AccueilInterviewsLes Petits As font leur révolution

Les Petits As font leur révolution

-

Épreuve mythique du calen­drier inter­na­tional, les Petits As ont décidé de prendre un virage pour l’édi­tion 2018 avec l’or­ga­ni­sa­tion d’une phase quali­fi­ca­tive aux États‐Unis en parte­na­riat avec l’USTA. Entretien croisé avec Jean‐Baptiste Simeon‐Knaebel et Stéphane Gurov (Top Five Management), les initia­teurs de ce projet de déve­lop­pe­ment très ambitieux.

Pourquoi avoir choisi de créer ce parte­na­riat avec l’USTA ?

Jean‐Baptiste Simeon‐Knaebel : L’objectif voulu a été de déve­lopper le tournoi à l’international. Nous sommes précur­seurs pour les 14 ans et moins et nous souhai­tons le rester. Ainsi, nous avons trouvé un autre format de quali­fi­ca­tions afin de mettre en avant les plus grands compé­ti­teurs de la planète de cette caté­gorie. Nous avons donc choisi une autre forme d’attribution des wild‐cards, toujours dans le but d’obtenir les meilleurs futurs « as » qui viennent dans notre tournoi. Ce système sera des play‐offs qui permettent de sélec­tionner les meilleurs joueurs et joueuses du pays en ques­tion. Il s’agit fina­le­ment d’une sélec­tion natu­relle avec un nombre de wild‐cards déter­miné : deux pour le tableau prin­cipal féminin et deux pour celui des garçons. Les perdants des demi‐finales s’affronteront pour une conso­lante et le vain­queur obtiendra une invi­ta­tion pour les quali­fi­ca­tions inter­na­tio­nales. L’idée est que l’on peut ne pas être bien sur un match et donc, nous ne souhai­tons pas passer à côté d’un futur « as » qui aurait aussi mérité sa place. Le tableau des play‐offs sera composé de 16 garçons et 16 filles et j’espère qu’ils s’affronteront dans un tournoi acharné (sourire).

Stéphane Gurov : Parfois, le choix est déter­miné par la néces­sité, celle du timing opportun : « Hic Rhodus, hic salta ». Une façon de pouvoir rester le meilleur tournoi en se renou­ve­lant tout en conser­vant les valeurs, l’es­prit, la tradi­tion. Croyez‐moi les Américains appré­cient les deux. En ce sens « Les Petits As » sont aussi un « brand » qui se démarque des autres tour­nois phares de cette caté­gorie avec l’obli­ga­tion d’être un précur­seur autant qu’un labo­ra­toire d’idées.

Pourquoi avoir choisi les États‐Unis comme premier pays pour ces plays‐offs ?

J‑B.SK : C’est un pays qui possède l’un des plus gros palmarès du tournoi des Petits As. Nous voulions donc ce parte­na­riat fort avec les États‐Unis. À terme, on peut effec­ti­ve­ment imaginer cela avec d’autres pays. La seule contrainte réside dans le nombre de wild‐cards à offrir. Il y a sans doute un fonc­tion­ne­ment à repenser.

SG : Les Petits As y tiennent une énorme visi­bi­lité. Être le meilleur améri­cain de sa caté­gorie d’âge signifie pouvoir se quali­fier pour les Petits As. Cela est acté depuis plusieurs années même avant la créa­tion des play‐offs. D’où une immense respon­sa­bi­lité main­te­nant pour l’or­ga­ni­sa­tion mais qui répond à un chal­lenge. Dans les fiefs de l’Eddie Herr et de l’Orange Bowl, ouvrir la saison flori­dienne par un tournoi à nul autre pareil, hors catégorie.

Comment a été reçue l’annonce de ce projet ?

J‑B.SK : Cette colla­bo­ra­tion a été très bien accueillie par nos parte­naires, mais aussi par la Fédération fran­çaise de tennis. À travers ce fonc­tion­ne­ment de quali­fi­ca­tions, on est réel­le­ment dans l’objectif d’avoir les meilleurs qui méritent leur place aux Petits As, Le Grand Chelem des 14 ans et moins. L’accord avec l’USTA est aussi un bel exemple de déve­lop­pe­ment et de convi­via­lité. Le cadre qui va accueillir cet événe­ment est idyl­lique et j’en profite aussi pour remer­cier notre parte­naire titre qui nous accom­pagne et soutient dans ce beau projet, à savoir Lacoste. D’ailleurs, le tournoi améri­cain s’appellera le « play‐off Lacoste ».

SG : Les play‐offs Les Petits As Lacoste US sont une recom­po­si­tion créa­trice. Dès leurs débuts en 1982, les Petits As ont été précur­seurs. Le moment est venu pour le tournoi de s’ex­porter. Avec des parte­naires comme Lacoste et le Club Med la percep­tion globale du tournoi ne peut‐être qu’enthousiaste.

