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Les Bleues au pied du Grand Canyon

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L’équipe de France de Fed Cup n’a pas été gâtée ! Les joueuses d’Amélie Mauresmo devront se déplacer aux Etats‐Unis les 19 et 20 avril prochains pour y affronter la sélec­tion améri­caine. Un tirage très loin d’être tendre avec les Bleues qui auront très fort à faire face à une équipe très riche et diver­si­fiée, soeurs Williams ou pas.

Pouvait‐on envi­sager pire ? En tirant les Etats‐Unis pour le prochain match de barrage de Fed Cup, la délé­ga­tion fran­çaise a sans doute hérité de l’ad­ver­saire le plus coriace qu’elle pouvait affronter. Mary Joe Fernandez, capi­taine de la sélec­tion améri­caine, dispose d’un groupe poten­tiel­le­ment très étoffé sur lequel elle peut compter en cas de besoin. Lors du tout précé­dent, les Etats‐Unis se sont inclinés contre l’Italie 3–1, les trois joueuses enga­gées en simple (Madison Keys, Alison Riske et Christina McHale) perdant chacune leur match. Il y a donc fort à parier que Fernandez décide de modi­fier la compo­si­tion de son équipe pour affronter la France. Et c’est là que tout se corse. Avec les soeurs Williams, la jeune Sloane Stephens et autres Jamie Hampton (bien que blessée aux hanches actuel­le­ment), la capi­taine améri­caine a la possi­bi­lité de choisir entre dix joueuses du Top 100.

L’épouvantail Serena Williams

Dans sa rela­tion avec la Fed Cup, la numéro un mondiale, Serena Williams, semble avoir pris le dessus. Si bien que sa capi­taine a pris l’ha­bi­tude de faire appel à elle en cas de besoin. Serena est alors libre d’ac­cepter ou pas. Depuis ses débuts dans la compé­ti­tion en 1999, elle n’a repré­senté son pays qu’à sept reprises sur 15 ans. Un chiffre assez faible qui s’ex­plique quand on y regarde d’un peu plus près. Pour Mary Joe Fernandez, faire jouer Serena est l’as­su­rance d’une victoire. En 13 rencontres de Fed Cup (dix simples et trois doubles), Williams n’a jamais connu la défaite. Mieux encore, elle n’a perdu qu’un seul set, en 2012 contre la Bélarusse Anastasia Yamikova. La Fed Cup n’étant pas néces­sai­re­ment la prio­rité de la joueuse, Fernandez peut se permettre de la sélec­tionner qu’en cas de grand besoin ou de rendez‐vous impor­tant. Pourtant, les dernières années prouvent que Serena joue davan­tage lors des matchs de barrages. Lors de ses cinq premières parti­ci­pa­tions, la numéro un mondiale n’a jamais pris part aux play‐off. Mais depuis 2012, elle n’a fait que ça, en Ukraine puis contre la Suède l’année dernière. Tout laisse donc à penser qu’elle pour­rait faire partie de la liste pour affronter l’équipe de France. 

2003, l’ex­cep­tion française

Depuis la créa­tion de l’évè­ne­ment, Françaises et Américaines se sont croi­sées à 12 reprises. La première fois, c’était en mai 1966. Les Etats‐Unis s’étaient impo­sées 2–1 contre une équipe de France alors composée de Francoise Durr et Janine Lieffrig… Et la série s’est pour­suivie puisque la France n’a remporté qu’un seul de ces douze duels. Mais pas n’im­porte lequel. La seule et unique victoire fran­çaise date en effet de novembre 2003 en finale de la compé­ti­tion pour l’unique succès trico­lore en Fed Cup. Amélie Maureso était alors de la partie. Depuis, les USA ont lavé l’af­front avec leur victoire 4–1 en février 2010 contre cette même équipe de France. Une sélec­tion bleue dont faisait déjà partie Alizé Cornet alors âgée de 20 ans et qui avait perdu son simple contre Bethanie Mattek‐Sands. Une joueuse qu’elle pour­rait à nouveau affronter si Mary Joe Fernandez décide de la sélec­tionner. L’histoire franco‐américaine en Fed Cup dure depuis plus de 50 ans et n’est pas prête de s’ar­rêter. Pour la trei­zième confron­ta­tion entre les deux équipes, les Bleues devront se surpasser et compter sur des joueuses au top de leur forme, tout juste après la tournée améri­caine. La compo­si­tion de la délé­ga­tion améri­caine aura aussi une énorme impor­tance dans la répar­ti­tion des matchs. En cas de sélec­tion de Serena Williams, Amélie Mauresmo pour­rait par exemple tenter le diable en lui oppo­sant Virginie Razzano, qui l’avait battu au premier tour de Roland Garros en 2012. Quoiqu’il en soit, Mauresmo est la seule à pouvoir connaître la clé de la rencontre. A elle de ne pas se tromper de trousseau.