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Jean‐Luc Aznavorian : « Kyrgios joue un rôle »

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Le direc­teur commer­cial France de Yonex, Jean‐Luc Aznavorian, revient pour nous sur la stra­tégie de la marque japo­naise qui a fait des choix très marqués concer­nant les person­na­lités qui composent son team d’ambassadeurs. Explications.

Le team Yonex a presque tous les joueurs à fort carac­tère, comment l’expliquez-vous ?

En fait, Yonex a très vite voulu anti­ciper l’après-Roger Federer et Rafael Nadal, car on sait que média­ti­que­ment ce sont eux qui attirent tous les regards. Le dernier exemple en date est le retour du Suisse à Roland‐Garros, cela a été un raz‐de‐marée dans les médias pendant plus de quinze jours. Notre stra­tégie a donc été d’anticiper le moment où ces deux cham­pions seront à la retraite. L’objectif a été de recruter de jeunes espoirs qui possé­daient notam­ment le poten­tiel tech­nique, physique et le talent pour parvenir à figurer parmi les meilleurs joueurs du monde à l’horizon 2020. Il n’y a pas eu à propre­ment parler de recru­te­ment sur le « caractère ». 

Stanislas Wawrinka ne rentrait pas dans ces critères et pour­tant, il fait partie du team. Mieux, il en est presque le leader…

Concernant Stan, Yonex a saisi une oppor­tu­nité et le Suisse adorait nos produits. Aujourd’hui, c’est un ambas­sa­deur merveilleux. C’est un peu le grand frère des Tiafoe, Chung, Shapovalov.

Vous ne citez pas Nick Kyrgios ?

Nick est à part, mais je tiens à préciser que l’image que l’on a de lui est très éloi­gnée de ce qu’il est vrai­ment. Nick joue un rôle. Il a trouvé un créneau, il s’en sert et cela fonc­tionne. Moi qui l’ai côtoyé plusieurs fois sur des opéra­tions avec Yonex, je peux vous dire qu’il est agréable, bien­veillant, et surtout qu’il respecte toujours le contrat qu’il a signé avec la marque. Ce n’est pas une diva, loin de là. Bien au contraire, il est chaleu­reux et proche des fans. Je me souviens de notre opéra­tion à l’Open 13 dans un magasin spécia­lisé où il avait été impec­cable de bout en bout. Pourtant, la séance avait duré beau­coup plus de temps que prévu et Nick ne voulait pas qu’un enfant parte déçu.

Est‐il plus facile d’avoir des ambas­sa­deurs typés que des joueurs lisses ?

Je ne sais pas. Il faut savoir que Yonex a été très marquée par le fait d’être passé à côté d’une star comme Kei Nishikori, même si dans sa jeunesse il s’est beau­coup entraîné en Europe, loin de son Japon natal. À partir de ce moment‐là, tout a été mis en place pour éviter ce genre de désa­gré­ment. Nous avons donc une struc­ture marke­ting très bien orga­nisée avec un scou­ting perfor­mant sur tout le globe, mais aussi en Europe. Pour l’instant, sur le Tour, on ne voit que nos leaders, mais la marque investit beau­coup chez les jeunes et notre présence dans le Top 100 sera encore plus impor­tante dans les années à venir. Il nous manquait par exemple un porte‐drapeau terrien. En signant l’Espagnol Jaume Munar, nous avons pallié ce problème. 

Pour en revenir à Kyrgios, on sait que les Japonais sont des gens très droits, disci­plinés. N’y a‑t‐il pas un risque que la marque décide un jour de s’en séparer s’il va trop loin ?

Par le passé, notam­ment pour un certain Bernard Tomic, Yonex n’a pas hésité à rompre son contrat. Cela a aussi été le cas pour Caroline Wozniacki. Donc le jour où la marque esti­mera que l’Australien sort d’un cadre accep­table, ils n’hésiteront pas, je peux l’affirmer. Or, comme je vous l’ai dit, à l’intérieur de notre team, c’est l’un des ambas­sa­deurs les plus impliqués.

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