sa rencontre avec Roger Federer. Son idée est origi­nale, la langue est simple et propre. Bravo ! Il recevra un exem­plaire de « Roger, mon amour » dédi­cacé. Et voici son texte publié en Une du site. Bonne lecture !

Je marchais le long de l’Aar, un dimanche matin. Un petit vent frais cares­sait mon cou. Je remontai mon col et allai acheter mon journal habi­tuel, « Le Temps ». 
Le cadeau se révéla être une annonce, en minus­cules carac­tères, dans les dernières pages : « Nous recher­chons un jeune homme sportif, parlant fran­çais et qualifié pour un emploi de garde d’en­fants, travail et rému­né­ra­tion spéciaux. » Cela m’in­trigua. Je composai le numéro de télé­phone indiqué au bas de l’an­nonce, une voix de femme me répondit. Nous parlâmes longue­ment de mon expé­rience avec les enfants. Elle me dit qu’elle avait apprécié notre conser­va­tion et me commu­niqua son adresse.

Je me trou­vais devant un portail immense, j’étais au bon endroit. Je sonnai.

Elle m’ou­vrit :
– Bonjour, je m’ap­pelle Lynette, vous devez être Aurélien ?
Je hochai la tête en signe d’ap­pro­ba­tion. Elle me serra la main chaleureusement.
Elle me dit que la gouver­nante était souf­frante et consulta mon parcours… Elle me fit attendre quelques instants dans une salle aménagée.
Elle revint et m’ac­com­pagna jusqu’au spacieux salon.
Elle appela :
– Charlene Riva, Myla Rose ! Descendez, il y a quel­qu’un pour vous !
En enten­dant ces noms, mon sang ne fit qu’un tour, était‐ce les enfants de… non, c’était impossible…
Elles sautèrent les esca­liers quatre à quatre, se retrou­vant devant moi. Elles m’exa­mi­nèrent alors de la tête au pied.
– Dites bonjour à Aurélien.
Lynette voulait que j’ap­prenne à les connaître, elle m’ex­pliqua que je devrais juste les garder quelques heures le lendemain.
Soudain, l’une des petites me tendit la main et me dit :
– Viens, je vais te montrer ma chambre.

Lynette me convia à dîner et me présenta Robert, qui était revenu de chez un ami à lui.
Elle m’ex­pliqua que les petites étaient en vacances chez eux pour quelques jours, qu’elle avait eu l’idée de cette mysté­rieuse annonce dans le journal. Elle voulait un fran­çais, car elle avait toujours adoré notre accent si « cute », selon elle.
Lynette était une femme douce et Robert un homme loquace et sympathique.
Pas une seule fois, ils ne me parlèrent de leur fils, ils me deman­daient juste de garder les jumelles deux heures le lendemain.

Je revins le jour suivant, je les occu­pais avec des jeux de sociétés, nous regar­dions les dessins animés, elles avaient l’air de m’apprécier.
Lynette à son retour me remercia et me dit de revenir le jour suivant.

La gouver­nante était là.
Elle me fit rentrer dans le spacieux salon. Un homme descendit des esca­liers. Il était élégant, tout de noir vêtu. C’était Lui.
Lynette jouait pour nous « La sonate au clair de lune », de Ludwig van Beethoven.
Il ressem­blait à un ange descen­dant des cieux. Mon corps fris­son­nait. Il me serra la main et me sourit.
Il me murmura quelques mots à l’oreille, me disant qu’il était très occupé et qu’il avait apprécié que je m’oc­cupe de ses filles. Il me proposa de frapper quelques balles, derrière, sur le court de tennis.
Nous avons joué quelques minutes, il frap­pait avec déli­ca­tesse et m’ai­dait. Puis, à la fin de ce moment intense, il s’ap­procha de moi, seul le filet nous sépa­rait, il posa sa main sur mon cœur qui battait la chamade et moi sur le sien. Nous sommes restés quelques instants, écou­tant leur rythme, dans ce cadre magique.

Aureclint