Pour terminer cette série d’entretiens sur la finale Serbie‐France, GrandChelem/WeLoveTennis est allé interroger Patrice Hagelauer, DTN. Ce dernier nous donne son sentiment, tant sur la rencontre à venir, que sur l’actualité du tennis en général.
On fait un dossier sur Serbie‐France, pour le numéro 20 de GrandChelem, en essayant de comprendre la problématique du jeu à domicile et du jeu à l’extérieur, l’influence du public, etc. On essaie de mettre en avant l’année d’inflexion, le match qui a fait évoluer les règles de la Coupe Davis et on a ciblé Paraguay‐France, en 85. Tu en étais, tu as des souvenirs ?
Oui, Paraguay‐France, c’est un souvenir assez net. Ca se passait au Paraguay, dans un contexte tout à fait particulier : le pays était en dictature et le dictateur était là, présent. C’était la folie dans le pays et une victoire représentait, pour eux, quelque chose d’assez incroyable. On a vécu un moment vraiment très, très chaud, très, très difficile. Tout était contre nous. Aujourd’hui, ce type de risques est limité, on a des moyens renforcés, avec l’arbitre et le juge‐arbitre qui ont des pouvoirs un peu plus étendus et la possibilité de sanctionner une équipe par le biais du public.
Cette dernière règle – sanctionner le public – change vraiment la donne ?
Oui, mais encore faut‐il l’appliquer. Et, pour ce faire, il faut des gens courageux, des gens de volonté, capables de se dresser face à 20 000 personnes.
Tu as un souvenir où tu aurais voulu que cette règle s’applique ?
Aujourd’hui, les arbitres sont de bons arbitres, des professionnels qui ont l’habitude de ce type de rencontre et capables de changer des décisions. Ca rassure. Et le hawk‐eye, c’est positif, c’est quelque chose qui aide à calmer la folie qui peut exister à certains moments. D’ailleurs, je pense que le hawk‐eye devrait être obligatoire pour les finales, surtout quand ça joue en indoor.
Extérieur‐domicile, qu’est-ce que vous en pensez, quels sont les aspects positifs ?
Jouer à domicile, c’est quand même un atout, un atout important. Regarde ce qui s’est passé à Clermont ou à Lyon, tu sens qu’il y a une dynamique qui s’installe, avec un public qui te soutient, qui t’aide et qui te porte. Mais, de toute façon, ce public t’aide aussi quand tu joues à l’extérieur : même quand tu un petit groupe de supporters, 500 personnes, ça te booste aussi. On l’a vu à Lyon avec les supporters argentins. Mais, c’est sûr qu’avec la majorité de la salle de ton côté, tu te sens forcément mieux.
Mais, malgré tout, il y en a beaucoup qui disent que c’est mieux d’être isolé pour une finale…
J’ai plusieurs souvenirs, parce que j’ai vécu plusieurs finales. Mais, quand même, 1991, franchement… Le public a été fabuleux, dans la correction et le soutien.
On a l’exemple australien : Pioline et Santoro ne s’aimaient pas, mais, finalement, ils se sont mis autour d’une table pour discuter et il y a eu victoire au bout…
C’est quelque chose de particulier, surtout dans ce contexte précis. Ils étaient loin, très loin, ils devaient sentir une ambiance et un climat particuliers. Et puis, il faut voir le public que tu as en face. Le public australien est un public hyper‐sportif et hyper‐correct. A la limite, tu as l’impression de jouer l’Open d’Australie.
Tu crains le public serbe ?
Aujourd’hui, il faut être blindé, c’est clair. Il y a un objectif : gagner en toutes circonstances. Ca va être un moment très difficile, okay, il va falloir vaincre un pays au public survolté… Si tu commences à être complètement perturbé dès que tu as un tout petit peu de bruit, quelqu’un qui crie entre ta première et ta deuxième balle, tu es faible et ça devient difficile de gagner. On peut s’en prendre à qui on veut. Mais il faut avoir en toi cette force de faire avec, cette force d’encaisser l’impossible.
S’il y a bien une personne capable de les préparer à ça, c’est Guy, non ?
Oui. Guy a vécu beaucoup de moments difficiles, en tant que joueur et en tant qu’entraîneur. Je suis sûr qu’il aura le bon discours ! J’ai parlé de ça plein de fois avec lui, je sais qu’on en reparlera. Il connaît le discours qu’il faut tenir aux joueurs. Et eux doivent être armés mentalement.
