AccueilL'ASEFT, le 3ème homme

L’ASEFT, le 3ème homme

-

À l’approche de la finale de Coupe Davis, WLT a décidé de vous présenter l’ASEFT, l’association qui regroupe les suppor­ters des équipes de France. Grâce à eux, l’esprit bleu règne partout dans les salles de France ou à l’étranger. Nous sommes donc partis rencon­trer Brigitte Valade, prési­dente de l’ASEFT depuis 2011 et membre depuis 2002, et Philipp Konigsbauer, membre fonda­teur en 2001 et toujours présent encore aujourd’hui.

Comment s’est créée l’ASEFT ?

Philipp Konigsbauer : L’ASEFT (Association des suppor­ters des équipes de France de tennis) a été créée en 2001 sur une idée de Guy Forget. L’idée a été relayée par Guillaume Raoux, membre du staff. À l’époque, il y avait plusieurs petits groupes d’amis qui essayaient de mettre un peu d’ambiance aux quatre coins du stade. Ils sont allés voir les « meneurs » des diffé­rents groupes à Rennes en 2000 lors du match de barrage. Quelques semaines plus tard, il y a eu une réunion à la Fédération. Et l’association, basée sur un modèle loi 1901, a pris très vite avec le titre à Melbourne en 2001 et la finale en 2002 à Bercy. On a pris très vite du poids. Et puis c’est comme ça que s’est construit un parte­na­riat avec la Fédération.

Combien l’association compte‐t‐elle de membres ?

Brigitte Valade : On est 500 adhé­rents en 2014. Mais ce sont des pics, comme en 2003 avec la finale de la Fed Cup remportée à Moscou. Et puis 2010 c’est pareil avec la finale à Belgrade en Coupe Davis. Ce sont trois pics qui ont aidé à accroître notre asso­cia­tion. On oscille entre 300 et 500. Au‐dessus de 500 adhé­rents, c’est très diffi­cile à gérer. Et chaque nouvel adhé­rent doit signer notre chartre.

Qui est ?

B.V. : C’est une chartre à laquelle on tient beau­coup. On veut éviter les dérives d’autres sports, comme le foot. On demande aux adhé­rents de porter le maillot bleu pour toute la rencontre, d’encourager du début à la fin, y compris quand ça va moins bien, respecter son équipe et l’équipe adverse, être fair‐play, repré­senter posi­ti­ve­ment l’esprit de l’ASEFT à l’extérieur, ne pas utiliser le maillot comme un passe‐droit. Il y a une image à respecter, y compris par rapport aux joueurs. On n’est pas un groupe de suppor­ters « grou­pies ». On est là pour encou­rager les joueurs ! Je pense qu’il y a peu de groupe aussi bien orga­nisé dans le monde, il y a en quatre ou cinq. L’Allemagne et le Canada nous ont demandé conseil. Novak Djokovic avait dit qu’il avait rare­ment vu un aussi beau groupe à l’extérieur. On a souvent des retours posi­tifs des joueurs adverses qui nous écrivent un petit mot pour nous féli­citer. Ce sont des messages qui nous font plaisir. Il y a un mélange de géné­ra­tions, ça va vrai­ment de 7 à 80 ans, de tous milieux sociaux, qui sont là pour une passion commune.

Les personnes présentes dans votre tribune sont forcé­ment adhérentes ?

B.V. : Oui, on ne fait pas de vente de billets, on propose forcé­ment un forfait pour les trois jours, pour que les gens soient là du début à la fin. On leur propose un panel de pres­ta­tions assez larges avec l’hôtel aussi et quand on va loin, on propose aussi des visites comme pour le Canada ou l’Argentine, donc la durée est plus longue. Après, personne n’est obligé de prendre l’hôtel, c’est au libre choix de chacun, les adhé­rents font comme ils veulent ! Et puis, le samedi soir, on orga­nise notre soirée ! Selon le lieu, le nombre de personnes, on trouve toujours un endroit sympa. Parfois on essaie de réunir les gens dès le jeudi avec un pot de bien­venue. C’est une grosse orga­ni­sa­tion et on est tous bénévoles !

