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Llodra en patron

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Guy Forget a logi­que­ment confirmé Michaël Llodra, grand monsieur du quarts contre l’Espagne, pour débuter la rencontre face à l’Argentine et mener le double à la réus­site contre les redou­tables Schwank et Zeballos. Décryptage en stats des rencontres de ce duel au sommet.

Michaël Llodra – Juan Monaco : 1–2

Les trois fois que Llodra a affronté « Pico » Monaco, c’était toujours sur dur avec pour commencer une victoire à Auckland pour l’Argentin. Les deux rencontres suivantes entre les deux hommes sont révé­la­trices des forces et faiblesses du Parisien dans le duel qu’il attend face à l’autre prodige de Tandil, ville natale de Juan Martin del Potro. A Lyon 2009, Llodra avait pris sa revanche sur Monaco en deux sets, signe que devant un public acquis à sa cause Llodra partira avec une longueur d’avance. Mais atten­tion, le match se jouera en cinq sets, et c’est juste­ment au meilleur de la manche déci­sive que Monaco avait dominé Llodra lors du dernier Open d’Australie, infli­geant une « remon­tada » au Parisien. Mais le juge de paix dans cette analyse est l’état de forme des deux joueurs, et là, la balance penche clai­re­ment en faveur du Français, qui avec de beaux parcours à New York et en Coupe Davis, ainsi qu’un titre à Eastbourne, affiche la meilleure progres­sion cette année dans le clan fran­çais. De son côté, Juan Monaco revient à peine d’une bles­sure au poignet et ressemble presque à un choix par défauts pour ses meilleures apti­tudes sur dur comparé à un Chela ou un Mayer. Il se présen­tera en tout cas sans complexes face à Llodra, dans ce match capital non seule­ment parce qu’il est toujours mieux de commencer par une victoire, mais aussi parce qu’il semble le plus abor­dable pour les Bleus.

Gaël Monfils – David Nalbandian : 2–1

Fait plutôt éton­nant, la Monf’ n’a jamais perdu un set sur dur contre David Nalbandian, alors que c’est pour­tant la meilleure surface du prodige argentin. Expédié en trois sets à New York 2008 et en deux manches aux JO la même année, Nalbandian n’a battu Monfils qu’à Roland‐Garros 2007. Mais la Coupe Davis est l’ob­jectif numéro un de « Nalby », à tel point qu’on se demande s’il n’a pas volon­tai­re­ment déjoué contre Fernando Verdasco à l’US Open pour arriver frais à Lyon. Nalbandian est peut‐être trop juste physi­que­ment pour remporter le Grand Chelem que son talent méri­te­rait sans doute, mais il a parti­cipé aux décon­ve­nues de l’Albiceleste en 2006 et 2008 et ne voudra sans doute pas connaître une nouvelle désillu­sion. C’est clai­re­ment le premier gros choc de cette demie, et l’on doit s’at­tendre à un « thriller » en cinq sets entre ces deux battants de fond de court géné­reux dans l’effort.

Michaël Llodra / Arnaud Clément – Horacio Zeballos / Eduardo Schwank

Le double est toujours un tour­nant, et souhai­tons aux Bleus de réussir leur entrée en matière car la marge de manoeuvre sera limitée pour Llodra et Clément, qui n’ont plus joué en doubles depuis un moment et devront retrouver des auto­ma­tismes, face à une paire Zeballos‐Schwank en pleine ascen­sion. Les deux argen­tins, plutôt modestes en simple, ont trouvé l’al­chimie parfaite pour leur premier gros tournoi à l’US Open, où ils ont atteint les doubles en avalant quelques têtes de série sur leur passage. Quoi qu’il arrive, cette confron­ta­tion entre deux paires gaucher/droitier devrait être agréable à regarder, et peut‐être offrir avant la lettre un billet pour la finale.

Gaël Monfils – Juan Monaco : 2–2

Leur seule confron­ta­tion sur dur à Paris‐Bercy 2008 avait vu la victoire de la Monf’ en deux sets. Entre deux joueurs adeptes des longs échanges, la bataille s’an­nonce âpre mais peut‐être Monaco aura‐t‐il pris un coup derrière la tête dans le cas d’une défaite contre Llodra. S’il venait à dominer le Parisien, Monaco sera plus dange­reux car gonflé à bloc et dési­reux de relancer sa saison minée par les bles­sures. La balance penche néan­moins en faveur de Monfils.

Michaël Llodra – David Nalbandian : 0–1

Dans le coin gauche, Michaël Llodra, la force tran­quille, les services canons, les chip‐and‐charge, les volées claquées ; dans le coin droit, David Nalbandian, la grinta, le toucher, les retours canon, les revers géniaux. En somme, si le score avant ce match est de 2–2, on assis­tera sans doute à un combat à couteaux tirés entre deux hommes sûrs de leurs forces et plutôt en forme. En 2009, sur le synthé­tique de Sydney, Nalbandian avait avalé le Français 6–1 6–3. Depuis, Llodra, beau­coup plus constant et confiant, est un autre homme, mais Nalbandian donnera tout dans cette ultime bataille si la déci­sion n’est pas faite, jusqu’à même se blesser s’il le faut !

En somme, cette demie s’an­nonce passion­nante, avec une journée de vendredi capi­tale, un double très indécis qui penche plutôt en faveur des Argentins et une journée de dimanche avec une dernière joute au poten­tiel explosif. Guy Forget a en tout cas placé toute sa confiance en Michaël Llodra, et quand on se remé­more la grande maîtrise affi­chée par le Parisien contre l’Espagne, on a vrai­ment envie d’y croire !

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