La Serbie est un petit pays, qui naît au tennis depuis peu. Ca rajoute à la dramaturgie de la rencontre…
Moi, je me dis aussi que la Coupe Davis, le tennis, ce n’est pas le football. Il y a des valeurs dans le tennis et ce serait dramatique qu’il y ait des débordements. Mais je n’y crois pas ! On se fait beaucoup de films, j’en suis sûr. Que le public soit un peu chaud, oui, parce qu’il y a des pays comme ça. Mais ça ne fait pas tout, d’ailleurs, on a déjà joué devant des publics compliqués et on s’en est sorti. Il faut se battre et être prêt ; c’est ça, la Coupe Davis, ce qui en fait l’intérêt et la difficulté. Et puis, s’il y a des problèmes, les arbitres sont là pour gérer la situation et sanctionner. Mais, de toute façon, personne n’a intérêt à ce que le public soit complètement fou, ni les Français, ni les Serbes, ni les instances dirigeantes.
Ca représente quoi, pour un DTN, une victoire en Coupe Davis ? C’est la récompense d’un travail de longue haleine ?
Le DTN, c’est l’un des supporters les plus assidus. C’est quelque un qui a participé, des années durant, à l’évolution du tennis dans son pays. Alors de voir ta nation gagner, ta Fédération gagner, tes joueurs gagner, tes entraîneurs gagner… C’est une vraie fierté ! Après, il ne faut pas chercher une gloire personnelle, c’est une grosse erreur. D’autant que les entraîneurs qui ont formé les joueurs vainqueurs quand ils avaient 8–10 ans ont autant de mérite que toi ou ceux qui les entraînent maintenant. Une victoire en Coupe Davis, c’est une vraie chaîne qui fonctionne dans le temps pour produire les champions d’aujourd’hui.
Tu as un pronostic ?
Ecoute, c’est vraiment compliqué de se prononcer. Mais, moi, j’y crois, j’y crois très fort. Parce que les joueurs français nous ont tellement surpris en bien, cette année, ils se sont transcendés, on un vu un Mika énorme, un Gaël énorme aussi… Aujourd’hui, ils sont dans cette dynamique‐là. Il faut juste qu’ils soient émotionnellement blindés, jusqu’à présent on a joué chez nous, non à l’étranger. Mais, sur le plan de l’événement, je fais entièrement confiance à nos gars. Ils ont de l’expérience et il ne faut pas commencer à s’en faire tout un monde : on va là‐bas et on est prêts.
Tu peux faire un bilan de la saison ? Chez les hommes, ça va, mais chez les femmes…
Le problème du tennis français, je t’en avais parlé un peu l’année dernière, c’est qu’on a été beaucoup trop sélectif pendant pas mal d’années. Il faut relancer une dynamique, donner leur chance à beaucoup plus de joueurs, pas simplement miser sur 2–3‑4 qui ont bien joué quand ils avaient 12 ou 13 ans. Certains ont des maturations tardives. Il y a des pôles qui étaient devenus inactifs, où il n’y avait plus personne… L’INSEP, par exemple. Personne n’a la baguette magique qui fait que, demain, tu tapes sur la tête d’une fille qui est 200ème et elle se retrouve 20ème. Le travail est un travail de longue haleine.
C’est sûr qu’il y a un gros trou quand on regarde le classement WTA. Ca va être difficile d’avoir quatre joueuses de haut niveau pour la Fed Cup…
En même temps, quand tu as, en un ou deux ans, quatre filles de qualité qui s’arrêtent… Pierce, Mauresmo, Dechy, Loit, plus une Tati (Golovin) malade… Tu ne peux pas produire à la pelle des numéros unes mondiales, des tops 10, des tops 20. Il y a des générations formidables, d’autres moins.
A l’inverse des hommes, chez les femmes, on sent un manque de motivation, un manque de tout. C’est lié à la pratique féminine du tennis ?
On essaie de relancer tout ça, si tu veux. C’est très important, on essaie de redynamiser à tous les niveaux.
Dans les tournois amateurs, les tableaux femme ne ressemblent à rien, il n’y a pas assez de monde !
