AccueilMurray : "De bonnes chances de réaliser un beau parcour"

Murray : « De bonnes chances de réaliser un beau parcour »

-

Andy, c’est la première année qu’à Roland Garros tu es consi­déré comme l’un des sérieux candi­dats au titre…
C’est clair, j’ai bien joué ces derniers mois, et je me suis rapproché des tous meilleurs en me hissant au 3e rang mondial. Mais vous savez, jusque là, je n’avais pas forcé­ment joué mon meilleur tennis sur terre battue.
>

Cette saison, sur cette surface, mon niveau de jeu a été bien plus élevé qu’auparavant. J’ai atteint les demies à Monte Carlo, les quarts à Madrid, donc si je joue mon meilleur tennis, j’ai de bonnes chances de réaliser un beau parcours ici.

Il y a quelques jours, ta jambe était doulou­reuse. Tu décla­rais être « raide ». Est‐ce toujours le cas aujourd’hui ?
Je me sens très bien. Il faut dire que je suis arrivé très, très tard la nuit précé­dent mon match exhi­bi­tion contre Paul‐Henri Mathieu (au Masters Guinot‐Mary Cohr, ndlr), et j’étais un peu raide, c’est vrai. Mais main­te­nant, c’est ok. J’ai vu le physio ces derniers jours. Ma jambe ne me posera aucun problème à l’entame du tournoi.

Comment comptes‐tu t’adapter à la terre ?
La chose que j’aie mieux faite cette année, c’est de ne pas consi­dérer la terre comme une surface « à part », et cela a tota­le­ment modifié mon style de jeu. Je peux conserver le tennis qui est le mien sur dur, mais je dois simple­ment mieux me déplacer. C’est ce que j’ai fait, mais je sais que je peux encore m’améliorer là‐dessus. Si tu regardes les matches que j’ai disputés récem­ment, il n’y a que quelques détails à changer. Face à certains joueurs, c’est clair que ce n’est pas évident. Face aux véri­tables « terriens », qui mettent beau­coup d’effet dans la balle, tu peux monter davan­tage au filet, tenter d’écourter les échanges. Eux, ce qu’ils veulent, c’est avoir 8, 9, 10 rallies de fond de court ! Alors que lorsque j’affronte un mec qui n’est pas spécia­liste de la terre, qui aime abréger les points, je dois être plus patient. Faire durer l’échange, en frap­pant un maximum de coup. C’est ce qui est le plus judicieux.

Sur terre, quel est ta tactique ?
De faire jouer à mon adver­saire comme je veux qu’il joue… C’est vrai, je reste derrière ma ligne de fond, je mets pas mal de slice et je change le rythme. Mais cela ne signifie pas forcé­ment que je suis en train de dicter le match. Beaucoup de gens pensent que je ne fais que défendre, mais je ne vois pas les choses comme ça. C’est ma manière à moi de défendre, et de gagner. Sur terre, le dépla­ce­ment est primor­dial. J’ai un peu progressé à ce niveau‐là en début d’année, mais bon…J’ai égale­ment d’autres secteurs à travailler. Je n’ai, par exemple, pas retourné aussi bien sur terre que sur les autres surfaces. Alors je n’ai peut‐être pas les mêmes résul­tats sur terre que sur les autres surfaces. Mais j’ai toujours trouvé que l’ocre était une surface « fun ». Jouer sur terre, c’était un chal­lenge pour moi : je devais beau­coup apprendre, progresser, tandis que sur les autres surfaces, les choses venaient toutes seules. Si tu grandis sur terre, le dépla­ce­ment, tu l’as natu­rel­le­ment. Si non, cela prend du temps de s’habituer, tu dois énor­mé­ment t’entraîner.

Attaques‐tu Roland Garros avec un degré de confiance simi­laire à celui que tu peux avoir lorsque tu débutes un tournoi sur gazon ou sur dur ?
C’est diffé­rent. Sur terre, je ne suis pas autant attendu. Mais je sens que si je joue bien, je suis capable de faire quelque chose de bien ici. Sur dur et gazon, je peux m’en sortir dans certains matches, même si je ne joue pas mon meilleur tennis. Sur terre, je dois être très solide dès le début, et faire de mon mieux pour gagner toutes les rencontres. Là, je dois me mettre dans le tournoi, « démarrer », en quelque sorte.

Justement, comment s’annonce pour toi cette édition 2009 Porte d’Auteuil ?
Je n’ai pas regardé le tableau… Mais je sais que je joue Chela en premier match. C’est un adver­saire coriace sur terre. Il s’est blessé l’an passé, et là, revient. Il joue bien. Ici, il a déjà été présent en deuxième semaine un certain nombre de fois, donc il faudra vrai­ment que je me méfie.

Que penses‐tu de la perfor­mance de Roger, qui a dominé Rafa en finale de Madrid ?
C’est super pour lui. Mais Rafa payait un peu le fait d’être resté aussi long­temps sur le court la veille, en demie, face à Djokovic. C’était un match incroyable ! Avec des rallies impres­sion­nants. La rencontre a duré quatre heures, et Rafa n’a donc pas eu beau­coup de temps pour récu­pérer. Alors que Roger avait juste joué une heure et demie contre Del Potro, dans l’autre demi‐finale. Chaque victoire contre Nadal sur terre apporte énor­mé­ment au niveau confiance.

L’affaire Gasquet a fait beau­coup de bruit. Quel est ton avis sur le sujet ?
Je pense qu’il faut attendre, et que l’on verra bien ce qu’il se passe. Je ne sais pas s’il y a eu du nouveau ces derniers jours. En tout cas, il a admis avoir été contrôlé positif, mais clame son inno­cence, donc atten­dons et nous verrons. Une fois que nous aurons tous les éléments en main, nous serons plus à même de juger cette histoire. Je ne vais pas commencer à dire « untel est coupable » ou « untel est inno­cent », pour la simple et bonne raison que je n’ai stric­te­ment aucune idée de ce qui s’est passé.

Wimbledon vient d’inaugurer (il y a une semaine à peine) son nouveau central… Couvert.
J’adore ce toit ! J’ai été surpris : c’est telle­ment clair, et il n’y a pas d’ombres sur le terrain, c’est super ! Ça va vrai­ment changer les choses. C’est ce qu’il y a de mieux, pour le public, les médias. Pour tout le monde. Pour la program­ma­tion des matches égale­ment. Ça aidera.

En direct de Roland Garros