AccueilInterviews"Être fan de Nadal, c'est un cadeau"

« Être fan de Nadal, c’est un cadeau »

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Fan – nom (anglais fan, abré­via­tion de fanatic) : Familier. Admirateur enthou­siaste, passionné de quel­qu’un, de quelque chose : Les fans d’un chan­teur.

A l’oc­ca­sion de la sortie de
« Rafa, mon amour », un livre décryp­tant les diffé­rentes facettes de Rafael Nadal, l’homme et le joueur de tennis, WeLoveTennis lance sa grande semaine du fan. Animations, inter­views, sondages et concours vous seront proposés.

Après avoir décrypté la signi­fi­ca­tion du mot « fan » et les réalités qu’il recoupe avec Patrick Mignon, socio­logue, il était évidem­ment néces­saire d’en rencon­trer une. Et une vraie de vraie : Mathilde Veauville, suppor­trice invé­térée de Rafael Nadal, qui suit le Majorquin dans nombre de ses dépla­ce­ments et n’hé­site pas à partir en vacances… à Majorque, évidem­ment. Mathilde raconte le quoti­dien de sa passion avec une belle luci­dité et nous permet d’y voir encore un peu plus clair.

Quand est‐ce que vous êtes devenue fan de Rafael Nadal ?

J’ai vu jouer Rafa pour la première fois en 2004, mais c’est à Roland Garros 2005 qu’il m’a fascinée : son jeu défensif spec­ta­cu­laire, son look, son mental d’acier pour quel­qu’un d’aussi jeune… Je me suis alors inté­ressée à lui plus large­ment et j’ai décou­vert quel­qu’un que les premiers grands succès ne grisaient pas, une personne très atta­chante. Je ne l’ai plus lâché depuis (rires) !

Cela veut dire que vous choi­sissez vos vacances en fonc­tion de Rafa ? Et de Roland Garros ?

En partie, oui. Durant Roland Garros, je prends une semaine de congés pour aller au tournoi. Pendant Bercy, cela m’ar­rive aussi. Je suis déjà allée à Indian Wells et Miami. Lors de ces tour­nois, je combine tennis et tourisme. Je vais à Majorque, je prends des week‐ends prolongés pour Monte Carlo et je consacre d’autres jours à des événe­ments spéci­fiques : je suis allée le voir en Belgique, par exemple, pour la Coupe Davis. D’ailleurs, je croise souvent les mêmes fans dans ces voyages, de Hong Kong, de Dubaï, des USA, de Grande‐Bretagne… C’est très enrichissant.

Vous pensez que Rafa n’est pas apprécié à sa juste valeur en France ?

Oui, malheu­reu­se­ment. Certains ont arbi­trai­re­ment décidé qu’il existe un seul beau jeu et une seule manière d’être sur un court de tennis. Et Rafa n’est jamais entré dans leur cadre. Pour autant, il s’est bâti un palmarès excep­tionnel, qui le fait d’ores‐et‐déjà figurer dans la légende du tennis. Cela dérange, il y a un déni de son talent et on l’af­fuble de beau­coup de défauts. Ce manque de recon­nais­sance, ces critiques, ces attaques donnent aux Français une très mauvaise répu­ta­tion sur les réseaux sociaux, la pire de tous les suppor­ters de tennis. Evidemment, comme n’im­porte quel autre joueur, Rafa ne fait pas l’una­ni­mité. Chacun ses favoris ! Mais il est pour­tant très apprécié de ses pairs sur le circuit et il suffit de voyager au‐delà des fron­tières fran­çaises pour constater qu’il est adulé partout. Pas seule­ment pour son immense talent et son mental de compé­ti­teur hors‐norme, mais aussi pour ses qualités humaines : son éduca­tion, son honnê­teté, sa simpli­cité, sa dispo­ni­bi­lité et sa gentillesse.

Vous l’avez rencontré ? Vous l’avez approché ?

« Rencontrer » est un bien grand mot, mais je ne compte plus le nombre de fois où j’ai effec­ti­ve­ment pu l’ap­pro­cher, lui dire quelques mots. Pour cela, j’as­siste à ses entraî­ne­ments, tout simple­ment. A la fin de chaque séance, il consacre du temps à ses fans, il signe des auto­graphes, il fait des photos… C’est l’oc­ca­sion d’être proche de lui. Il m’ar­rive de l’at­tendre à l’en­trée ou à la sortie du stade, égale­ment, sur certains tour­nois. Les événe­ments orga­nisés par ses spon­sors sont souvent l’oc­ca­sion d’une plus grande proxi­mité. Enfin, Rafa est un homme d’ha­bi­tudes. Les lieux qu’il fréquente en‐dehors du cadre du tennis sont bien connus par ses fans. Mais, moi, je m’y rends peu, j’au­rais le senti­ment de le harceler.

Vous le suivez un peu partout, j’ima­gine que vous lui avez déjà fait des cadeaux ?

