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Patrick Mouratoglou : « Je suis content de pouvoir m’ex­primer sur le sujet Nadal et le dopage »

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Le débat concer­nant Nadal et le dopage, que certains nomment maron­nier, a suscité de vives réac­tions sur notre site, raison de plus pour poser la ques­tion à Patrick Mouratoglou qui est le circuit pro de très près. 

Je suis très content de pouvoir m’ex­primer sur le sujet, car je trouve les procès d’in­ten­tion intentés contre Nadal très injustes. Certes, Nadal est décon­cer­tant, certes il gagne beau­coup, il a une appa­rence physique effrayante pour ses adver­saires, il semble physi­que­ment indes­truc­tible, il réalise des choses qui semblent impos­sible aux autres joueurs.  Il est donc aisé dans ce cas, et malheu­reu­se­ment fréquent, d’ex­primer sa frus­tra­tion en accu­sant, sans aucune preuve, l’autre de tricherie. J’entends souvent dans les vestiaires les uns et les autres se plaindre, « il est dopé », « c’est impos­sible ce qu’il fait… », etc…

C’est un réflexe gênant pour trois raisons essentielles :
La première : accuser quel­qu’un sans aucune preuve est un procédé pour le moins diffi­cile à accepter.
La seconde : c’est une manière de refuser de voir le carac­tère unique et excep­tionnel de ce joueur, c’est une manière de ne pas se remettre de question.
La troi­sième : c’est refuser d’es­sayer de comprendre comment ce joueur parvient à réaliser ce qu’il réalise : gagner Roland Garros dès sa première parti­ci­pa­tion, le gagner 4 fois de suite, être à deux doigts de battre Federer en finale à Wimbledon avec un jeu que chacun décri­vait comme tota­le­ment inadapté à cette surface…
Oui Nadal est un person­nage singu­lier, oui, il a une ambi­tion déme­surée, non il n’est jamais rassasié, il veut toujours plus, il est taillé pour la bagarre, il aime ça, il aime l’af­fron­te­ment, là où la majo­rité des joueurs ont peur. Son physique n« est que le reflet de son immense carac­tère. Il s’est façonné un corps à son image : celle d’un gladiateur.
Aujourd’hui, ce corps est un atout de taille, il permet d’in­ti­mider l’ad­ver­saire qui imagine, chaque fois qu’il se trouve face à lui sur un court qu’il ne pourra jamais s’en sortir au défi physique. Nadal fait peur, il en joue, et il a bien raison…
Patrick Mouratoglou à Wimbledon pour Welovetennis