Tout au long du mois de novembre, Olivier Delaitre sera notre expert‐consultant. Pour sa troisième intervention, l’ancien 33ème joueur mondial et vainqueur de la Coupe Davis en 1991 analyse pour nous le cas Davdi Goffin. Cela tombe bien, il était au bord du court ce dimanche à l’O2 Arena de Londres.
Tu étais présent à Londres, qu’est‐ce qui t’a impressionné dans le jeu de David Goffin ?
Son jeu de jambes déjà, il va très, très, très vite. Il prend la balle tôt. Il a cette capacité de renverser un échange par une accélération notamment dès que l’on joue trop court. Après sa qualité première aussi c’est son relâchement.
A quel joueur de ton époque, il te fait penser ?
Je dirais à Miloslav Mecir qui avait aussi cette capacité à attendre pour accélérer d’un coup et reprendre l’initiative. Après, David Goffin peut aussi se tendre suivant le match et à ce moment‐là il est nettement moins efficace car il perd son relâchement, c’est notamment visible quand on l’attaque sur le coup droit, qu’on le met sous pression.
Mentalement, on peut aussi évoquer l’idée qu’il fait partie des joueurs qui aiment le combat ?
C’est ce que j’appelle un « matcheur », il est agressif, il aime les échanges, cherche la solution, ça se sent. En Coupe Davis, cette qualité est un vrai plus.
Penses‐tu que nos joueurs peuvent le battre ?
Tout est possible sur une finale, après il y a aussi beaucoup d’incertitudes autour de Goffin, notamment sa capacité à récupérer. Au bord du court à Londres, on a tous senti qu’il était un peu émoussé, que le match face à Federer avait pesé. Il est allé chercher le deuxième set alors qu’il se savait déjà très fatigué. A cette fatigue, on peut aussi parler de son genou, car là aussi on a peu d’infos.
Surtout que l’on est dans un format en cinq sets…
Et ça fait toute la différence, la douleur on peut la supporter sur un match en trois manches, sur un gros combat en cinq sets, ce sera plus compliqué. Mais je ne lui souhaite pas, car avec un Goffin en forme on devrait vivre une superbe finale.
Entre Lucas Pouille et Jo‐Wilfried Tsonga qui aura le plus de possibilités de le gêner ?
Je dirai d’emblée Lucas car il aime le rythme, mais j’ai aussi vu que David n’aime pas qu’on lui propose un match sans échanges. Si Jo démarre en trombe, que son service est performant, il a aussi des vrais armes pour le faire chuter.
Publié le lundi 20 novembre 2017 à 17:30