Dans une longue interview accordée au site internet Le Quotidien, Henri Leconte est revenu sur divers sujets, notamment l’équipe de france de Coupe Davis, l’influence des médias et a évoqué Richard Gasquet. Extraits.
La Coupe Davis, justement : la France a souffert ce week‐end durant les barrages…
Et alors ? Elle s’est maintenue dans le groupe mondial, c’est l’essentiel. Après, on dit : « Oui, mais Monfils a perdu contre le 250e mondial. » Mais il faut se rendre compte que les mecs revenaient de l’US Open et qu’ils se sont rendus aux Pays‐Bas pour jouer sur terre battue… Et puis, ce genre de mésaventure, en Coupe Davis, arrive souvent. En 91, quand je bats Sampras qui est en passe d’être n°2 mondial, je suis aux alentours de la 170e place mondiale…
Pensez‐vous que les médias peuvent véritablement influer sur la carrière d’un joueur ?
En France, on met très vite au firmament un jeune qui n’a encore rien prouvé. Et on a du mal à accepter par la suite qu’il ait des défaillances. Et c’est à ce moment‐là qu’il faudrait essayer de le propulser au lieu de le casser. Aux États‐Unis, ils sont derrière leurs champions. Mais bon, c’est une question de mentalité…
Construire une carrière, ça prend dix ans de travail, la détruire, médiatiquement, ça ne demande que deux semaines. Après, savoir gérer la presse et les journalistes, cela fait partie du quotidien d’un sportif de haut niveau. Quand tu figures dans le top 5 mondial, tu fais quand même partie des tout meilleurs au monde. Eh bien, si un jour, ça va moins bien, tu te fais descendre. C’est comme ça…
Il a été écrit beaucoup de choses concernant Richard Gasquet lors de son contrôle positif à la cocaïne. Votre réaction à ce sujet ?
La fédération internationale a pris sa décision, quant à moi, je suis le seul à avoir dit certaines choses. À Richard maintenant de prouver qu’il peut revenir au plus haut niveau.
À 23 ans, n’est‐ce pas difficile de se retrouver au cœur d’un tel emballement médiatique ?
C’est dur pour un joueur qui n’en est qu’à ses débuts. C’est dur d’assumer ce que l’on dit. Mais après, avec l’âge, on prend de la bouteille.
Cette étiquette de « petit Mozart » qu’on lui a collée très tôt sur le dos, n’est‐ce pas trop lourd à porter ?
Il faut se rendre compte qu’il a un jeu exceptionnel, même si sa technique me paraît assez exigeante sur le plan physique.
Publié le mardi 22 septembre 2009 à 14:05