AccueilFederer : "Je suis heureux de voir que je suis toujours aussi...

Federer : « Je suis heureux de voir que je suis toujours aussi fort »

-

Roger Federer est apparu très heureux, en confé­rence de presse, après son match contre Jo‐Wilfried Tsonga… et parti­cu­liè­re­ment bavard. Morceaux choisis.

Roger, comment vous jugez cette victoire ?

C’est une sensa­tion très parti­cu­lière. Et assez incroyable. A mon sens, remporter six fois le Masters, c’est l’un de mes plus grands accom­plis­se­ments. Par rapport à d’autres matches, cette année, où j’ai perdu de très peu, j’ai été capable, aujourd’hui, de m’en sortir. Si ça avait été le cas plus souvent, cette saison, l’année aurait été phéno­mé­nale. Mais cette fin de saison est vrai­ment incroyable, je n’ai jamais terminé aussi fort. Je pense avoir bien joué, parce que Jo a bien joué. Si j’aurais pu gagner plus faci­le­ment ? Peut‐être. J’avais le match entre les mains. J’ai eu l’occasion d’avoir un double break dans le deuxième set. J’ai eu l’occasion de conclure. J’ai eu l’occasion de gagner le tie‐break. Après, dans le troi­sième, il a fallu repartir de l’avant. Et j’y suis parvenu. Le soula­ge­ment a été énorme. La joie, évidem­ment, comme vous pouvez l’imaginer. C’était super.

Vous avez expliqué que, cette année, plusieurs fois, vous vous êtes retrouvé dans une situa­tion simi­laire et vous avez perdu. Qu’est-ce qui a fait la diffé­rence cette fois ? C’est mental ?

Je pense que c’est surtout une chose mentale, oui. Mais pas seule­ment. Quelques fois, vous avez, en face de vous, un joueur qui joue simple­ment mieux que vous. Jo a mieux joué que moi à Wimbledon. Pas beau­coup mieux, mais assez pour l’emporter. Comme Rafa à Roland Garros, ou Novak à l’US Open. C’est impor­tant de respecter ces perfor­mances. Néanmoins, quand ça arrive aussi souvent, je dois me poser des ques­tions sur moi‐même et me demander si, outre la qualité de jeu de mon adver­saire, je n’ai pas fait des erreurs. Mais, main­te­nant, menta­le­ment, je me sens bien. C’est l’une des raisons pour laquelle j’ai pris un peu de repos, pour réflé­chir, pour me remettre dans le bon état mental. Parce que même si vous essayez de rester positif durant un match, vous n’y arrivez pas toujours. Ces derniers temps, les doutes étaient juste trop impor­tants pendant certains moments impor­tants. Je n’ai pas eu ces doutes en cette fin de saison. En faisant un break de six semaines, c’est ce que je dési­rais, les sortir de ma tête, et j’ai réussi.

Quelle est votre plus grosse décep­tion cette année ? Ce match contre Djokovic où vous avez des balles de match ?

Non, je ne pense pas que mon match face à Novak à l’US Open soit ma plus grosse décep­tion de la saison. Je sais que je n’étais qu’à un point d’aller en finale de l’US Open, mais tout est arrivé en un instant. Et c’était passé. Pour moi, le plus impor­tant, c’est ma réac­tion après une défaite comme celle‐là. Parce que c’était une défaite diffi­cile, une défaite qui fait mal, une défaite qui vous fait demander : « Comment ai‐je pu perdre ce match ? » Alors, réussir à rebondir comme je l’ai fait, ne plus perdre un match depuis ce moment, cela me montre comme je suis capable de faire les bons choix et comme je suis dur à battre. J’ai aussi perdu contre Jo deux fois d’affilée, à Wimbledon et Montréal. Et puis, fina­le­ment, j’ai réussi à le dominer quatre fois consé­cu­tives. C’est ce type de réac­tion que j’attends de moi. Et y arriver et me le prouver, c’est un super senti­ment. Mais je suis heureux que la saison se termine et qu’elle se termine de cette manière. Je suis heureux de voir que je suis toujours aussi fort et en bonne santé. Et je suis très excité à l’idée de la prochaine.


Quelle satis­fac­tion tirez‐vous à gagner tous ces records ?

Je suis extrê­me­ment content et fier. Ce n’est pas parce que j’ai battu ces records que je crois que je suis meilleur que Sampras ou Lendl. Je suis toujours persuadé qu’ils font partie des meilleurs joueurs de tous les temps. Je suis juste content d’être comparé à eux. Je suis fier de ces records parce que je sais les efforts qu’ils repré­sentent. On ne peut pas les gagner en un laps de temps court. Ils signi­fient donc la longé­vité. Par le passé j’étais connu pour mon incons­tance. Aujourd’hui, ces records prouvent à beau­coup de gens que j’ai pu être régu­lier dans mes résul­tats sur un longue période . C’était quelque chose de très diffi­cile à réussir. 

Seriez‐vous favo­rable à un retour à la finale du Masters au meilleur des cinq sets ?

Oui. Je veux dire, si la finale ressemble à un match comme celui d’au­jourd’hui, ça va. C’était un match exci­tant avec des retour­ne­ments de situa­tion. Mais si j’avais conclu le match à 6–3 5–4, ça se serait terminé très rapi­de­ment. Les spec­ta­teurs n’avaient pas envie que ça se termine si vite, ils voulaient voir plus de tennis, je le sentais bien. Je me souviens d’une discus­sion entre joueurs à Shanghai où on discu­tait juste­ment du format de la finale du Masters. Tout le monde voulait que ce soit au meilleur des trois manches. J’étais le seul à vouloir une finale au meilleur des cinq manches. Je trouve qu’en 5 sets, c’est un beau finish de la saison. 

Comment faites‐vous pour trouver une moti­va­tion après avoir pour­tant tout gagné ?

Pour moi, la moti­va­tion vient norma­le­ment. J’aime ce jeu plus que quiconque, je ne vais donc pas tout d’un coup me réveiller un matin et me dire que je n’aime plus ça. Ce sont beau­coup de sacri­fices, d’ef­forts au quoti­dien. Je suis conscient de cela. Mais j’y prends plaisir parce que ce que j’ob­tiens en retour, ce sont des moments comme aujourd’hui, des instants que je partage avec mon équipe, ma famille. Et fran­che­ment, ça n’a pas de prix. C’est pour cette raison que je suis très excité pour l’année prochaine. Je suis content que la saison soit finie, elle a été longue, érein­tante. Mais j’ai hâte de passer à la suivante.

Le livre « Grand Chelem, mon amour » est dispo­nible. Retrouvez les 40 matches de légendes de la décennie 2001–2011. Un livre de la rédac­tion de GrandChelem/Welovetennis.

Article précédent
Article suivant