Le capitaine de l’Equipe de France est revenu sur un week‐end où il a pris beaucoup de plaisir
Guy, c’est un énorme soulagement…
Oui, parce que c’était vraiment très dur. La victoire est encore plus belle. J’avais parlé avec les gars hier soir, et en particulier avec Jo, et je lui avais dit : « Attends‐toi à un match très difficile. Ce gars est bon. Il a battu Gaël à la régulière, même si Gaël n’a pas fait un grand match. » De Bakker a du talent. Il l’a prouvé encore aujourd’hui. Même quand il a été mené deux sets à zéro, il a trouvé les ressources pour gagner le troisième set. Et au quatrième set, Jo commençait à peiner physiquement. Nerveusement, c’était très dur aussi. Et dans le tie‐break – Jo, c’est Monsieur tie‐break – il s’est imposé avec la manière. Il est allé au bout de lui‐même. C’est une qualification qui paraissait aisée sur le papier face à cette néerlandaise. Or, on se rend compte une nouvelle fois que le classement en Coupe Davis ne veut rien dire. Il faut battre les gars d’en face avec les tripes, et les gars en ont eu aujourd’hui.
Jo‐Wilfried Tsonga a tenu son rang…
Effectivement. Vous allez me dire qu’il était numéro 1, que c’est normal. Mais De Bakker est un joueur extraordinaire. S’il n’est pas dans les quarante premiers mondiaux l’année prochaine, c’est qu’il fait n’importe quoi. Mais une nouvelle fois le mérite revient à Jo d’avoir qualifié l’équipe avec la manière, avec courage. Il peut maintenant prendre quelques jours de vacances bien mérités.
Jo est véritablement devenu le patron de cette équipe…
Il a un ratio victoires/défaites assez impressionnant pour l’instant, puisqu’il est invaincu dans l’épreuve. On a tous besoin de lui. Surtout quand les rencontres seront plus difficiles. Il fait beaucoup de bien. Quand on a dans son équipes quelqu’un qui peut jouer simple et double, ramener trois points, cela enlève un peu de pression aux autres. Il est jeune. Il va encore progresser. Il a à ses côtés des coéquipiers qui ont aussi énormément de talent. Donc, si ça veut rigoler à un moment donné, cela laisse entrevoir de belles choses.
Quel enseignement tirez‐vous de cette rencontre ?
Il ne faut jamais sous‐estimer son adversaire. Si on écoute tout ce que l’on nous dit, on nous promet de gagner la Coupe Davis. Or là, on se retrouvait à disputer un match de barrages. Les gars se sont arrachés comme des fous, ont joué leur meilleur tennis et sont passés qu’avec une petite marge. Cela prouve que rien n’est jamais acquis d’avance. Il faut rester humble et modeste. Il faut aborder toutes ces rencontres avec beaucoup de sérieux.
Qu’est-ce qui fait la force d’un Tsonga ?
C’est un joueur qui aime les moments chauds. Dans les moments difficiles, il y a des joueurs qui baissent d’intensité. Lui est capable de placer le petit coup d’accélérateur supplémentaire. C’est ce qui fait sa grande force aujourd’hui.
Au terme de cette saison 2009 de Coupe Davis, comment voyez‐vous l’avenir de ce groupe ?
On ne peut être qu’optimistes quand on voit la qualité des joueurs de cette équipe. Mais on a vu aussi qu’une équipe sur le papier anodine peut battre une équipe beaucoup plus forte quand elle joue à domicile. C’est une question de timing, d’opportunité, d’inspiration aussi, mais surtout d’esprit, de valeurs de groupe. Les Tchèques, qui nous ont battus au premier tour, sont aujourd’hui en finale de la Coupe Davis. Chaque année, ce sont de nouvelles ambitions, et de nouveaux problèmes aussi à résoudre. Il faut un peu de réussite. Il faut surtout du cœur. Les joueurs en ont eu tout au long de ce week‐end.
Votre contrat arrive à terme. Avez‐vous envie de continuer avec cette équipe ?
Je suis effectivement en fin de contrat avec la Fédération. Pour moi, ce n’est que du bonheur. Une nouvelle équipe dirigeante s’est mise en place à la tête de la FFT. A elle de choisir avec qui elle veut travailler pour mener cette équipe. Je reste à la disposition du groupe. Avec le staff, on a pris beaucoup de plaisir toute cette semaine. »
Publié le dimanche 20 septembre 2009 à 19:16