Quel genre de gosse était Roger Federer ? C’est sa maman, Lynette, qui s’en rappelle, lors d’une table ronde ouverte à tous organisée à Lausanne par Swiss Tennis. Le thème : comment gérer les débuts des enfants et des adolescents dans le sport et éviter ainsi les pièges d’une carrière future ? Autant dire que Roger constitue un bel exemple avec, en plus, la réussite au bout. Mais tout n’a pas été simple pour ses parents. Oui, Federer, ex‐numéro un mondial, 17 fois vainqueur en Grand Chelem, était un gamin difficile. Une tête de mule. Un émotif. Un cancre. Très sociable et rieur, il exécrait néanmoins la défaite. Avec, dans sa jeune vie tennistique d’alors, un point de passage important : son départ, à 13 ans, de Bâle pour la section Tennis‐Etudes d’Ecublens, où il doit s’adapter à un environnement et une langue – le français – nouveaux. Miscellanées des souvenirs de Lynette – c’est court, mais ce n’est jamais désagréable de voir les champions sous un autre angle…
« Roger, mon amour », le livre de la Rédaction sur Roger Federer, à retrouver ici !
Le départ de Federer, le Bâlois, pour Ecublens
« C’était sa décision, il a dit qu’il le voulait et qu’il y était préparé. Nous, on l’avait appris dans un magazine, Smash. Je lui en ai ensuite parlé après un tournoi pour savoir s’il était sérieux. Il m’a répondu : « Oui. » Les trois premiers mois, c’était l’enfer. Roger pleurait à chaque fois qu’il prenait le train pour Ecublens le dimanche, après les week‐ends où il rentrait à la maison. Mais c’était sa décision. Aujourd’hui encore, il estime que cela valait vraiment le coup. »
Le caractère de Federer
« C’était souvent très difficile avec Roger. Ce n’était vraiment pas un élève modèle à l’école et, à l’entraînement aussi, c’était souvent très dur. Mais il avait mordu à l’hameçon de ce sport – sa passion pour le tennis est si grande… Il y met toujours autant de cœur et d’âme. Déjà, tout petit, à deux, il ressentait un immense plaisir à jouer à la balle tout seul contre le mur. Une fois, j’avais été convoqué par le recteur de l’école d’Ecublens. Au début, Roger dormait beaucoup trop longtemps et arrivait, du coup, tout le temps en retard à l’école, parce que le tennis l’épuisait. En‐dehors de cela, en public, Roger était un gamin correct. »
Les vêtements paraissent trop grands, l’attitude est nonchalante et le court quitté très rapidement… Si, si, c’est bien Roger Federer qui affronte Andre Agassi, huitième au classement ATP, à Bâle, en 1998. Le Suisse s’incline 6–3 6–2 au premier tour de l’épreuve. Âgé de 17 ans, il est alors classé 396ème joueur mondial. La même année, il avait disputé ses cinq premiers matches sur le circuit ATP et remporté le premier de ses 905 succès, contre Guillaume Raoux, à Toulouse. Une autre époque…
Publié le jeudi 11 juillet 2013 à 18:58