Interrogé par le New York Times, Ivan Ljubicic, joueur le plus expérimenté du quarts de finale Croatie‐Serbie, a déclaré que plus que l’aspect sportif et l’enjeu d’une demie en Coupe Davis, ce quart entre deux pays autrefois ennemis aurait une importance symbolique qui le motive tout autant qu’elle l’inquiète. Bien sûr, les deux pays ne sont plus en guerre et les joueurs des deux équipes s’entendent très bien, mais Ljubicic a quelques appréhensions : « J’aimerais que les gens voient ce match comme un simple évènement sportif, rien de plus, mais c’est impossible. J’envoie donc un message aux habitants de Split et au‐delà parce que des gens viendront de partout pour voir ce match, c’est une chance de montrer au monde que les querelles sont finies. C’est un match de tennis, pas du foot, donc ça aide un peu, mais j’ai quand même peur, pour parler franchement, car j’ai confiance en la plupart des personnes qui viendront assister au match, mais il suffit d’un ou deux déséquilibrés pour que ça dérape ». On comprend mieux la crainte de Ljubicic quand on apprend qu’il est d’origine bosniaque, et a dû se réfugier en Croatie à cause du conflit dans les Balkans : « J’ai dû fuir ma maison, j’étais réfugié de guerre, mais tout ça est fini, les joueurs serbes sont mes amis et c’est ça que je veux faire comprendre aux gens. Qu’est‐ce qu’ils y peuvent, la plupart d’entre eux avait 5, 10 ans quand tout ça s’est passé. Je serai heureux de célébrer la victoire dimanche, et encore plus si rien de grave ne se passe ».
Publié le mercredi 7 juillet 2010 à 15:48