Car comment est orga­nisée l’association ?

B.V. : Aujourd’hui, il y a huit personnes dans le bureau ou conseil d’administration. On n’a pas voulu scinder les deux. Le bureau est élu tous les deux ans et il y a diffé­rentes commis­sions comme communication/inscriptions, logis­tique, parte­na­riat, anima­tion, web et anima­tion tribunes.

Comment se passe la mise en place des animations ?

P.K. : On fait une réunion avec la commis­sion anima­tions. On définit ce que l’on va faire à l’entrée des joueurs pour les trois jours, soit un tifo par jour. On essaie de changer, car en plus de dix ans, il y a des choses qui reviennent. On voit aussi par rapport au budget de l’association. On travaille aussi les anima­tions que l’on fait pour les soirées et pots qu’on orga­nise. On fait en sorte que quand les gens arrivent soient dans l’ambiance.

Et pour la finale, qu’est-ce qui est prévu ?

B.V. : On a prévu plusieurs choses. Pour le vendredi, on va faire un tifo repré­sen­tant le Saladier avec autour neuf petites coupes qui illus­trent les neufs titres gagnés par la France. Samedi, on va mettre avant tous les joueurs qui ont parti­cipé à cette campagne avec comme slogan : « plus qu’un double, une équipe ». Enfin, dimanche, on va faire un coq avec une pendule suisse et le texte sera diffé­rent selon le score…(sourire).

Est‐ce que c’est possible d’imaginer un stade bleu ?

P.K. : Pour les grands événe­ments on essaie de proposer diffé­rentes possi­bi­lités à la fédé. Là, ils ont pris l’idée des drapeaux bleu‐blanc‐rouge. Le rêve c’est sûr, c’est de voir tout un stade en bleu alors venez tous en Bleu ! Ça serait fabu­leux un jour de voir ça… !

Mais votre posi­tion a t‑elle une impor­tance pour les joueurs ?

B.V. : Avant Guy Forget souhai­tait que l’on soit derrière les joueurs. Arnaud Clément a eu l’idée complè­te­ment inverse, c’est-à-dire que l’on soit en face des joueurs, pour que notre énergie pousse et profite aux joueurs. Et depuis Nancy, il voulait qu’on soit bas.

Avec toutes ses rencontres que vous avez vu, quel est le meilleur souvenir ?

B.V. : Il y a en pleins ! Pour moi c’est la finale de Fed Cup à Moscou en 2003 ! Sans doute parce que je venais d’intégrer l’association peu de temps avant (rires) !

P.K. : Moi ça restera la victoire à Melbourne, c’était la première année… Je me revois avec les joueurs qui nous donnent la petite coupe… À l’époque, Arnaud Clément avait même aidé les suppor­ters car c’était un périple incroyable ! Il y a aussi tout ce qu’il y a autour. On se retrouve avec des gens que l’on voit depuis plusieurs années et qui viennent de partout en France. Il y a des gens que l’on voit, deux, trois fois dans l’année. On passe des supers moments ensemble car on vit presque ensemble pendant quatre jours autour de notre passion.

Mais il doit aussi y avoir un mauvais souvenir…

B.V. : Bercy en 2002… Je me souviens aussi lors du quart de finale à Lausanne en 2004, un de nos adhé­rents était venu avec un coq et le soir il avait disparu ! On a alerté tout le monde et c’était les Suisses qui l’avaient pris (rires) ! On l’a retrouvé, il allait très bien, mais on avait eu très peur.

P.K. : Oui Bercy 2002 aussi… La Serbie aussi ça fait mal, car tu mènes 2–1 le samedi en reve­nant de l’enfer…