Michael Llodra est revenu sur sa victoire face à Juan Monaco. Le Parisien a reconnu avoir souffert de la pression. Soulagé, il reste très concentré sur le double de demain.
Comment analyses tu ton match ?
Ce n’était pas parfait mais on mène 1–0 et c’est bien le principal. Le fait de gagner le premier set m’a un peu relâché, mais j’ai connu un grand moment de flottement dans le second et le début du troisième. J’ai réellement commencé à me sentir mieux à partir du milieu du 3e set. J’étais plus relâché, je ressentais moins de tension. C’est à ce moment‐là que j’ai commencé à mieux servir, je variais plus. Je n’étais plus inquiété sur mes jeux de service. Et mine de rien, c’est la clé de mon jeu. J’ai pu tenter plus sur les jeux de retour et ça s’est mieux passé. Mais je reconnais qu’au début du match, j’étais tendu, poussif au retour.
Est‐ce que c’est le match où tu as ressenti le plus de pression ?
Sans doute. Je me souviens aussi de mon premier match en double en Coupe Davis. Mais en double on peut se parler. Là j’étais seul. Mais je l’attendais aussi ce moment, ces matches importants que l’on joue pour son pays. Je me rappelle du GPTL dans cette salle, c’était déjà fabuleux. Mais là, c’est une demi‐finale de Coupe Davis ! Vivre ce genre d’émotions… Au 4e set, quand je breake, j’ai senti la salle en fusion. Je me suis encouragé, j’ai vibré avec le public, mais je savais qu’il fallait tout de suite se remettre dedans. Derrière, il faut servir pour le match ! Ce que je retiens de tout ça ? Je me suis une nouvelle fois prouvé que malgré la tension, je répondais présent. On s’en fout du nombre de sets disputés. On s’en fout qu’il y ait 3, 4 ou 5 sets. On retiendra que Michael Llodra a battu Juan Monaco et que la France mène 1–0. En sport, il n’y a que le résultat qui compte.
Contre Verdasco à Clermont‐Ferrand, tu n’étais pas favori. Ici, c’était différent…
C’est vrai que contre Verdasco, je n’avais rien à perdre. C’était contre l’Espagne, double tenante du titre. Là, j’avais plus de responsabilités. Ce premier point n’est pas capital mais très important. Voilà, j’ai lancé la rencontre et c’est important de mener 1–0.
Tu as joué plus de 3h, comment te sens‐tu ?
Forcément, je suis un petit peu touché. Maintenant je vais prendre une bonne nuit de sommeil, bien manger et essayer de bien récupérer. Demain, je retrouve mon pote en double. S’il y a 1–1 ce soir, le point du double sera capital. Si on mène 2–0, il le sera un peu moins. On s’attend en tout cas à un match très dur. Schwank et Zeballos restent sur une demi‐finale à l’US Open, et même sur surface rapide ils jouent bien. On avait perdu contre Schwank et Chela à Wimbledon avec Bennet’, preuve que sur surface rapide, les Argentins sont forts. On sait que pour gagner demain, il ne faudra pas être bons mais très bons.
Il y a eu un grand moment de doute suite à une mauvaise chute dans le 3e set. Que s’est‐il passé avec ta cheville ?
Je me la suis bloquée en essayant d’attraper une volée. Il y avait plus de peur que de mal.
Que penses‐tu de la surface ? N’est‐elle pas un peu plus lente qu’à Clermont‐Ferrand ?
Peut‐être. Mais Monaco est un joueur qui lifte beaucoup. Du coup, les balles peluchaient et gonflaient un petit peu plus qu’à Clermont. Il y avait aussi plus d’échanges que contre Verdasco, match où j’avais mieux servi.
Pauline Dahlem, à Gerland
Publié le vendredi 17 septembre 2010 à 18:44