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Après 118 ans d’existence, Français et Croates vont disputer la dernière finale de Coupe Davis sous le format historique. Une page d’histoire du sport se tournera ce week‐end à Lille.
« Voilà, c’est fini. » C’est difficile à accepter, mais Français et Croates vont bien disputer la dernière finale de Coupe Davis. La réforme votée par l’ITF en août dernier mettra en place dès 2019 une compétition totalement différente et qui, en aucun cas, ne pourra être appelée Coupe Davis. Inventé par Dwight Davis, étudiant américain de la célèbre université d’Harvard, elle a d’abord opposé les États‐Unis aux Îles Britanniques avant de s’ouvrir en 1904. Au cours de sa riche histoire, la Coupe Davis a connu différents changements, comme la fin du « Challenge Round » (le vainqueur était assuré de recevoir un challenger l’année suivante en finale) en 1972 ou la mise en place du groupe mondial à 16 pays en 1981. Le succès populaire, cette compétition le doit surtout à son format unique de rencontres « domicile/extérieur » qui tranche totalement avec la vie habituelle du circuit et réserve toujours des ambiances surchauffées.
La Coupe Davis est feuilleton à quatre étapes et revient chaque année avec la même passion. Elle a réservé son lot d’histoires et d’anecdotes toutes plus folles les unes que les autres. La dramaturgie n’a aucun équivalent au point de servir de vocation. De nombreux joueurs français ont toujours reconnu qu’ils avaient commencé devant Lyon 1991 ou Malmö 1996… Dans les colonnes du journal L’Équipe, Mats Wilander (ancien numéro 1 mondial) confie même que « sans la Coupe Davis, il n’aurait jamais joué au tennis ».
Alors devant les trois millards de dollars annoncés par Kosmos, l’ITF a plié et vendu sa compétition. Elle l’a dénaturée avec une réforme qui ferait bondir Dwight Davis : une phase finale sur une semaine et sur terrain neutre… Un choix totalement guidé par l’argent en dépit de l’histoire et de la tradition. La France, pays qui illustre le mieux la culture Coupe Davis avec son héritage des Mousquetaires, a donc la chance d’accueillir « la der ». Un symbole dont la bande à Noah a pleinement conscience. Oui, la Coupe Davis a souvent été boudée par certains des meilleurs mondiaux, mais elle ne ressemblait à aucune autre compétition. Alors messieurs, Français et Croates, par respect de son histoire, merci de finir en apothéose.
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Publié le mercredi 21 novembre 2018 à 17:03