Jo‐Wilfried Tsonga est revenu sur un week‐end de Coupe Davis fort en émotions qui a vu l’équipe de France sauver sa place dans le groupe mondial.
Jo‐Wilfried, que la victoire est belle ! Mais ce fut très compliqué…
Ce fut difficile. On est heureux de s’en sortir aujourd’hui. Cela aurait pu être encore plus compliqué. On gagne après le premier simple de dimanche.
De Bakker a encore fait un grand match…
Il a fallu se battre jusqu’au bout. C’était à couteau tiré. Je m’en sors avec deux tie‐breaks. C’est très bien pour moi, pour mon moral, pour l’équipe aussi.
Avez‐vous eu peur pendant ce match ?
Peur, non. J’ai quand même contrôlé les deux premiers sets. Au troisième, je me fais breaker un peu bêtement et après, je subis les travers de la Coupe Davis : le public est en folie, De Bakker se transcende, il joue à merveille… Mais dans l’ensemble, j’ai quand même bien contrôlé ce match.
C’est le mental qui a fait la différence sur la fin ?
C’est un tout : un peu de mental, un peu de bouteille aussi. A un moment donné, je me suis rendu compte que ça allait être difficile. Il fallait économiser de l’énergie, que j’en garde pour la fin de set.
La Coupe Davis, ça donne des émotions très particulières…
Oui, forcément. Quand on vient de finir l’échauffement, on va vers sa chaise, et là on a tout le kop qui nous encourage et qui chante la Marseillaise. Là, je peux vous dire qu’on sent bien que c’est particulier. On a des frissons, une sorte d’électricité qui nous traverse. C’est magique.
Vous êtes désormais le leader de cette équipe. Êtes‐vous prêt à endosser ce costume ?
Je fais partie des joueurs qui ont le plus d’expérience dans cette compétition. A partir du moment où je commence à gagner mes matches et à porter un peu l’équipe, je peux me sortir leader. J’aime bien m’impliquer. Je discute pas mal avec mes partenaires. Je m’investis.
Qu’avez-vous appris ce week‐end ?
L’équipe a appris à se battre, tout simplement. C’était vraiment très compliqué, on s’est battu tous ensemble.
Ce nouveau statut n’est-il pas trop lourd à porter ? On attend beaucoup de vous désormais…
Non, vous savez, quand j’ai commencé ma carrière, j’ai arrêté les cours, et je peux vous dire que ce qui était difficile, c’était de savoir si j’allais y arriver ou non. Aujourd’hui, je suis au plus haut niveau. Tout ce que je prends, c’est du plaisir. Même dans les défaites, j’arrive à relativiser et à me dire : « Voilà, tu as la chance d’être en bonne santé et de pouvoir jouer au tennis. »
Guy Forget, votre capitaine, arrive en fin de contrat. Est‐ce que c’est avec lui que le groupe doit continuer ?
Pour moi, oui. C’est avec lui que le groupe a commencé. Il faut persévérer. Il faut garder les mêmes joueurs, le même staff, pour que la mayonnaise prenne.
Publié le dimanche 20 septembre 2009 à 20:18