AccueilInterviews"Le Masters France, c'est l'histoire de trois pote"

« Le Masters France, c’est l’his­toire de trois pote »

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Alors que la saison est finie, mais qu’elle va vite recom­mencer avec une épreuve beau­coup criti­quée le Masters France, nous avons décidé de donner la parole sur ce sujet à l’un des ses fonda­teurs, un de nos voisins aussi, Gilles Moretton. C’est d’au­tant plus d’ac­tua­lité que ce jeudi, les orga­ni­sa­teurs vont présenter offi­ciel­le­ment leur épreuve aux médias

Parlons un peu du Masters France…
…Le meilleur tournoi du monde (sourire). Plus sérieu­se­ment, il y a une idée de dire qu’on va réunir les meilleurs joueurs fran­çais à un moment‐clé de la saison. D’abord, c’est une affaire d’amitié, ce qui est impor­tant. Ce sont trois potes, Caujolle, Haillet et Moretton, qui ont vécu plein de choses ensemble, la Coupe Davis, plein de matches et qui se réunissent autour d’une table pour discuter. On prend exemple sur le circuit améri­cain avant l’US Open et on se dit que c’est bien. Et puis Jean‐François Caujolle et moi avons une autre problé­ma­tique, c’est que nous avons besoin des joueurs fran­çais sur nos tour­nois et comment fait‐on pour renforcer la présence des joueurs sur nos tour­nois ? De là, nait l’idée de créer un événe­ment qui comp­ta­bi­lise les points des quatre tour­nois indoor fran­çais, Marseille, Metz, Lyon et Bercy, et qui qualifie les joueurs pour un Masters. Voilà comment le Masters est né.

Et l’accueil a été positif ?
On va voir des joueurs, on va voir les entraî­neurs, on leur en parle. Certains sont contre, mais poli­ti­que­ment, juste pour nous mettre des bâtons dans les roues, et d’autres coachs nous disent : c’est pas bête. Par contre, la période que vous avez choisi juste après le Masters de Shanghai n’est pas bonne, parce que les joueurs vont se reposer. En revanche, je vous suggère de faire votre événe­ment en fin d’année, parce que là ils ont repris après trois semaines de repos, ils sont à fond la caisse. Et avant de partir pour l’Australie, faire des matches, ce n’est pas idiot. On part en général vers le 23 décembre, prévoyez un truc juste avant. Voilà, c’est aussi simple que cela. Après nous, les gars, on les connaît, ils ne vont pas venir pour nos beaux yeux, alors on décide de donner des Prize Money. La moitié des ceux‐ci se fera en fonc­tion des résul­tats des quatre tour­nois. On fait cela pour fidé­liser les joueurs et leur donner envie de parti­ciper aux tour­nois. Quant à l’autre moitié elle se fera en fonc­tion des résul­tats du Masters France. C’est d’une logique imparable.

Qu’est-ce que vous répondez à ceux qui vous disent qu’en donnant une wild‐card, ça ne veut plus rien dire ?
On se dit qu’ on peut avoir des joueurs blessés. Et puis, on ne peut pas décider de péna­liser un joueur qui a décidé à un moment ou un autre de ne pas jouer nos tour­nois. On voudrait les inciter à les jouer, mais on ne peut pas les obliger, parce que c’est malhon­nête. Si un joueur ne veut pas jouer nos tour­nois c’est son droit, et s’il est le meilleur Français, on doit pouvoir lui donner une wild card à l’arrivée.

Comment est accueilli le tournoi ?

C’est comme pour tout en France, « wait and see ». Faisons la première édition et on fera un premier bilan le 23 ou 24 décembre. De toute façon, aujourd’hui, qui ne tente rien, n’a pas grand chose. On pense qu’on est dans le juste, et puis on veut aussi faire la fête du tennis fran­çais avec les joueurs. Ils vont s’éclater sur le court et en dehors. Peut‐être aussi créer pleins de nouvelles choses, avec Canal Plus. Parce que la chance que j’ai aujourd’hui est d’être avec eux. On aura aucun problème pour innover en la matière.

Quand tu dis aucun problème pour innover, c’est parce que tu trouves que rien se fait ?
Non parce que tout simple­ment on ne sera sous aucune régle­men­ta­tion, ni ATP, ni fédéral. Donc si je veux mettre une caméra sur la tête d’un joueur pendant qu’il joue, je peux le faire. On n’a pas de contraintes. Donc si par exemple on veut mettre des coaches sur le terrain, avec des micros, s’ils acceptent, on le fera. On pense que c’est bien pour le spectacle. 

C’est un peu un laboratoire ?
Non, c’est nova­teur, mais pas un labo­ra­toire. Canal+ est une chaîne moderne qui a innové dans beau­coup de domaines. La volonté est de créer un nouvel événe­ment pour le tennis.

Et pour­quoi Toulouse ?

Parce qu’on a fait un petit tour des candi­da­tures possibles, et il nous semblait impor­tant de trouver une ville avec une histoire tennis­tique, des licen­ciés, des infra­struc­tures. Toulouse a eu un tournoi, il y a eu des réus­sites. Et puis comme je l’ai dit c’est une histoire d’affinités entre trois potes. On a un quatrième pote qui s’appelle Jean Gachassin. Moi, quand j’allais jouer le tournoi à Bagnères de Bigorre, j’allais loger chez Jean Gachassin. C’est un passionné de tennis depuis toujours, un mec que je respecte. On peut me repro­cher tout ce qu’on veut, mais j’ai toujours mis le sport avant tout. Là, c’est pareil, on a d’abord pensé au sportif, et tout le reste a été créé autour. Je pense qu’avec Jean Gachassin, on partage la même philosophie.