Tout à fait. Avec notre programme Avenir National, on recrée une dynamique. C’est quelque chose dont on s’occupe depuis un petit moment. Il y a du travail. Mais, chez les hommes non plus, il ne faut pas s’endormir. Il y a quelques arbres qui sont là et qui cachent un peu la forêt du travail encore à accomplir derrière.
Chez les garçons, c’est quand même plus dense…
Mais il ne faut pas s’endormir ! Dans les 18–22 ans, on n’a pas non plus beaucoup de joueurs qui sont dans le top 100. Il faut se bouger pour qu’on en ait davantage. Si, pendant neuf ans, on n’a pas eu de finales de Coupe Davis, c’est qu’on n’a pas suffisamment travaillé dans les petites catégories d’âge. Et puis, chez les filles, voyez : Marion joue encore très, très bien et à haut niveau, Rezai a pointé son nez cette année… Virginie, également, est à prendre en compte : elle a été blessée toute l’année et va refaire surface la saison prochaine. Alizé, on l’attend aussi, on veut qu’elle revienne. Il y a ces quatre filles. J’oublie Pauline Parmentier, mais, voilà, on n’est pas dans le désert.
La grande révélation de l’année, chez les hommes, est‐ce que ce n’est pas Gaël ? Il a porté l’équipe en Coupe Davis…
Il y a Mika et Bennet’, aussi, et puis Arnaud Clément, très solide contre les Argentins. Il faut qu’on recherche un esprit autour de ce groupe, un esprit Coupe Davis. Ils ont tous envie de jouer en Coupe Davis, envie de porter les couleurs de leur pays. C’est quelque chose de très fort qui les anime et tu le sens à chaque seconde. Ils en sont fiers. Tu le vois à la préparation, tu le vois en match, tu le vois après… C’est assez incroyable !
La Coupe Davis fait l’objet de beaucoup de critiques, via son format. Elle est bien comme elle est ou il faut la transformer ?
On peut réfléchir à ça, mais ce qui paraîtrait logique, c’est déjà que les deux équipes finalistes, jouant en décembre, soient exemptées de premier tour. Parce que, sinon, tu as à peine le temps de profiter de la Coupe, de récupérer. Ca ferait 14 équipes, au lieu de 16, au premier tour. Ca fait un moment qu’on en parle et ça me semblerait normal.
C’est vrai que le tenant du titre n’a pas vraiment le temps de jouir de son titre. Et s’il se fait sortir dès le premier tour, l’année suivante, ça dévalorise presque sa victoire…
Tout à fait, que les finalistes ne jouent que trois rencontres, au lieu de quatre, ne me semble pas illogique. D’autant que pour certains joueurs et dans certains pays, la Coupe Davis et les tournois du Grand Chelem sont ce qu’il y a de plus important. Ce sont les piliers et la crédibilité du tennis. Le circuit est là, au quotidien, mais ce qui fait sa crédibilité, ce n’est pas le tournoi de Trifouillli‐les‐Oies et, ce, même s’il y a un prize money d’un million. Les matches de Coupe Davis sont uniques par leur ferveur, leur ambiance. C’est irremplaçable et, donc, à privilégier dans une saison.
D’ailleurs, plus on fait de tournois, plus on se demande ce qui s’y passe…
C’est sûr, des fois, en tournoi, les quarts de finale et les demi‐finales sont joués devant… personne ! C’est incroyable. Tu te dis : « Mais c’est quoi, ça ? »
Oui, d’autant que quand on voit l’ambiance à Lyon ou à Clermont… Ce n’est pas le même monde.
Tu vois un premier tour de Coupe Davis, c’est terrible ! J’étais en Angleterre – pourtant, ce pays n’a jamais brillé en Coupe Davis – et bien, pour des matches de barrage, c’était bourré. Dans plein de pays, c’est comme ça ! Et c’est irremplaçable. Une épreuve qui se joue dans 170 états, vous vous rendez compte ? Si on n’en fait pas une priorité pour le sport, pour le tennis, on marche sur la tête…
L’ITF discute avec l’ATP de ce genre de sujets ?
Je ne sais pas, mais je l’espère, dans l’intérêt de tout le monde.
