En constante progression depuis son titre chez les Juniors à Roland Garros, Elina Svitolina est assurément l’une des futures stars du circuit. Actuellement 36ème mondiale à seulement 19 ans, elle est, derrière Sloane Stephens et Eugénie Bouchard, la mieux classée des filles de 21 ans ou moins. Impressionnant.
Quel regard portes‐tu aujourd’hui sur ta victoire à Roland Garros, chez les Juniors ? Quel est ton souvenir de ce tourbillon ?
C’était vraiment fabuleux ! Ce fut une vraie surprise, et une superbe expérience qui m’a fait réaliser que j’avais peut‐être les moyens de devenir une championne. En plus, réussir cette performance en France, à Roland Garros, c’était vraiment incroyable…
A 20 ans, tu occupes ton meilleur classement, tout près du Top 30. Jusqu’où veux‐tu aller ?
Mon but ultime, c’est de… gagner tous les tournois du Grand Chelem (rires). Mais bon… Je sais que j’ai encore quelques progrès à faire ! Pour l’instant, mon objectif de l’année, je l’ai fixé au Top 15. La seule façon d’y parvenir, c’est de continuer à travailler dur chaque jour à l’entraînement et de maintenir un niveau moyen constant pour ne pas passer à travers ou réaliser trop de contre‐performances.
On dit que tu es une joueuse très solide en fond de court, complète, « contreuse » et accrocheuse. Tu confirmes ?
Ne rien lâcher, c’est ma ligne de conduite et, ce, même quand il semble que c’est très difficile, voire impossible. Je crois d’ailleurs que c’est cela qui me plaît le plus dans le tennis : l’idée de se battre. C’est vraiment un sport extraordinaire qui nous met dans des situations spéciales, où il faut savoir tout donner.
En‐dehors de tes qualités de combattante, quelles sont tes autres forces ?
La principale, c’est d’être constamment agressive. Au final, je me définirais comme une attaquante de fond de court. Avec mon coach, notre ligne de conduite est de pouvoir prendre de plus en plus l’avantage, de dicter les échanges plutôt que de subir ou de défendre trop.
Tu as déjà battu des joueuses du Top 20, mais souvent bloqué contre celle du Top 10. Que te manque‐t‐il encore ?
La différence se situe au niveau de l’expérience. Pour y parvenir, je sais que je dois être patiente. Vous savez, dans le tennis féminin, tout est possible si l’on est travailleuse. Je pense aussi qu’on peut perdre contre n’importe qui aujourd’hui… ce qui veut également dire qu’on peut battre n’importe qui. C’est une question de motivation et de confiance.
« Vous savez, dans le tennis féminin, tout est possible si l’on est travailleuse »
Tu fais partie d’une génération de joueuses prometteuses : Stephens, Bouchard, Garcia, Robson… Comment tu te situes par rapport à elles ? Il y en a une avec qui tu as une rivalité particulière ?
Non, je respecte toutes les joueuses, quel que soit leur niveau. Celles que vous citez ont effectivement réalisé des grosses performances. Même si je fais partie de la même génération qu’elles, la concurrence reste très saine et doit, avant tout, nous permettre de toutes progresser.
Cette année, quels seront tes objectifs à Roland Garros ? Une deuxième semaine ?
Forcément, c’est un tournoi qui occupe une place particulière dans mon cœur, qui a une saveur bien à lui. Je mets tout en œuvre pour être prête lors de cette échéance, mais sans me fixer un objectif précis. L’idée, pour un grand rendez‐vous comme celui‐là, c’est avant tout de ne pas avoir de regrets et, surtout, de donner le meilleur de moi‐même quelle que soit l’adversaire en face.
Si tu devais gagner un tournoi du Grand Chelem, j’imagine que ce serait Roland…
Vous me prenez par les sentiments (rires)… Ce serait parfait, en effet.
Tu as des idoles, chez les femmes comme chez les hommes ?
J’ai toujours suivi les performances de Kim Clijsters, son jeu, son histoire, sa simplicité. Elle m’a toujours inspiré ; ses titres, comme son parcours, ont marqué le tennis des années 2000. Après, chez les hommes, je dois aussi avouer que je ne suis pas insensible au style de Dolgopolov. Et, dès que je le peux, je supporte Stakhovsky également.
Des compatriotes, forcément… A ce sujet, tu as pu suivre les événements qui se sont passés en Ukraine ? Cela t’inquiète ?
Bien sûr, oui, cela m’inquiète, mais je ne peux pas faire grand chose. Je prends souvent des nouvelles de mes proches et de ma famille. A propos de cette situation, tout a été dit, tout peut être dit… J’espère juste que les choses s’éclairciront dans les mois à venir.
Aujourd’hui, tu t’entraînes en France, à l’ISP Academy. Entre toi et notre pays, c’est une histoire d’amour…
C’est un peu cela (rires) ! J’y suis assez souvent, puisque je travaille régulièrement chez ISP. C’est vraiment mon camp de base. Je suis contente et je pense avoir fait le bon choix… D’autant que je peux profiter du soleil de la Côte d’Azur (rires) !
« J’ai toujours suivi les performances de Kim Clijsters, son jeu, son histoire, sa simplicité »
La France, c’est aussi un pays de la mode… Tu attaches beaucoup d’importance à ton apparence sur le court ?
Il faut dire qu’on passe quand même une bonne partie de notre vie sur les terrains… Donc, oui, je trouve qu’il vaut mieux être élégante et, surtout, se sentir bien dans ses tenues. Moi, j’ai plutôt été gâtée depuis que je joue ! Cette année, j’ai signé avec Ellesse, une marque qui symbolise parfaitement l’élégance – tout le monde s’accorde à le dire.
Tu connais bien l’histoire de cette marque ?
Comment ne pas la connaître ! Ellesse a vu passer tant d’immenses champions, j’aurais bien du mal à en donner une liste exhaustive. Même si, évidemment, une certaine Chris Evert vient assez rapidement à l’esprit…
Toi qui en es la seule ambassadrice, tu dois avoir la pression, non ?
Pas du tout ! J’ai des rapports assez privilégiés avec la marque et son team. La pression, je l’ai plutôt sur mes performances (rires).
On nous a dit que tu allais même participer à l’élaboration des collections…
Oui, c’est vrai, vous êtes bien informés ! J’ai donné mon avis et mes goûts. Je sais que je suis assez privilégiée car je suis la seule du circuit à jouer en Ellesse. On peut considérer que mes tenues sont vraiment les miennes… Il n’y a pas beaucoup de championnes qui peuvent en dire autant (rires).
D’une manière générale, quelle est la joueuse la plus stylée, actuellement ?
Très honnêtement, pour moi, c’est Serena. Elle a toujours des tenues incroyables avec des surprises et des détails qui font la différence. Là aussi, elle est numéro un mondiale, sans aucun doute !
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Publié le jeudi 22 mai 2014 à 11:35