Celui qui a réalisé un début de saison 2008 tonitruant, reviens pour WLT/GrandChelem sur ce millésime assez exceptionnel, cet entretien a été réalisé au tournoi de Lyon, la partie concernant l’affaire Gilles Simon a déjà été publiée sur Welovetennis.
On peut dire que tu as réalisé une bonne saison..
C’est vrai, c’est un bilan très positif, j’ai atteint le meilleur classement de ma carrière, et surtout j’ai gagné deux tournois. De plus, j’ai atteint à nouveau un huitième de finale à Roland‐Garros. Cela reste donc une très bonne saison, sauf sur la fin d’année où je suis un peu déçu car j’ai eu des problèmes physiques alors que j’aime bien jouer en indoor. Je pense que l’année prochaine j’ai encore une belle carte à jouer.
As‐tu le souvenir d’une année aussi potitive pour toi et tes compatriotes ?
C’est vrai que c’est assez incroyable. Beaucoup de victoires, de titres, une grande année vraiment, je dirais même un superbe millésime, on est la nation la plus forte dans les 100 premiers, c’est impressionnant. Quand je vois que le classement du 15e Français qui est dans le Top150, cela veut dire que le niveau moyen est très très elevé, cela veut aussi dire qu’il y a du monde derrière qui pousse. Enfin, ce qui est positif également c’est qu’il y a beaucoup de catégories d’âge, que cela se suit, cela signifie aussi que la relève est là.
Est‐ce que cette conccurence crée une émulation ?
Si on revient un peu en arrière, on peut dire que l’on a accompli un début en fanfare. Je gagne le premier tournoi de l’année à Sidney, et Jo est en finale à l’Open d’Australie, forcément cela donne le tempo (rires). En fait, c’est vrai que l’on a tous envie de tirer les uns et les autres vers le haut. Cette saison, il y a des joueurs qui ont très bien joué, qui s’entrainent dans différentes structures. Cela confirme aussi que l’on peut très bien joué à tout âge, en s’entrainant différement, au final effectivement il y a une vraie émulation.
Dans le « milieu » on parle beaucoup de votre interview où vous avez avoué avoir beaucoup travaillé physiquement et notamment en faisant pas mal de jogging ?
On ne peut pas résumer mon début de saison à quelques joggings. Chaque joueur a des points forts et faibles. Mon point faible c’est l’endurance, se faire mal physiquement. Je le faisais mais pas assez régulièrement. On a insisté là dessus en trouvant les bons dosages grâce aux chercheurs du team Lagardère, et c’est vrai que j’ai trouvé des ressources mentales à l’entrainement qui m’ont permis de passer un cap en compétition.
A quoi est due cette réussite tricolore ?
Je sais pas, on se rencontre qu’il y a beaucoup de joueurs, prenez Marc Gicquel par exemple, il s’entraine tout seul et il est encore au top. En fait, chacun fait son bonhomme de chemin et trouve son équilibre. Il n’y a pas de recettes magiques, il y’en a qui préfèrent travailler en groupe, d’autres individuellement. Chacun se connait et essaye de donner le meilleur de lui même. Mais à la base, il y a surtout beaucoup de talents en France. Ce n’est pas le fruit du hasard si sur toutes les surfaces un joueur français peut potentiellement l’emporter. Cela veut dire aussi que l’on a un mode de fonctionnement pour les jeunes et la formation qui est performant.
Est‐ce que la puissance France dans le monde du tennis existe ?
C’est vrai que l’on a tout, et notamment un tournoi du Grand Chelem, on a fait des résultats en Coupe Davis. Mais il n’y a pas une suprématie de la nation France sur le circuit. Après, c’est vrai qu’il y a une période où les anciens sont encore compétitifs, une vingtaine dans les 150 premiers. Après notre image reste encore celle du joueur talenteux mais pas bosseur. Mais cela est entrain de changer. De plus la réalité est que l’on s’entraine plus rigoureusement. On a plus rien à envier aux Espagnols par exemple même s’ils sont plus performants que nous dans les grands évènements. Certes, il manque une victoire en Grand Chelem pour confirmer cela, mais on était pas loin cette saison, et on a de très bonnes chances pour 2009.
Est‐ce que la concretisation ce n’est pas une victoire en Coupe Davis ?
Je pense que notre niveau moyen est très elévé. Avant, il y avait Richard qui était devant et il y avait effectivement un petit trou. Dans les prochaines années, on va donc avoir une équipe très très forte. Aux yeux des autres équipes, c’est très rare, sept ou huit joueurs compétitifs, sur toutes les surfaces, plusieurs possibilités de double, et je me dis pourquoi pas l’emporter dès 2009.
Quels sont tes objectifs pour 2009
Le fait d’avoir touché le très haut niveau, d’avoir grimpé me donne envie d’aller encore plus haut. Les objectifs vont donc être elevés. Pour ma part gagner des titres cela a plus de valeur qu’un classement même si l’un ne va pas sans l’autre. Je suis capable d’aller plus haut et de gagner notamment un tournoi français car je n’ai jamais réalisé cette performance.
Publié le dimanche 7 décembre 2008 à 14:06