Yannick Noah n’aime pas vraiment parler du sujet du racisme car cela est ancré en lui depuis sa tendre enfance comme il aime le dire régulièrement. Ce n’est que dans des situations extrêmes qu’il y revient pour évoquer des souvenirs mais aussi des consciences. C’est ce qu’il a fait dernièrement lors d’un podcast du programme « Génération Do It Yourself » de Matthieu Stefani, qu’Eurosport a décrypté.
Yannick Noah y raconte donc son tournoi de Johannesbourg en 1978 et cela fait froid dans le dos. « Je ne sais plus l’heure exacte, mais disons que les sessions démarraient à 14h, et moi, on me faisait jouer à 11h pour s’assurer qu’il n’y ait personne. Je gagne mon 1er tour et le stade était vide, sauf un petit coin pour les ‘non blancs’, un petit triangle tout en haut du stade qui était plein de noirs, d’Indiens qui m’encourageaient forcément. C’était très étrange, l’acoustique. (…) Il y avait 8 000 places dans le stade et seulement 400 mecs dans un coin en train de gueuler. J’ai compris qu’à partir de ce moment, j’étais noir partout. C’est le regard de l’autre qui décide de ce que tu es. Arthur Ashe m’en avait beaucoup parlé, je ne réalisais pas. Je suis né de l’amour d’une blanche et d’un noir. Je n’étais pas révolté, j’étais concentré. Je me suis dit que j’avais un rôle à jouer, il fallait que je gagne. »
Publié le samedi 4 juillet 2020 à 08:45