Couettes au vent, coup droit à plat d’une pureté inégalée, Andrea Jaeger a marqué son époque. Et même si elle n’a fait qu’un passage éclair sur le circuit, c’est à Paris que tout a changé. Interview mystique.
Atteindre la finale à Roland‐Garros en 1982 et à Wimbledon l’année suivante pour une jeune fille de 17 ans cela a du être assez excitant ?
L’atmosphère en Grand Chelem est incroyable ! Je me sentais flotter sur le court. Mais ma demi‐finale à Roland‐ Garros a été encore plus importante car j’ai été capable de battre Chris Evert sur terre battue. Je considère cela comme un vrai petit exploit.
Paris semble avoir une place particulière dans ton coeur ?
Hormis mes performances à Roland, ma première visite au Sacré Coeur est la plus belle expérience de ma vie car j’y ai rencontré Dieu. Ensuite, je considère ma blessure à l’épaule survenue à Roland‐ Garros comme étant un geste du divin qui m’a ouvert au monde. Mes deux « aventures spirituelles » sont arrivées à Paris, je devrais peut être y retourner…
Revenons au tennis, est‐ce que tu reconnais aujourd’hui le jeu que tu pratiquais dans les années 80 ?
Oui, même si du point de vue de l’équipement, les cadres sont plus performants maintenant. Enfin les joueurs sont plus forts, plus affutés et dans une forme incroyable. Aujourd’hui, chaque joueur peut faire de très belles choses sans être dans le top 10. A mon époque c’était impossible.
Parmi les joueuses actuelles, qui ressemble à la « petite Andrea » ?
Martina Hingis est meilleure joueuse que je ne l’étais mais nous avons un style similaire. Elle peut faire déjouer son adversaire grâce à sa technique. Martina n’est pas superpuissante mais elle joue intelligemment.
Regrettes‐tu d’avoir du arrêter prématurément ta carrière ?
Non, j’ai aujourd hui trouvé ma raison de vivre en fondant la « Little Star Foundation » qui aide les enfants malades. Le tennis reste une très belle période de ma vie mais Dieu avait d’autres projets pour moi.
Publié le jeudi 15 mai 2008 à 05:17