Depuis la victoire de Novak Djokovic à l’Open d’Australie et l’affermissement progressif de son leadership sur le circuit masculin, une question se balade sur toutes les lèvres : comment le Serbe a‑t‐il opéré la métamorphose qui lui a permis de se transformer de joyeux troisième larron en DjokoCop, Djhulkovic et autre SuperNovak ? Quelques éléments de réponse avec Igor Cetojevic, son nutritionniste pendant un peu plus de six mois.
« J’ai vu Nole (Djokovic) jouer un match contre Tsonga, en Australie, en 2010. Ma femme m’a dit : « Ce type a une allergie, c’est sûr ! » Je lui ai répondu : « Je ne pense pas. Il y a autre chose là‐dessous… (NDLR : en fait, une intolérance au gluten) » Elle m’a rétorqué : « Alors aide‐le ! C’est ton compatriote ! » J’ai appelé des gens qui connaissait Djokovic, leur expliquant que je pensais être capable de l’aider. Le temps a passé ; et, un jour, il m’a rappelé. » Ainsi a commencé la collaboration entre Novak Djokovic et Igor Cetojevic, nutritionniste serbe, comme l’explique ce dernier lors d’un entretien avec un journaliste de l’Associated Press, qu’Eurosport nous relate. Leur première rencontre date de juillet 2010, très exactement, avant un travail plus poussé à partir de la fin d’année dernière.
Cetojevic prend la parole aujourd’hui ; pourtant, la nutrition était, jusqu’alors, un sujet tabou pour l’ami Novak. A Roland Garros, on s’en souvient, il refuse de parler de ce qui a changé : « Je ne peux pas vous en parler. C’est privé. » En août, avant l’US Open, rebelote : « Je ne peux rien vous dire. Il y a des choses que je garde pour moi‐même. » Mais on en sait désormais plus sur l’un de ses gros chantiers, l’alimentation, sur lequel il a mené une petite révolution. Rappelez‐vous, c’était en avril dernier et son staff, dont Igor Cetojevic, lui diagnostiquait une intolérance au gluten.
« En médecine chinoise, on estime que la confiance d’une personne est étroitement liée à l’estomac. »
« J’ai fait un gros point sur son état général, de manière à comprendre ce qu’il se passait. Je lui ai donné des conseils et on a commencé une thérapie. Il a suivi mes indications, des choses très simples au départ, comme éviter de téléphoner en mangeant – parce qu’il ne faut pas ignorer la nourriture que vous ingérez. Il a très bien répondu aux traitements, il mangeait beaucoup mieux et n’avait plus de problèmes d’estomacs et de vomissements après ses repas. » Il faut dire qu’Igor Cetojevic n’est pas un nutritionniste classique. Il a également étudié la médecine traditionnelle chinoise et semble convaincu de l’importance du régime alimentaire dans notre forme générale au quotidien. L’objectif avoué : « Créer une connexion spirituelle et émotionnelle entre vous et la nourriture. » Pour une raison simple : « En médecine chinoise, on estime que la confiance d’une personne est étroitement liée à l’estomac. » L’estomac de Novak Djokovic doit réellement bien se porter, vue la confiance engrangée par le bonhomme depuis décembre dernier !
Mais alors pourquoi le Serbe a‑t‐il refusé de s’exprimer sur le sujet ? « Ce n’est pas un médecin », affirme Cetojevic, « il n’est pas très bien placé pour en parler ». il semblerait que programme soit compliqué à détailler, la maladie, rare et difficile à expliquer… Le mutisme de Nole à ce propos ne serait donc pas une surprise.
Aujourd’hui, Igor Cetojevic et Novak Djokovic ne travaillent plus ensemble. « On a arrêté après Wimbledon, parce que ce tournoi était notre but », explique le nutritionniste. Pourquoi ? « Quand il était un tout petit garçon, Novak s’amusait à mettre un pot vide sur une petite chaise et à monter dessus en disant : « Novak Djokovic, Wimbledon Champion », développe Cetojevic. « Il visualisait déjà ce qu’il voulait être, à savoir vainqueur de Wimbledon. Cette pure volonté de gagner m’a touché. » Début juillet, après six mois de collaboration, l’objectif était atteint.
Publié le lundi 26 septembre 2011 à 16:27