Finalement, tu es en train de me dire qu’on valorise mal la Coupe Davis, par rapport à ces ATP 250 où la finale se joue devant trois pèlerins…
Quand tu as joué une fois en Coupe Davis, dans cette ambiance‐là, quand tu as été joueur ou dans le staff d’une équipe… C’est ce qu’il y a de plus fort.
On a parlé d’une pseudo‐Coupe du Monde…
Pffff… Franchement, la ferveur de la Coupe Davis, elle est aussi due au fait de jouer, de temps en temps, à la maison. Aller jouer une Coupe Davis, je‐ne‐sais‐où, une finale à quatre équipes… Il y aura une télé qui retransmettra ça, pour deux millions de téléspectateurs, et baste ! Il n’y aura plus cette ferveur, il n’y aura plus rien. Sauf l’espoir qu’à un moment donné, ça se déroule chez toi… On perdrait quelque chose de fondamental. Aujourd’hui, quand tu disputes la Coupe Davis, tu te dis : « Sur une année, il y a quand même des chances que je joue une rencontre à domicile. Je peux même en avoir plusieurs, ce serait fabuleux ! » Cette saison, en France, ce qui s’est passé avec la Coupe Davis, c’est extraordinaire pour la promotion du tennis. Il faut le garder, le protéger.
Tu faisais partie du Team Lagardère. Cette structure, sur laquelle tu fondais beaucoup d’espoir, est née, a vécu, puis est morte en catimini. Qu’est-ce que ça t’inspire ?
Ecoute, moi, la seule chose que j’en dis et la seule chose qui compte, c’est qu’il y ait des gens qui aident les joueurs à produire leur meilleur tennis. Pourquoi est‐ce qu’une Fédération aurait le monopole de l’entraînement ? Les joueurs ont aussi le droit de choisir.
Oui, mais c’est quelque chose qui ne fonctionne pas ou qui n’a pas fonctionné…
Ca n’a pas fonctionné, parce que c’était basé sur du mécénat. Or, à un moment donné, surtout dans un contexte de crise, quand il n’y a plus d’argent, le mécénat ne peut plus marcher, les entreprises arrêtent.
Et qu’en est‐il de ce court, avec toutes les caméras autour ?
On est en train de le racheter, avec toutes les caméras, pour récupérer le matos à la Fédération afin de faire des analyses vidéo. D’autant qu’on en utilise tout le temps. Ca nous arrivait de filmer les petits gamins pour faire des analyses techniques avec les entraîneurs. On va donc récupérer tout ce matériel vidéo formidable et l’utiliser. C’est un atout.
Pour toi, l’expérience est juste positive ? Pas de regrets ?
Ecoute, je pense que ça s’est passé à un moment important et ça a rendu service aux joueurs qui ont su en profiter. Dans cette structure, il y avait beaucoup de gens qui connaissaient bien leur job, des entraîneurs, des préparateurs physiques… Les joueurs ont progressé, un certain nombre sont aujourd’hui en équipe de France, c’est tout ce qui compte. D’ailleurs, on s’en fout que les joueurs s’entraînent à droite, à gauche. Mika s’entraîne un peu dans le privé, d’autres également, certains restent avec nous… Mais, personnellement, je n’ai aucun problème avec ça. On regarde aussi ce qui se passe à l’étranger, il y a de bonnes choses.
Les marques de tennis me disaient, dernièrement, que les ventes de consommable baissaient. Elles s’en inquiétaient un peu, d’ailleurs. C’est quelque chose que vous observez aussi ?
Ecoute, de notre côté, le nombre de licenciés continue à augmenter. Que les gens, pour des raisons économiques – il y a eu la crise – jouent un petit peu moins, avec des balles plus usées, ce genre de choses, ce n’est pas étonnant. Tu ne changes généralement pas tes skis quand tu as des soucis financiers. Mais la bonne santé du tennis est toujours là, il y a beaucoup de jeunes, le nombre de licenciés augmente… Donc pas d’alerte particulière ! C’est un sport qui est extrêmement motivant, on voit comment les derniers résultats et performances influent sur la pratique. Nous, on essaie de se poser les bonnes questions, on fait des inventaires réguliers des licences, on essaie de comprendre pourquoi le nombre de pratiquants baisse dans certains endroits, pourquoi il monte dans d’autres.
