Il revient de très loin ! Robin Söderling disputera sa première finale de Grand Chelem à Roland Garros après sa victoire contre Fernando Gonzalez, au bout de l’effort, 6–3 7–5 5–7 4–6 6–4, en 3h28 de jeu.
Pendant deux sets, le bûcheron suédois a coupé en copeaux un Gonzalez pourtant combattif. Robin touche les lignes et balance des parpaings en coups droits comme en revers, sans effort apparent, le geste ample, la frappe rapide. En service, il se montre intraitable, et Speedy Gonzalez en est réduit à faire l’essui‐glace et le ménage sur sa ligne de fond de court. A 2 sets 0, l’on ne voit pas de solutions pour Fernando. Le début de la troisième manche ne change rien à la donne et l’on se dit que le match est fini. Les journalistes commencent à plier leurs comptes‐rendus…
Un Speedy Gonzo à réaction
Mais n’est pas finaliste de Grand Chelem qui veut. Plein d’opportunisme, Gonzo profite de quelques hésitations de Söderling pour se remettre dans le match et remporte la troisième manche à l’opportunisme, en effectuant seulement son deuxième break du match, 7–5. La suite est complètement inversée. Robin Söderling semble fatigué, puis éreinté. La précision lui manque, la puissance lui fait désormais défaut et c’est le Chilien qui prend enfin la direction des échanges. Frappant comme une mule, n’abandonnant jamais, il remporte le quatrième set 6–4.
Söderling revient de l’Enfer
La cinquième manche prend la même physionomie et, après Söderling au milieu du troisième set, c’est Gonzalez que l’on voit vainqueur, avec un break réussi d’entrée. A 3–6 5–7 7–5 6–4 4–1 et son adversaire à bout de force, que peut‐il lui arriver ? Probablement lui‐même ne l’a‐t‐il toujours pas compris. Robin Söderling n’a pas battu Nadal par hasard et semble, avec cette victoire en huitièmes, lui avoir volé son « fighting spirit ». N’ayant plus rien à perdre, il relâche à nouveau ses coups, débreak et recolle au score. On le sent épuisé, il donne tout ce qu’il a dans chaque frappe, il grignote Fernando Gonzalez au mental. A 4–4, cet incroyable Suédois vole le service d’un Chilien pestant contre l’arbitrage et sortant peu à peu du match. Robin Söderling ne manque alors pas l’occasion de plier la rencontre sur son propre service et s’envole en finale du tournoi.
Auteur de 74 points gagnants, de 16 aces avec une première balle, en moyenne, à 201 km/h, le Suédois n’a volé personne. Après David Ferrer, Rafael Nadal, Nikolaï Davydenko, le bûcheron accroche la carcasse de Fernando Gonzalez à un tableau de chasse bien garni. Ne lui manque qu’une dernière victime… Ce sera Juan Martin Del Potro ou Roger Federer, mais cette victime‐ci risque d’avoir des crocs.
Publié le vendredi 5 juin 2009 à 16:48