Oui. C’est diffi­cile de trouver une idée origi­nale qui puisse attirer son atten­tion, mais je peux vous dire qu’il y attache de l’im­por­tance et qu’il a une excel­lente mémoire. J’ai une anec­dote à ce sujet : ma mère, qui est peintre, a fait un portrait de lui. Elle a pu le lui remettre en personne. Et bien ce portrait est posé chez lui, derrière ses trophées, je l’ai vu sur une photo qu’il a postée sur Facebook. J’ai une amie qui lui avait offert une boîte de choco­lats lors de sa venue en Belgique, en 2011, pour la Coupe Davis. A Monte Carlo, quelques semaines plus tard, elle lui a demandé s’il se souve­nait d’elle. Il lui a répondu : « Oui, la boîte de chocolat à l’aé­ro­port de Bruxelles ! » Cet été, il m’a dit se rappeler de ce que je lui avais offert à Roland Garros, en juin. Cela fait évidem­ment très, très plaisir.

Vous avez dû être malheu­reuse lors­qu’il a été absent sept mois, l’année dernière…

Ce n’était pas vrai­ment une surprise. A l’en­traî­ne­ment, à Roland Garros, la veille de sa finale, je l’ai entendu dire à quel­qu’un de son entou­rage qu’il avait mal au genou. Je suis allée à Wimbledon pour assister aux JO. Sans lui, c’était un peu crève‐coeur. Ensuite, j’ai assisté à quelques séances d’en­traî­ne­ment à Manacor, début août, que je l’ai vu raccourcir, puis espacer… Il grima­çait de plus en plus et parlait beau­coup de son genou avec Toni et Rafael Maymo, son kiné. Alors les forfaits se sont enchaînés. Est‐ce que j’étais malheu­reuse ? Oui et non. J’adore Rafa et je lui consacre beau­coup de mon temps, mais j’ai aussi une vie qui ne s’ar­rête pas au tennis (sourire). La sienne non plus. Il devait être déçu et inquiet, mais très bien entouré aussi. Et puis, j’étais persuadée qu’il pren­drait le temps néces­saire, avant de revenir avec plus de fraî­cheur et d’envie. C’est vrai que j’ai un peu moins suivi le tennis durant cette période. J’ai commencé à trouver le temps vrai­ment long fin 2012, quand il a annoncé ses forfaits du mois de janvier. C’était un soula­ge­ment et un immense plaisir de le revoir enfin sur un court en 2013. Et très émou­vant d’as­sister à sa victoire à Indian Wells.

Vos amis ou vos proches ne trouvent pas que vous en faites un peu trop avec lui (sourire) ?

Vous savez, suivre Rafa sur certains tour­nois, c’est un peu comme aller voir son équipe préférée au stade, le samedi soir. Bon, d’ac­cord, la logis­tique est un peu plus lourde à mettre en place… Mais mes proches appré­cient Rafa et suivent de près son parcours, pour la plupart. Je n’en parle évidem­ment pas beau­coup avec ceux qui ne suivent pas le tennis. Ceux‐là s’amusent et s’étonnent de certaines choses, c’est sûr, mais sont aussi agréa­ble­ment surpris quand je leur raconte certaines anec­dotes. Autrement, je suis une fan calme, donc on ne me reproche jamais de poten­tiels débor­de­ments (rires) !

Quand Rafa va arrêter sa carrière, vous allez conti­nuer à suivre le tennis ?

Oui, bien sûr ! Etre fan de Rafa, c’est un cadeau, tant ce garçon vous surprend et dépasse en perma­nence vos attentes. Il y a telle­ment d’in­ten­sité drama­tique dans ses matches et son parcours… Mais je regarde le tennis depuis le tout début des années 80, je ne vais pas arrêter bruta­le­ment. J’y consa­crerai peut‐être moins de temps quand même, mais j’es­père que Rafa fera des appa­ri­tions en exhi­bi­tions ou sur le Senior Tour. Et puis, qui sait, s’il se met très sérieu­se­ment au golf, je suivrai ce sport d’un peu plus près (sourire)…

Question inévi­table pour terminer : votre meilleur souvenir avec Rafa ?

A Manacor, cet été. J’ai vu Rafa s’en­traîner avec un mélange rare de relâ­che­ment, de bien‐être et d’envie. Cela s’est aussi concré­tisé dans ses rapports avec les fans. Il était plus détendu, plus attentif… On lui avait manqué ! Une bonne sensa­tion, j’en ai encore le sourire. Pour ce qui est du sportif, la finale de Wimbledon 2008, devant ma télé, et la demi‐finale de Roland Garros cette année, dans les tribunes, demeurent au panthéon de mes émotions tennis­tiques. A Roland, c’était vrai­ment très fort, car cela signait le retour de Rafa au plus haut‐niveau. En plus du suspens, c’était émou­vant. J’ai eu du mal à faire des photos après la balle de match, mes mains étaient prises d’un trem­ble­ment incon­trô­lable. L’adrénaline, sûre­ment (rires) !

Parce que les fans se retrouvent aussi sur Twitter…

RAFA, MON AMOUR
Le livre « Rafa, mon amour » est main­te­nant dispo­nible

112 pages pour décou­vrir l’uni­vers de Rafael Nadal, son mythe, sa légende et des témoi­gnages exclu­sifs à décou­vrir très vite dans cet ouvrage réalisé par la rédac­tion de Welovetennis. N’attendez plus !