Entre derbys explosifs et matches tronqués par les forfaits, les autres quarts de Coupe Davis réservent leur lot d’affiches plus ou moins alléchantes et indécises. Avec en vue une place pour le dernier carré de la « Coupe du Monde de tennis ».
Gardons le meilleur pour la fin, et commençons par l’affiche la moins prestigieuse, Chili – République Tchèque. Sur le papier, la confrontation entre les finalistes de la dernière édition et la bande à Fernando Gonzalez, toujours surmotivé quand il s’agit de représenter son pays, paraissait intéressante. Hélas, la blessure au genou du Bombardero est venue changer la donne, rendant l’affrontement un rien inégal avec le Chili amputé de son meilleur joueur et de loin. Mais dernier rebondissement, Tomas Berdych a préféré faire l’impasse sur l’évènement, sans doute pour se reposer de sa récente finale à Wimbledon. Avec en plus la blessure de Radek Stepanek, ce Chili‐République Tchèque prend un goût d’imprévu, et offrira à des seconds couteaux comme Massu d’un côté et Hajek de l’autre l’occasion de briller. Le Chili part donc avec le mince avantage de l’équipe qui reçoit.
Match plus croustillant en revanche entre la Russie et l’Argentine, même si là encore l’équipe hôte part favorite. Cela fait une éternité que la Russie n’a pas perdu à domicile, et elle affrontera une Argentine privée de Del Potro et Monaco, tous deux touchés au poignet. Mais attention, David Nalbandian est lui de retour, frais, dispos et prêt à en découdre. De quoi s’attendre à de belles empoignades face aux deux ténors russes, Davydenko et Youzhny. Reste à savoir qui de Mayer, Schwank et Zeballos sera le deuxième joueur aligné en simple. Etant donné que le match a lieu sur dur, Mayer part favori avec sa qualité de service, d’autant plus que Schwank et Zeballos sont plus performants sur terre. La Russie part quand même légèrement favorite.
Terminons par le match le plus symbolique, ainsi que celui auquel prendra part, le joueur le mieux classé dans cette Coupe Davis, à savoir Croatie‐Serbie. Novak Djokovic et ses copains devront batailler dans l’ambiance chauffée à blanc de Split, avec un contexte géopolitique un brin sulfureux entre ces deux voisins en conflit au début des années 90. Ivan Ljubicic, le sage croate qui a souffert du conflit des Balkans, espère voir de beaux matches de tennis et aucun débordement. « Des gens viendront de partout pour voir ce match, c’est une chance de montrer au monde que les querelles sont finies. C’est un match de tennis, pas du foot, donc ça aide un peu, mais j’ai quand même peur, pour parler franchement, car j’ai confiance en la plupart des personnes qui viendront assister au match, mais il suffit d’un ou deux déséquilibrés pour que ça dérape », s’inquiète l’ancien numéro trois mondial, qui devrait offrir une belle résistance au nouveau dauphin de Nadal, Djokovic. De la forme de Mario Ancic dépendra sans doute le résultat de ce match serré. Le numéro onze mondial a eu des résultats mitigés ces derniers temps mais le match se déroulera sur dur, sa surface fétiche. Si les deux leaders croates sont au top, cela donnera un atout supplémentaire à l’avantage du terrain, car le numéro deux serbe, qu’il s’agisse de Troicki ou Tipsarevic, leur est normalement inférieur. Mais attention, les Serbes ont un autre « Djoker », en la personne de Nenad Zimonjic, redoutable joueur de doubles qui pourrait jouer les arbitres dans ce véritable « clash », dixit Cilic.
Enfin, dans le quarts France‐Espagne, ne cachons pas que les redoutables ibères partent favori avec dans leurs rangs un joueur du top 10, Fernando Verdasco, qui détient une ou plusieurs clés du match, d’autant plus s’il est aligné en doubles avec Lopez, ce qui devrait être le cas. Mais ne partons pas battus d’avance, comme le dit Guy Forget ! Si l’on devait oser un pari pour les demies, les affiches les plus plausibles semblent être Espagne‐Russie et Croatie‐Chili. Quant à savoir qui se retrouvera en finale, on ne le découvira qu’en septembre.
Publié le jeudi 8 juillet 2010 à 12:15