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Boutter : « On travaille tous les jours pour avoir un beau plateau »

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Malgré les péri­pé­ties liées à son main­tien dans le Grand Est, Julien Boutter, le direc­teur du Moselle Open, sait que le tournoi a un bel avenir devant lui d’au­tant que tous les acteurs se sont mobi­lisés pour que cet événe­ment majeur reste en France.

Julien, si on te dit que tu as été à l’ori­gine du main­tien du Moselle Open à Metz, ça te choque ?

Oui, car cela a été un travail d’équipe, la volonté de toute une région et de ses acteurs. Donc je n’étais pas tout seul. Suite à l’an­nonce de son possible départ à l’étranger, il y a eu une véri­table prise de conscience, une vraie mobi­li­sa­tion. J’ai donc été au cœur de ce mouve­ment, c’est certain, mais il y a eu un élan collectif constitué par les insti­tu­tion­nels, les spon­sors et les amou­reux du tennis.

Au final, c’est un soulagement ?

Cela fait main­te­nant partie du passé. La réalité, c’est que tous les parte­naires et les équipes sont mobi­lisés pour la prochaine édition. C’est pour­quoi nous avons orga­nisé une soirée le 29 mars dernier afin donner le top départ, pour remer­cier ceux qui ont cru en cette idée, et aussi pour commencer à travailler.

C’est aussi à ce moment précis que vous avez dévoilé une partie de votre tableau ?

On a effec­ti­ve­ment annoncé la venue de David Goffin et de Lucas Pouille. Ces deux joueurs nous ressemblent, ils collent bien à l’iden­tité de notre tournoi. La liste défi­ni­tive sera connue en août et on travaille tous les jours pour consti­tuer un beau plateau.

Quels sont vos critères pour atteindre cet objectif ?

Le Moselle Open est un événe­ment ancré dans l’his­toire du tennis. Par le passé, on a toujours voulu proposer des joueurs qui avaient eu un parcours, qui avaient marqué les esprits des fans. Je pense notam­ment à Marat Safin, Alex Corretja, ou encore Mark Philippoussis. Et puis, on a aussi toujours joué la carte jeune en donnant la chance à des espoirs. Je vais rester dans cette ligne. La clé c’est égale­ment d’être souple, d’avoir des infor­ma­tions et de pouvoir aussi réagir presque à la dernière minute.

Cette année, en même temps que le Moselle Open, aura lieu la première édition de la Rod Laver Cup, la fameuse exhi­bi­tion orga­nisée par Roger Federer. Pas très fair‐play de la part du Suisse…

Je trouve ça même très limite. C’est le circuit qui a permis à Roger Federer d’être ce qu’il est, se poser en frontal du calen­drier ATP, ce n’est pas très respec­tueux. Les direc­teurs de tour­nois sont très souvent des passionnés, qui se battent tous les jours pour leur événe­ment, et là en face de nous, se pose un événe­ment de cette ampleur. Sans parler forcé­ment de concur­rence déloyale, c’est inquié­tant de ne pas être plus protégé que cela.

Certes, mais il s’agit d’une exhi­bi­tion comme ce fut le cas pour l’IPTL ?

C’est vrai, mais l’IPTL était placée à un moment où le circuit prin­cipal était en trêve. Là, ce n’est pas le cas, cela a donc une influence sur les joueurs qui seront dispo­nibles. Après, on n’en sait pas beau­coup plus, donc on verra bien. L’IPTL a été annoncée comme une révo­lu­tion, et au final cela a fait pschitt.

Avec quatre tour­nois du circuit prin­cipal, la France est plutôt bien lotie…

C’est vrai, on ne peut pas le nier, et d’ailleurs la Fédération fran­çaise de tennis a soutenu notre projet, et je tiens ici à les remer­cier. Après c’est vrai que Metz n’a pas le même bassin de popu­la­tion que Lyon, ou Marseille, mais par son ancien­neté, son histoire, le Moselle Open est devenu un élément du patri­moine de notre région.

Est‐ce que le fait de s’être battu pour que le tournoi reste en Moselle, te met une pres­sion supplé­men­taire pour cette édition ?

Il y a plusieurs façons de voir les choses. Je suis quel­qu’un de positif, attaché à mes racines. La pres­sion est effi­cace quand elle est posi­tive. Et comme c’est le cas, je dirais que je ne la sens pas. On est tous mobi­lisés et même si on a démarré un peu tard, ce n’est pas comme si on n’avait aucune expé­rience. Donc, plutôt que parler de pres­sion, je parle­rais d’am­bi­tion et d’envie de proposer un moment de convi­via­lité pour les passionnés de tennis et les entre­prises locales qui peuvent à travers cet événe­ment générer des rencontres, du business.

Est‐ce que le budget qui se situe entre 3,5 millions et 4 millions a été diffi­cile à constituer ?

Rien n’est facile mais beau­coup de nos parte­naires ont gardé en tête l’idée que le tournoi se main­tien­drait à Metz, et cela a été une vraie marque de confiance. Nos prin­ci­paux spon­sors sont donc restés. On rentre dans un nouveau cycle de trois ans, ils ont eu envie de faire partie de cette nouvelle aven­ture, et on va tout mettre en place pour que ce soit encore et toujours une belle réussite.

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