La décision approche. L’ITF soumettra au vote sa très controversée proposition de réforme de la Coupe Davis ce jeudi à Orlando lors de son assemblée générale.
La tension est palpable. À la veille du vote crucial concernant l’avenir de la Coupe Davis, les puristes de la petite balle jaune sont inquiets. Et on les comprend. Afin d’attirer de nouveau les meilleurs joueurs du monde, l’ITF propose une réforme radicale et clivante de sa Coupe Davis. Pour rappel, le projet de réforme serait une phase finale dès 2019 sur une semaine qui réunirait 18 nations en novembre et sur terrain neutre (le stade Pierre‐Mauroy de Lille est d’ailleurs déjà candidat). Les quatre demi‐finalistes de l’édition précédente seraient automatiquement qualifiées, deux nations seraient invitées et 12 seraient qualifiées après un premier tour basé sur le système historique de rencontre domicile/extérieur mais sur deux jours. Ce dernier point a été rajouté suite à l’indignation qu’avait suscité l’annonce de la réforme.
Le projet vient de recevoir le soutien de Larry Ellison
Le projet de la fédération internationale est soutenu par le groupe d’investissement Kosmos, présidé par le célèbre footballeur Gerard Piqué. Sur 25 ans, il apportera trois milliards de dollars et rapporterait 20 millions de dollars chaque année aux joueurs et environ 19 millions d’euros pour les fédérations pour garantir le développement du tennis. Le projet controversé sera soumis au vote ce jeudi à Orlando (Floride) lors de l’assemblée générale de l’instance. Ces derniers jours, le projet a reçu le soutien inattendu mais très intéressé de Larry Ellison, le richissime patron d’Indian Wells. Ce dernier souhaite organiser l’événement sur son site en 2021. En soutenant l’ITF, il aurait sans doute d’autres idées en tête, comme faire d’Indian Wells un tournoi bien plus important qu’un Masters 1000.
Welcome to the team @larryellison! @KosmosOfficial pic.twitter.com/DE6qy1Qt8Z
— Gerard Piqué (@3gerardpique) 6 août 2018
Avec la World Team Cup de l’ATP, 2 compétitions identiques en 2 mois ?
L’Australie a d’ores et déjà annoncé qu’elle voterait contre. Lleyton Hewitt fait partie des ardents défenseurs de la Coupe Davis. L’ancien numéro 1 mondial s’était montré très critique : « C’est une transaction financière. Il n’est question que d’argent, pas de représenter son pays, ça n’a aucun sens. » La position australienne ne surprend pas puisque Tennis Australia sera le principal partenaire du retour de la World Team Cup de l’ATP en janvier 2020 sur ses terres. Autrement dit, si le projet de l’ITF est adopté, il y aurait deux compétitions similaires en deux mois d’intervalle. Cela n’a aucune logique d’autant plus que la World Team Cup bénéficiera du fait qu’elle se dispute en Australie, soit le lieu idéal pour préparer l’Open d’Australie.
Une alternative est‐elle possible ?
Pour entériner son projet, l’ITF a besoin de deux tiers de voix. Ces derniers jours, les positions de certains pays ont été dévoilées officiellement comme l’Espagne qui votera pour. Les joueurs français, comme Lucas Pouille qui avait parlé « d’une peine de mort », sont fortement opposés à ce projet tant la Coupe Davis est ancrée dans l’histoire de notre pays. Pourtant, la fédération française a décidé de voter pour à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire organisée en juin dernier. Si un consensus existe sur le fait de réformer la Coupe Davis, les défenseurs s’indignent de la disparition de ce qui fait le charme et l’essence même de la compétition avec la fin des matchs domicile/extérieur qui se jouent toujours dans des ambiances uniques et inoubliables. Alors sera‐t‐elle sauvée ou vendue aux dollars des investisseurs ? Le suspense prendra fin jeudi après le vote des 147 nations membres de l’ITF.
La France fait partie des cinq pays dont le vote a un poids supérieur
Overdue explainer : this is who gets to vote in the #DavisCupVote, and how many votes they each get. pic.twitter.com/eYJq8pUhqo
— Ben Rothenberg (@BenRothenberg) 14 août 2018
Publié le mercredi 15 août 2018 à 12:31