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Federer est là pour prendre son pied… et gagner

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Satisfait, tran­quille, content, serein : les quali­fi­ca­tifs ne manquent pas pour carac­té­riser l’ai­sance de Roger Federer pour son retour à la compé­ti­tion. Hier, à Dubaï, face à un adver­saire qui n’était pas vrai­ment au niveau, Benjamin Becker, le Suisse s’est fait plaisir, s’im­po­sant 6–1 6–4. Cela tombe bien, le plaisir, c’est ce qu’il vient cher­cher dans cette épreuve émiratie. Du plaisir et de la confiance pour se lancer idéa­le­ment vers les tour­nois d’Indian Wells et de Miami.

Roger Federer est en quête de rythme et de confiance. Après un mois de pause suite à sa demi‐finale à l’Open d’Australie, il reprend contact avec la compé­ti­tion du côté de Dubaï. Un choix loin d’être anodin puis­qu’il y a gagné cinq titres par le passé et qu’il possède un appar­te­ment dans la cité émiratie. Un retour presque chez lui, en somme, marqué par une victoire pleine d’à‐propos 6–1 6–4 contre Benjamin Becker au premier tour. Décontracté et sûr de sa force, le Suisse a livré une pres­ta­tion très propre et parsemée de quelques jolis coups. Notamment un tweener éton­nant qui lobe son adver­saire et derrière lequel Roger conclut au filet. « Cela a parfai­te­ment marché, donc je suis content », a‑t‐il expliqué en confé­rence de presse à propos de ce coup qui figu­rera, sans aucun doute, parmi les plus beaux de la saison. « C’est même bien qu’il (Benjamin Becker) ait réussi à le renvoyer, cela a créé un point encore plus sympa. C’était un super moment et les fans ont apprécié, ce qui reste presque aussi impor­tant que le fait d’avoir gagné le point. »

« Aussi impor­tant »… Presque une philo­so­phie pour un tren­te­naire qui joue pour la gagne, certes, mais aussi par plaisir. D’ailleurs, ce coup n’a en rien changé la destinée d’une rencontre dont la victoire semblait lui être promise. Car l’Helvète s’est montré très à l’aise face à un adver­saire commet­tant beau­coup trop d’er­reurs. L’opposition était peut‐être faiblarde, mais Roger a un envoyé un signal positif : il semble toujours déter­miné à déve­lopper un jeu offensif et à conclure au filet lors­qu’il en a l’oc­ca­sion. Des dispo­si­tions que l’on avait consta­tées à Melbourne, qui n’avaient tenu qu’un demi‐set face à Rafa, mais qui paraissent consti­tuer une bonne solu­tion tant le visage du Suisse a évolué entre 2014 et 2013. Rappelez‐vous, il y a un an… Roger passait le premier tour à Dubaï en concé­dant un set à Malek Jaziri, 130ème mondial, et, surtout, en livrant une pres­ta­tion terrible d’apa­thie et d’er­reurs. Aujourd’hui, il joue de façon beau­coup plus relâ­chée et lui‐même le recon­naît en confé­rence de presse : « Revenir et réussir à jouer libéré comme cela, ce sont de super sensa­tions. A partir du moment où j’ai pris la mesure de mon adver­saire, j’ai senti qu’il allait devoir être très fort pour m’empêcher de gagner. J’ai été content de ma pres­ta­tion, je me suis senti bien, sans nervo­sité. » Et la surface de ce tournoi de Dubaï n’est certai­ne­ment pas étran­gère à cette séré­nité. Une surface rapide qui, selon Roger, valo­rise le jeu d’at­taque et la prise de risques – tout bénef’ pour lui ! « Le jeu peut aller très vite, ici. D’ailleurs, quand vous regardez la liste des vain­queurs du tournoi, vous voyez qu’il n’y a pas mal de gars qui jouent bien sur gazon et les surfaces rapides. C’est plus facile de prendre l’ini­tia­tive et de tenter sa chance. On a l’im­pres­sion que les prises de risque sont récom­pen­sées. »



Ce n’est qu’un premier tour, ce n’est qu’un ATP 500. Mais c’est aussi et surtout de la confiance à prendre en vue des Masters 1000 nord‐américains. Et des Grands Chelems, puis­qu’il aura des points à prendre dans ces épreuves majeures. Cette confiance, Pete Sampras y croit, comme il le confiait derniè­re­ment : « Roger va réussir de belles choses cette année. Les choses doivent se mettre en place et il doit bien jouer, mais je pense qu’il peut encore gagner un Grand Chelem. C’est pour cela qu’il joue. » Gagner un Grand Chelem… Nous n’y sommes pas encore. Mais chaque petit succès accu­mulé dans le plaisir et la séré­nité est bon à prendre. « Je suis heureux de voir que Pete reste positif au sujet de mon jeu. En même temps, c’est un ami, je serais donc un peu surpris s’il était sévère avec moi. Mais ce qu’il dit compte beau­coup à mes yeux. » Pourquoi ? « Cela me donne encore plus de confiance de savoir que quel­qu’un comme lui croit en moi. » Oui, et puis cela fait plaisir, non ? ‘Voyez, on y revient toujours…