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Alizé Cornet : « Le statut de numéro 1 fran­çaise est un aboutissement »

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On continue avec les inter­views extraits du dossier « France qui gagne » de GrandChelem 10. A 18 ans à peine, Alizé cornet est LA joueuse fran­çaise de cette saison 2008. Une victoire à Budapest, une finale à
Acapulco et une aux Masters Series de Rome ont fait d’elle la nouvelle numéro 1 fran­çaise. Rencontre avec la
désor­mais 15eme mondiale qui revient pour nous sur son année et la place de la France au niveau international.

Tu as réalisé une superbe saison 2008.Est-ce que le fait d’être n°1 fran­çaise est
très important
pour toi ?

C’est sûr.
Le statut de
n° 1 fran­caise est un
abou­tis­se­ment dans une
carrière. J’ai 18 ans à peine.
Je pense que je suis la plus jeune
joueuse fran­çaise à réaliser cela. Je trouve
cela incroyable. C’est juste la récom­pense de
cette belle saison 2008.

On fait un dossier sur ce que repré­sente la France dans
le tennis. Sur le circuit, être fran­çaise change quelque
chose ? Est‐ce que l’on consi­dère que la France est une
grande nation du tennis ?

Je sais pas si les étran­gers le consi­dèrent. Mais personnellement,
je pense que l’on est une grande nation.
Je ne sais plus combien exac­te­ment il y a de filles et
de garçons dans le top 100. Plus de 10 à chaque fois je
crois, c’est quand même une très bonne moyenne. C’est
vrai que dans les jeunes femmes, je suis un peu la seule
qui arrive à bien jouer sur le circuit WTA. Mais je pense
qu’il y a plusieurs jeunes filles qui poussent derrière.

Sinon la géné­ra­tion 20–25 ans marche très bien en ce
moment, non ?

A quoi attribues‐tu cela ? Au système pyra­midal de
la Fédé, à la force des clubs ? Toi, tu es dans le Team
Lagardère…

J’ai eu de la chance. J’ai rencontré mon entraîneur
(Pierre Bouteyre) à 9–10 ans dans le cadre de la Ligue
Provence-Alpes-Côtes‑d’Azur. On a flashé l’un sur
l’autre et depuis on ne se lâche plus. On a réalisé un
très grand boulot ensemble. Il me connait par coeur
et je lui dois beau­coup dans ma réus­site actuelle. Le
fait d’intégrer le Team Lagardère à 15 ans m’a ouvert
beau­coup de portes. J’ai été tout de suite plus cadrée,
plus sérieuse. Je pense que pour la détec­tion des
jeunes cham­pions, il y a quand même une grande part
de chance.

Ton éclo­sion actuelle arrive plus tôt que prévu ou est‐ce
dans la lignée de ce qui était convenu avec ton coach ?

Ca vient tôt. En début d’année, j’étais 55ème mondial.
L’objectif de la saison c’était d’être le top 30.
Finalement, dès le milieu d’année j’étais déjà dans le
top 20. Je vais finir 15 ou 16. C’est quand même assez
incroyable. C’est une surprise mais je pense le mériter.
J’ai bossé comme une tarée à l’intersaison (novembre,
décembre). Ca a été difficle d’être dans le top 20, maintenant
je peux le dire. Mais j’ai bien l’intention d’y rester.

Le statut n°1 c’est aussi le statut de la meilleure.
Démarrer la saison 2009 avec ce statut‐là va changer
les choses. A ce propos, la polé­mique Bartoli qui se dit
« Pourquoi elle et pas moi », ça te touche ?

Je comprends cette polé­mique pour l’année dernière.
J’avais été choquée qu’elle soit seule­ment n°1 exaequo
avec Amélie après la saison qu’elle avait faite.
Seulement pour cette saison, le clas­se­ment parle de
lui‐même. Quand les clas­se­ments fran­çais sont sortis
j’étais n°1 à la Race. Donc je ne vois pas comment il
peut y avoir polé­mique. Sur ce coup, elle était derrière
au niveau des points. J’ai fait une très bonne saison
et elle aussi. Mais au niveau des résul­tats, les miens
étaient plus probants. Après si elle n’est pas contente, je
n’y peux rien, ce n’est pas moi qui ai décidé !

Que dois‐tu améliorer tech­ni­que­ment dans ton jeu ?
On ne te sent pas super à l’aise avec ton revers slicé,
coupé pas très académique …

Le revers chipé ne sera jamais ma prio­rité. Je ne le fais
que quand je suis en défense et je le tiens finalement
assez bien. Je dois vrai­ment bosser mon revers tout
court. Je dois le prendre plus tôt et simpli­fier la préparation
de ma prise. C’est sûr que c’est le gros boulot que
l’on va effec­tuer avec Pierre en cette inter‐saison pour
que mon revers soit plus solide et que je me sente plus
en confiance sur ce coup. J’ai vrai­ment bien progressé
sur mon coup droit cette année et si je parfais mon
revers alors j’aurais un jeu encore bien plus consistant.


As‐tu déjà établi tes objec­tifs sur 2009 ?

On projette tout cela géné­ra­le­ment en fin de saison
avec Pierre. Pour l’instant je suis en vacances et nous
ne l’avons pas encore fait. On sera sûre­ment sur des
objec­tifs de résul­tats en Grand Chelem et une progression
au clas­se­ment. Mais pour l’instant je savoure juste
ma place de n°1.

Ta nouvelle popu­la­rité te rend parfois anxieuse ?
Les auto­graphes, la pres­sion du public. C’est pas
diffi­cile de gérer ses nouvelles choses ?

Bien sûr que non ! Même si je suis harcelée
d’autographes, ça reste un plaisir. Ca veut dire
que les gens m’aiment, tout simplement.
Donc je savoure cette nouvelle célébrité.

L’interview d’Alizé Cornet en vidéo :