Après deux mois d’absence, Rafael Nadal est de retour à la compétition, lors du Masters 1000 de Montréal. L’Espagnol ne fait pas de plans sur la comète et prend un soin tout particulier pour ses genoux. Souvent martyrisé, le physique de Nadal a trouvé dans le calendrier de l’ATP son bouc émissaire.
Le grand retour du Big Four sur le circuit apporte un vent de fraîcheur au circuit, comme toujours à cette époque de l’année quelque peu morose pour le monde du tennis. Dans un des feuilletons de l’été, on voit Rafael Nadal revenir avec beaucoup d’incertitudes sur les courts. Le numéro 2 mondial ne sait pas vraiment où il en est physiquement à la veille de la Rogers Cup. « Je ne peux pas vous garantir que je serai à 100% à l’US Open. Ça dépend de plusieurs facteurs, mais évidemment, je travaillerai aussi dur que je pourrais pour être dans les meilleures conditions là‐bas. Mais par dessus de tout, je veux être sûr que mes genoux répondent bien. Une fois que je saurai leur état réel, je pourrais m’entraîner et jouer en compétition avec le plus grand calme. Ça me redonnera, petit à petit, la confiance pour me préparer afin d’être au maximum de mes capacités. »
Défait à Roland Garros et forfait à Wimbledon, Rafael Nadal a été absent là où il avait été irrésistible l’année dernière. Physiquement à bout dès la fin du printemps, l’Espagnol en a perdu sa place de numéro un mondial. « Je suis arrivé à deux moments très importants de la saison, Roland Garros et Wimbledon, sans être au meilleur de ma forme. Maintenant, je suis très content d’être de retour sur les courts avec la motivation pour travailler dur, et pouvoir jouer mon meilleur tennis dès que possible. » Lucide, Rafa, déjà revenu sur le circuit après des absences dues à des blessures, souhaite ne pas précipiter les choses ni tomber dans des expectatives qui ne seraient pas les bienvenues. « Je sais que ça va être difficile au début. Après deux mois sans compétition, c’est toujours délicat de revenir, surtout après une blessure. » Toujours sur la réserve, Nadal est peut‐être mieux armé qu’il ne veut bien le dire.
Au sommet ou diminué, le quadruple vainqueur de Roland Garros a l’habitude de taper, quand ce n’est pas son oncle Toni, sur le calendrier. Comme l’année dernière après l’US Open, et comme souvent à cette époque de l’année. « Évidemment, le calendrier ne peut être parfait pour tout le monde, mais je pense que nous devons, les joueurs et l’ATP, travailler dur pour essayer de le rendre encore meilleur pour les joueurs et les tournois. Je pense que tout le monde sait que la saison commence le 1er janvier et se finit le 5 décembre. C’est trop long. Mais ce n’est pas évidemment d’aboutir à autre chose parce que beaucoup de tournois intéressants à jouer. Nous ne pouvons déconsidérer aucun tournoi. Nous devons essayer de trouver la meilleure solution possible, celle qui satisfasse le plus de monde. » Nadal a reconnu que jouer à Madrid était une erreur, mais il ne voulait pas laisser passer l’occasion de jouer devant son public. Ce problème de choix de tournois ne date pas d’hier.
Toujours enclin à participer à la vie tennis et à disputer de nombreux événements, le problème de Nadal tient dans une équation difficile à résoudre. Pour jouer son meilleur tennis, il doit enchaîner les matchs et les kilomètres. Mais son jeu, bien qu’il ait évolué vers un tennis moins contraignant, reste physiquement éprouvant pour son organisme. Et le Majorquin n’a toujours pas trouvé l’équilibre qui lui permettrait d’être au sommet d’un bout à l’autre de la saison, sans absence ou douleur significatives. « Je ne peux pas jouer moins à cause des points », nous avait‐il déclaré l’année dernière. Sa volonté de rester au sommet est également due au fait qu’il doit être très performant sur terre battue, là où il glane bien plus de points que ses adversaires directs. Sa formidable saison hivernale sur dur, bien plus épuisante qu’à l’accoutumée, l’a privé de certaines réserves d’énergie dont il jouissait d’habitude au début de l’été.
Discret, voire conteur de lapalissades, Rafael Nadal garde un certain flou autour de son état. Les premières balles qu’il jouera à Montréal donneront quelques indications, mais les rencontres contre les autres cadors du circuit apporteront les vraies réponses quant au réel état de forme du numéro 2 mondial.
Publié le samedi 8 août 2009 à 11:58