AccueilCoupe DavisLa Coupe Davis, le moment ou jamais

La Coupe Davis, le moment ou jamais

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C’est offi­ciel, mais pas encore offi­cia­lisé. Au moment où la France défiera l’Allemagne en quart de finale de la Coupe Davis, le 4 avril, plus un seul fran­çais ne fera partie du top 10. Lundi prochain, Milos Raonic prendra la place de Richard Gasquet, le seul qui y figu­rait encore. Un événe­ment qui n’était plus arrivé depuis mars 2011. La Coupe Davis appa­raît comme étant un bon moyen de relancer la machine.

Le tennis fran­çais n’est pas au mieux. L’annonce offi­cielle du clas­se­ment ATP lundi, marquera un coup d’arrêt pour les joueurs fran­çais du circuit masculin. Richard Gasquet sera éjecté du top 10, tandis que Jo‐Wilfried Tsonga n’a pu le réin­té­grer. Ainsi, plus aucun Français ne fera partie du navire emme­nant les dix meilleurs joueurs du monde à son bord. Alors, Arnaud Clément, le capi­taine de Coupe Davis doit‐il s’inquiéter ? Non, au contraire.
Si les joueurs fran­çais ne sont pas au meilleur de leur forme, le futur adver­saire de la France en Coupe Davis, l’est encore moins. L’Allemagne jouera avec une équipe bis, large­ment rema­niée, compre­nant des joueurs mal classés et peu connus. Les forfaits de Tommy Haas, Philipp Kohlschreiber, Florian Mayer et Daniel Brands, cumulés à la non‐sélection de Benjamin Becker, font de l’Allemagne une sélec­tion large­ment à la portée des Tricolores. La Coupe Davis pour­rait donc être syno­nyme de remise à flot pour l’armada bleue. Avec Julien Benneteau, Richard Gasquet, Jo‐Wilfried Tsonga et Gaël Monfils ; Arnaud Clément voit en sa sélec­tion une équipe capable du meilleur. « J’ai vu de très bons matches de Julien et Richard lors de cette tournée améri­caine et un Tsonga combatif qui a réussi à s’im­poser sans jouer son meilleur tennis. Ce sont des signes de fraî­cheur mentale ». Une victoire facile, une confiance retrouvée, un niveau de jeu en progres­sion, un objectif commun pour la suite de la saison. Voilà ce que pour­rait permettre une quali­fi­ca­tion en demi‐finale de Coupe Davis. 


Ouvert pour aller en finale

Bénénficiant d’un tableau assez favo­rable, l’équipe de France a parfai­te­ment géré son premier tour en battant l’Australie 5–0. En cas de victoire face à l’Allemagne, la France défie­rait le vain­queur du match oppo­sant le Japon à la République Tchèque. Sachant que Tomas Berdych est forfait pour ce quart de finale, le Japon a véri­ta­ble­ment ses chances. Et sans faire injure à nos amis japo­nais, le pays du soleil levant serait – sur le papier – plus simple à jouer que la République Tchèque, double tenante du titre de la compé­ti­tion. Le tableau est donc ouvert pour une finale. La voie est navi­gable pour la cara­velle fran­çaise, il n’y a pas de pirate à l’horizon, la mer est calme, il faut donc aller de l’avant. Alors, plutôt que de jeter un océan de critiques aux Bleus, il s’agirait de se concen­trer sur cette Coupe qui pour­rait (devrait) consister en un objectif prio­ri­taire et four­nis­seur d’ondes posi­tives pour la saison 2014. Car si les joueurs fran­çais ne sont pas au mieux, il s’agit de rela­ti­viser. Le Biterrois a 27 ans, le Manceau en a 28, ils ont donc encore du temps pour rester sur le devant de la scène. Mais pour pouvoir avancer il faut connaitre son cap. Or, la bous­sole des Français pour­rait indi­quer Nancy, là où se jouera le quart de finale de Coupe Davis.

Les JO, un bel exemple

En 2012, les perfor­mances des joueurs fran­çais aux Jeux Olympiques avaient été source de moti­va­tion et de satis­fac­tion. La paire Tsonga/Llodra avait obtenu l’argent et Benneteau/Gasquet le bronze.« Ça restera gravé dans nos mémoires », avaient alors déclaré Jo‐Wilfried Tsonga et Michaël Llodra. Une médaille pour la France a une saveur unique et une place à part au palmarès. « Cette médaille, on l’aura toute notre vie », expli­quait Richard Gasquet. « J’ai fait des deuxièmes semaines en Grand Chelem, un quart à Roland, mais une médaille olym­pique est au‐dessus de tout ça », avait attesté Julien Benneteau au soir de sa récom­pense. Derrière Londres, Richard Gasquet avait enchaîné par une finale à Toronto. La rafle londo­nienne avaient donné un coup d’accélérateur et fait un bien fou au tennis fran­çais. Il en va de même pour la Coupe Davis qui pour­rait rebooster leur carrière. 

Une occa­sion à ne pas rater

Est‐ce l’occasion ou jamais pour remporter la Coupe Davis ? Peut‐être. En tout cas, c’est une occa­sion en or, à ne pas manquer car il se pour­rait qu’elle ne se repré­sente plus de sitôt. La géné­ra­tion actuelle se trouve sur une phase plutôt descen­dante. Le navire bleu se situe dans le creux de la vague. Et, il semble diffi­cile de remonter cette pente afin de surfer, de nouveau, sur une bonne dyna­mique. Gilles Simon est bien loin de son meilleur niveau. Actuellement, 27ème mondial, le Niçois est en souf­france cette saison où il n’a gagné que quatre de ses neuf matches disputés. Il semble bien loin le temps où le Français faisait partie inté­grante du Top 10. Gaël Monfils ne s’en sort pas avec ses bles­sures à répé­ti­tion qui l’empêchent d’être régu­lier. A cause de cela, il est mal classé et se voit toujours dans l’obligation de réaliser un exploit très tôt dans les tour­nois pour espérer remonter à l’ATP. C’est une sorte de cercle vicieux. Michaël Llodra, bien que toujours compé­ti­teur et perfor­mant en double, approche de la fin de sa carrière. Tout comme Julien Benneteau qui, à 32 ans, retrouve ses qualités ce mois‐ci, mais qui est plus près de la retraite que de ses débuts promet­teurs. Richard Gasquet, quant à lui, n’a plus atteint la septième place mondiale, soit le meilleur clas­se­ment de sa carrière, depuis juillet 2007. Enfin, Jo‐Wilfried Tsonga est plus régu­lier, mais endure un début d’année délicat qui le voit chuter progres­si­ve­ment au clas­se­ment ATP. Tout ça n’est pas très opti­miste me direz‐vous, et ne donne pas beau­coup d’éléments posi­tifs pour envi­sager une meilleure suite à la saison des Français. La sélec­tion fran­çaise dispose encore de ressources mais inquiète au vu des perfor­mances actuelles. Plus les années passe­ront, plus il sera diffi­cile de remporter cette fameuse Coupe Davis qui échappe à la sélec­tion bleue depuis 2001. Alors l’année ou jamais ? Peut‐être, mais ne tirons pas de conclu­sions hâtives. C’est bien connu, les Français sont toujours meilleurs dans l’adversité.

La dernière victoire fran­çaise en Coupe Davis : 

  • La raquette de Gaël Monfils, dispo­nible ici !