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Mauresmo : « On n’a plus le choix »

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En confé­rence de presse, Amélie Mauresmo a fait son bilan de cette première journée.

Amélie, quel bilan tirez‐vous de cette première journée ?
Ca se joue à pas grand‐chose. On est menés 2–0, alors qu’il y avait de la place pour faire quelque chose sur chacun des deux matches. Globalement, les Allemandes ont été un tout petit peu plus fortes que nous, tout simple­ment. Sans se cher­cher d’excuses, on a manqué un tout petit peu d’expérience sur le match de Kristina (Mladenovic). Ce qui semble assez logique quelque part. Elle n’a pas réussi en toute fin de second set à inverser la tendance. Et puis, sur le match de Pauline (Parmentier), on est tombé sur une Lisicki très impres­sion­nante, aussi bien au service qu’en coup droit. Ca démé­nage. Il va falloir trouver des solu­tions pour demain.

C’est un chal­lenge inté­res­sant qui se présente. L’équipe de France de Fed Cup ne s’est jamais imposée après avoir été menée 2–0 à l’issue des deux premiers simples…
C’est effec­ti­ve­ment un très gros chal­lenge. On est dos au mur. On n’a plus le choix. Il va falloir aller cher­cher ce que l’on va pouvoir prendre. On a de l’énergie. Je ne suis pas effon­drée. Encore une fois, Pauline et Kristina ont fait leur match. On est simple­ment tombé sur plus fortes que nous. Il va falloir élever notre niveau de jeu demain.

N’avez-vous pas quelques regrets sur les occa­sions manquées, car il y en a eu sur les deux matches…
C’est la dure loi du sport. Ces occa­sions là, il faudra les saisir demain. Ou sur les prochaines rencontres. C’est le métier qui rentre, pour l’une comme pour l’autre. C’était le premier match de Kristina en simple en Fed Cup. Forcément, elle doit gagner en expé­rience. Quant à Pauline, elle n’a pas forcé­ment l’habitude de jouer ce genre de match tout au long de l’année. Donc, là aussi, ce sont des ensei­gne­ments qu’il faut savoir tirer de ces moments là.

Quel discours allez‐vous leur tenir ce soir ?
Probablement ce que je suis en train de vous dire, sur les leçons à tirer de ce qui s’est passé aujourd’hui, sur les petites occa­sions à saisir. C’est ce que je leur ai répété tout au long de la semaine, mais le meilleur exemple, il est sur le terrain. On apprend beau­coup plus vite en pratique que par des discours. Là, elles ont pu sentir les choses véri­ta­ble­ment. Pour moi, c’est bien aussi de pouvoir m’appuyer sur des faits dans mon discours. C’est très important.

Kristina est montée en régime tout au long de son match…
Elle a vrai­ment eu une belle progres­sion sur toute la durée du match. On aurait tous voulu voir un troi­sième set. C’est clair. Cela aurait été diffé­rent. Malheureusement, Goerges a aussi fait preuve de courage. Elle a montré qu’elle était une vraie battante. Elle sauve une balle de set au deuxième, sur un coup droit mons­trueux qui tombe à quelques centi­mètres de la ligne. Il n’y a pas grand‐chose à dire là‐dessus. Kristina a eu ensuite quelques petites occases sur le jeu de service de l’Allemande (à 6–5 France) en menant 0–30. Là, sur ce jeu, il y avait de la place.

Avez‐vous été surprise par le niveau de jeu des Allemandes ?
Par celui de Lisicki, oui. Au service, en coup droit, elle n’a jamais baissé. Elle a juste raté un coup droit sur sa balle de match. Elle m’a vrai­ment impressionnée.

Et vos impres­sions de capi­taine sur cette première journée ?
C’est dur pour moi d’encaisser ces deux défaites. Après, ce sont de bons moments, mais ce n’est pas suffi­sant. Il faut que je trouve les mots, les atti­tudes, les regards, les encou­ra­ge­ments… Quand on est une équipe, on doit tous se remettre en ques­tion. Y compris le capi­taine. Mais tout va très vite…

Ce sont des sensa­tions diffé­rentes de celles que vous aviez connues comme joueuse ?
Oui, mais il y a aussi des sensa­tions simi­laires. On passe par de l’adrénaline, une petite décep­tion, des moments où l’on reprend espoir. Il y a un peu de tout. Ce sont malgré tout de bons moments…

Vous êtes‐vous sentie par moments influente et à d’autres impuissante…
Parfois oui, parfois non. A un moment, on se dit : « Là, c’est bon, le discours est en train de payer. » Et à d’autres moments, on se dit : « Ce n’est pas rentré. » Alors on essaie d’appuyer un peu plus la fois d’après.

Avez‐vous eu un moment envie de prendre la raquette pour aller sur le court ?
Non, pas du tout.

Comment avez‐vous trouvé le public limougeaud ?
Il a toujours été derrière nous, toujours fabu­leux. C’est une constante. On espère qu’il sera encore avec nous demain.