Avec 14 joueurs dans les 100 premiers, le numéro un mondial, un tournoi de Madrid qui fait de la concurrence à Roland Garros, l’Espagne est devenu incontestablement la place forte du tennis mondial. C’est largement mérité !.
Dans le tennis, il y a des cycles. On a eu une grande période suédoise avec les Sundström, Nyström et compagnie, les années 2000 sont celles de l’Espagne avec des numéro un mondiaux Moya, Ferrero, des titres en pagaille, et un champion hors normes Rafael Nadal. Cette victoire en Argentine est donc plus que symbolique. C’est en effet la 3ème en 8 ans pour l’Espagne. Ce qu’il y a ausssi d’original dans ce succès, c’est que cette victoire a été acquise sans Nadal et donc en s’appuyant sur ce que l’on peut appeller le « réservoir » de la sélection puisque Ferrer n’était pas au niveau, Robredo pas apte au combat. Des « seconds couteaux » se sont donc transformés en « killer » en « matcheur ».
« Quand les Espagnols sont venus chez nous s’entrainer, j’ai été supris par leur envie et leur capacité à donner le meilleur d’eux même. Quand on a commencé à compter les points, leur attitude a été complètement différente que lorsque l’on faisait des exercices. A chaque point, on avait l’impression qu’ils jouaient leur vie » nous avait confié Patrick Labazuy, responsable du pôle espoirs de Poitiers. Cette capacité à produire des champions est donc devenu presque un label puisque beaucoup de joueurs de haut niveau non espagnols s’entrainent régulièrement sur la péninsule.
Economiquement cela suit aussi comme l’a prouvé Ion Tiriac qui ne manque ni d’appuis, ni de sponsors, ni de public : « Je suis bluffé par l’Espagne, quel dynamisme ! Quand je vois comment Valence a monté un dossier pour devenir un tournoi important du calendrier, je me dis que le tennis prend une réelle dimension là‐bas » nous a expliqué Gilles Moretton qui sait de quoi il parle. Bref, une victoire de Coupe Davis est rarement le fruit du hasard, souvent celui d’un travail de terrain, symbolisant le dynamisme d’un pays. C’est pour cela que l’on croit fermement que la France doit rapidement soulever à nouveau le saladier d’argent.
Publié le dimanche 23 novembre 2008 à 22:43