Sur les projets autour de Roland Garros, ça a l’air de bouger enfin…
Exactement. Tout peut changer très rapidement, parce qu’il y a des endroits, dans les alentours de Paris, qui sont en train de proposer des choses avec des business‐plans intéressants et, surtout, des projets de complexe extraordinaires. Et, ce qu’on peut dire, c’est qu’on aura, de toute façon, un très beau stade. Je n’ai pas d’inquiétude pour Roland Garros. Où que ce soit, ce sera certainement un tournoi de qualité qui se jouera dans de super conditions. Il faut qu’on puisse se dire : « Demain, on va jouer à Roland Garros dans l’un des plus beaux stades du monde. »
Comment tu t’es positionné sur la disparition du Grand Prix de Tennis de Lyon et la naissance de l’Open Sud de France. A Lyon, on avait quand même un beau tournoi, très abouti en termes de relations publiques…
Moi, j’adorais le tournoi de Lyon. Je n’ai pas le détail de l’histoire et ça ne m’intéresse pas. J’ai adoré Lyon, j’espère que j’adorerai Montpellier. A Lyon, il y avait une histoire, une tradition. Un tournoi se fait aussi par son public, les gens qui viennent et il y avait une espèce de ferveur, là‐bas, qu’on a d’ailleurs retrouvée pendant la Coupe Davis.
Ce n’est pas embêtant de voir que tout se passe désormais dans le sud, avec Marseille, Montpellier, Nice ? Mis à part Metz…
Si, bien sûr. Mais bon, Montpellier s’est organisé pour avoir une salle au top, donc tant mieux pour eux, ils sont plus malins que d’autres, ils récupèrent des évènements importants. C’est un problème terrible en France, que celui des salles : à part Bercy et l’Arena de Montpellier, c’est le vide absolu. C’est complètement fou de se dire qu’à Paris ou dans une ville comme Lyon il n’y a pas d’autres salles capables d’accueillir 16–17 000 personnes ! Dans la moindre ville, aux Etats‐Unis, tu as des salles énormes. Chez nous… (Soupir)
Tu vas aller en Serbie, bien sûr. Mais tu y vas plus en spectateur ou en acteur ? Tu iras dans les vestiaires à la fin, etc. ?
Oui, bien sûr, j’irais et je vais habituellement dans les vestiaires à la fin. Mais, c’est tout. En‐dehors de ça, je n’interviens jamais. J’ai suffisamment été dans l’équipe pour savoir à quel point il faut la respecter et ne pas s’imposer.
Tu es donc surtout spectateur ?
Oui. Tu sais, moi, j’ai vécu 22 ans en équipe de France. Et j’ai compris à quel point il était capital que l’équipe reste centrée sur elle‐même. Parce que c’est là que se construit une solidarité entre les gars, un esprit qui te soutient et te renforce quand tu es sur le terrain. C’est une chose qu’il faut respecter. Je ne les rejoins qu’à la fin pour faire la fête avec eux, prendre le champagne sur la tronche avec les potes, avec Jean Gachassin, les élus qui sont là, les organisateurs, le petit groupe… Ca, ça m’éclate beaucoup, c’est la récompense finale. Mais manger avec les joueurs, rester avec eux pendant la préparation, etc., non. Il faut savoir se placer en retrait.
Ca veut dire que tu n’interviens pas dans les choix de Guy Forget, il ne te demande rien ?
Guy m’appelle de temps en temps, Lionel également. On se parle, on discute. Mais, ça, c’est entre nous, ça nous regarde.
Tu ne connais pas les choix du Capitaine avant tout le monde ?
Non, non, non. Je respecte ça. Quand tu n’es pas impliqué de l’intérieur, tu n’as pas tous les éléments. Les personnes les mieux placées sont les gens du staff. Et, ce staff, je me dois de le respecter, de respecter sa préséance.
Le DTN, c’est donc plutôt un Ambassadeur…
Je suis un fan, le premier fan de toute cette équipe. Et c’est mon premier rôle.
Tu en es à combien de finales vécues en tant que passionné ?
A Grenoble, j’étais entraîneur. J’ai vécu Lyon, bien sûr. Puis Malmö. Après, j’ai assisté aux autres comme spectateur. Je n’ai pas été à la finale en Australie, mais j’ai vécu celle de Paris dans les gradins. A Nice, aussi, j’étais dans les gradins.
Publié le jeudi 2 décembre 2010 à 16:41