Ce projet démontre qu’il est encore possible de se renou­veler et de se déve­lopper même quand on est installé depuis 36 ans…

J‑B.SK : Exactement et il existe encore des multi­tudes de pistes ! On restera entre 45 et 50 nations. Nous voulons surtout les confronter au profes­sion­na­lisme à tous les niveaux, y compris dans la prépa­ra­tion mentale, c’est notre rôle. Le but est qu’ils aient une expé­rience de vie extra­or­di­naire pour qu’ils conservent une belle image du tournoi comme les grands « as » passés par chez nous…

SG : Cela va devenir très élitiste. Les 14 ans sont dans une année char­nière et une partie de leur avenir se joue à ce moment là. Pour le joueur, il s’agit de prendre le bon tour­nant. Or à travers les parte­na­riats, les confé­rences et les diffé­rents work‐shops, que nous voulons mettre en place dès 2018 à Tarbes, l’idée sera de proposer des pistes pour des joueurs qui se retrouvent parmi les meilleurs grâce à leur talent mais qui ne savent souvent pas comment gérer l’après. En ce sens, Les Petits As pour­ront devenir une sorte de plate‐forme d’orien­ta­tion où les joueurs vien­dront puiser une stimu­la­tion supplé­men­taire. À terme j’es­père le tournoi édic­tera la norme.

Martin Blackman (General Manager, USTA player deve­lop­ment) : « Les Petits As seront encore plus exposés aux États‐Unis »

Martin, que repré­sentent les Petits As et ce partenariat ?

Les Petits As consti­tuent le premier tournoi au monde des 14 ans et moins en somme ceux qui auront 14 ans en 2018. Tous les meilleurs joueurs de la planète ont disputé cette compé­ti­tion. Nous venons depuis plusieurs années aux Petits As et c’est une réelle oppor­tu­nité pour nos jeunes joueurs de se confronter à la concur­rence, à ce qui se fait de mieux afin de se situer.

Comment fonctionniez‐vous avant ce partenariat ?

Avant le parte­na­riat, nous faisions une demande pour prendre part à l’événement pour le tableau prin­cipal et les quali­fi­ca­tions. Nous avons toujours eu une excel­lente rela­tion avec cette compé­ti­tion, mais ce parte­na­riat va permettre aux Petits As d’être encore plus exposés aux États‐Unis. Nos jeunes joueurs savent qu’ils peuvent jouer le plus grand tournoi au monde des14 ans et moins. L’exposition, l’inspiration et la moti­va­tion sont incroyables pour nos joueurs.

Comment est née l’idée de ce partenariat ?

Pour être honnête avec vous, l’idée est venue des Petits As direc­te­ment ! Et l’idée est abso­lu­ment excel­lente ! Nous croyons qu’il est impor­tant de saisir cette oppor­tu­nité. Le concept de gagner sa wild‐card pour le vain­queur, le fina­liste et le troi­sième nous corres­pond parfai­te­ment. Pour parti­ciper à un tel tournoi, il faut le mériter et nous sommes dans cette culture. Ces play‐offs se déroulent aux États‐Unis, dans le cadre magni­fique du ClubMed de Sandpiper qui est habitué à rece­voir des compé­ti­tions spor­tives, ce qui est excellent car les joueurs, les joueuses et les coachs vont pouvoir se rencon­trer et échanger. Au cours de la compé­ti­tion, nous tenons à mettre en avant les valeurs d’éducation et d’entraînement. C’est essentiel.

Comment allez‐vous choisir les 32 parti­ci­pants et quel sera le format ?

Les joueurs et joueuses seront choisis à 80 ou 85% par leur clas­se­ment améri­cain. Le reste sera sélec­tionné par les entraî­neurs natio­naux. Les play‐offs nous permet­tront de mettre en place une première partie de la compé­ti­tion sous le format du round‐robin (phase de groupes) avec quatre joueurs dans quatre poules. Les huit meilleurs seront quali­fiés pour une phase à élimi­na­tion directe, des quarts de finale à la finale.

Jean‐Claude Knaebel : « Un pas en avant extraordinaire ! »

Directeur et fonda­teur histo­rique des Petits As – Le Mondial Lacoste, Jean‐Claude Knaebel s’est réjouit de cet accord histo­rique avec l’USTA (fédé­ra­tion améri­caine) pour la créa­tion d’un play‐off sur le sol américain.

« Nous venons de concré­tiser un play‐off aux États‐Unis (en Floride) où trois garçons et trois filles se quali­fie­ront pour les 36e Petits As à Tarbes en janvier 2018. L’USTA sélec­tion­nera 16 garçons et 16 filles pour y parti­ciper, autre­ment dit, les meilleurs seront là ! C’est un déve­lop­pe­ment parti­cu­liè­re­ment impor­tant. En France, on existe depuis 36 ans et nous orga­ni­sons 50 tour­nois pré‐qualificatifs dans 50 villes, alors si nous souhai­tions nous déve­lopper, cela passait par l’international. Nous commen­çons par les États‐Unis mais nous espé­rons qu’il y aura d’autres pays, comme la Chine par exemple. C’est un début. Et cela a été rendu possible grâce à notre colla­bo­ra­tion avec l’agence de Stephane Gurov « Top Five Management » et notre fils, Jean‐Baptiste Simeon‐Knaebel, qui la gère acti­ve­ment. Pour nous, c’est un pas en avant extra­or­di­naire ! Grâce à ce parte­na­riat, on parlera des Petits As dans le monde entier ! »

Retrouvez gratui­te­ment et en inté­gra­lité le numéro 59, le dernier numéro de notre maga­zine GrandChelem… Bonne lecture !