La finale de la Coupe Davis opposera la France à la Belgique. Un « derby » particulièrement ouvert entre deux nations qui souhaitent profiter de l’opportunité de soulever, enfin, le Saladier d’Argent.
Une qualification vécue comme un soulagement
Les Bleus y sont enfin. Trois ans après l’échec face à la Suisse, l’équipe de France disputera une nouvelle finale de Coupe Davis, la 18e de son histoire. Yannick Noah et sa troupe ont vécu la qualification face à une Serbie privée de ses cadres (Djokovic, Troicki, Tipsarevic) comme un véritable « soulagement » et « une libération ». Noah, habituellement le premier à donner le tempo et à haranguer ses joueurs, était méconnaissable sur sa chaise, au point de ne pas parler avec son leader, Jo‐Wilfried Tsonga. Une attitude qui a surpris tous les observateurs. Vendredi soir, après la défaite de Lucas Pouille face à Dusan Lajovic, il avouait même avoir « fait un mauvais match en tant que capitaine » et « ne pas avoir su trouver les bons mots ». Communication ou volonté de protéger ses joueurs, lui seul le sait. Cet épisode appartient au passé mais en dit long sur la pression qui pèse sur les épaules des Tricolores.
Noah : « C’est l’année ou jamais »
Cette finale, les Bleus veulent la gagner et, enfin, écrire une page de l’histoire du tennis français. « On est en finale et on a tous envie de ramener ce Saladier pour les Français » espère Jo‐Wilfried Tsonga. Même son de cloche du côté de Lucas Pouille : « L’aventure n’est pas terminée, on a envie de la gagner. Il reste une marche à franchir. » Yannick Noah a conscience de l’opportunité qui s’offre à eux. « C’est l’année ou jamais par rapport à notre aventure, a rappelé le capitaine. C’est une opportunité. Des opportunités comme celle‐là d’écrire notre histoire, il n’y en a pas tous les jours. » L’attente est importante et cap’tain Yan’ en a marre de certaines paroles et attend plus de soutien pour cet événement.
Une finale, mais avec quels joueurs ?
Si la finale est dans deux mois, elle occupe déjà tous les esprits et sera l’objectif prioritaire des joueurs français pour la fin de saison. Yannick Noah pourrait bien effectuer un stage « commando » avec son groupe. Reste à savoir avec qui. L’équipe qui défiera la Belgique risque fort de ressembler à celle qui a éliminé la Serbie avec Jo‐Wilfried Tsonga redevenu le leader avec ses deux points, Lucas Pouille en numéro 2 et la paire Mahut‐Herbert. Richard Gasquet est en retrait cette année, mais il possède une carte à jouer en tant que cinquième homme. Gaël Monfils est au repos forcé en raison d’une blessure au genou. Un retour sur les courts avant la fin d’année paraît hypothétique car dans son communiqué, il explique qu’il reprendra « l’entraînement et la compétition lorsqu’il sera prêt ». Gilles Simon, lui, traverse une crise de confiance et de résultats.
Le stade Pierre‐Mauroy de Lille ou l’U Arena de Nanterre ?
La dernière question est de savoir où se déroulera la finale face à la Belgique. Les dossiers de l’U Arena de Nanterre et du stade Pierre‐Mauroy de Lille sont en pole position. Le dossier nordiste est confronté à un obstacle majeur : lors du week‐end de la finale (24 au 26 novembre), un test‐match de rugby France – Japon (samedi 25 novembre) est organisé et la billetterie a déjà commencé. L’enceinte francilienne de l’U Arena pourrait donc être le théâtre de cette finale. Le nouveau stade du Racing Métro 92 (qui jouera son premier match fin décembre face au Stade Toulousain), sera inauguré par une tournée des Rolling Stones du 19 au 25 octobre. L’U Arena, qui peut afficher une capacité maximale de 40 000 places en configuration rugby, pourrait accueillir 20 000 spectateurs pour cette occasion. Enfin, les Bleus auront l’avantage de choisir la surface. Un sujet délicat car lors des deux dernières finales disputées sur le sol français, en 2002 (face à la Russie) et en 2014 (face à la Suisse), les Bleus avaient opté pour la terre battue. Avec le résultat que l’on connaît…
Van Herck : « En France pour gagner »
Si la finale Coupe Davis passionne déjà l’Hexagone, que dire de la Belgique. En inversant la tendance face à l’Australie (1−2 après le double) et dans une ambiance bouillante, la formation a de Johan Van Herck a prouvé qu’elle était une nation majeur et que sa finale de 2015 était tout sauf une surprise. Si l’opportunité est belle pour l’équipe de France, elle l’est aussi pour les Belges de Johan Van Herck : « Nous irons là‐bas (en France) pour gagner, c’est sûr. Ce sera plus ouvert que contre la Grande‐Bretagne il y a deux ans (défaite 1–3). Nous allons nous battre sur toutes les balles là‐bas. C’est une belle réponse à ceux qui ont dit que nous avions eu de la chance il y a deux ans. » Le capitaine belge pourra s’appuyer sur son leader, David Goffin, et sur Steve Darcis, alias « monsieur Coupe Davis ». Le Liégeois de 33 ans connaît parfaitement la compétition. Il y réalise ses plus beaux exploits comme lors du premier tour avec une victoire sur Alexander Zverev ou en demi‐finale en devenant le héros de la nation grâce au point de la qualification au cinquième match. Autant dire que cette finale face aux voisins belges s’annonce passionnante.
Publié le lundi 18 septembre 2017 à 16:00